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Rêve de poésie

Me voici plongé, incongru, à demi nu, Dans cet univers aux mots ténus. Je suis transporté en plein songe, Au coeur de ce merveilleux pays étrange. Le monument des grands poèmes classiques Est là! Etincelant, impressionnant, quasi mythique. Gravés dans son marbre rare, si précieux, Alexandrins, césures, pieds, hémistiches sont aux Dieux, Ce que le […]

Ecrit par Arnaud Jomain – le lundi 16 avril 2018 à 12H59

Me voici plongé, incongru, à demi nu,
Dans cet univers aux mots ténus.
Je suis transporté en plein songe,
Au coeur de ce merveilleux pays étrange.
Le monument des grands poèmes classiques
Est là! Etincelant, impressionnant, quasi mythique.
Gravés dans son marbre rare, si précieux,
Alexandrins, césures, pieds, hémistiches sont aux Dieux,
Ce que le ciel, la terre, l’eau, le feu et l’air,
Sont à toute la beauté de notre Univers,
Les éléments de notre planétaire architecture,
La charpente de notre classique et poétique écriture.
Je respecte, j’admire, l’ordre universel,
Celui qui guide la gracile hirondelle.
Celui qui bourgeonne le printemps.
Celui qui assoiffe, l’été venu, les champs.
Celui qui fait courir, aventureux, les nuages,
Celui qui bruisse, l’automne, les feuillages.
Celui qui, l’hiver, fige et glace le vent,
Annonçant Noël et son temps de l’Avent.
Mais là, dans ce beau pays des mots
Où dansent sonnets et madrigaux.
Je ne peux!
Riche des quelques mots qui tintent dans ma besace,
Je ne veux!
Simple colporteur d’un temps qui passe,
Que vivre, flâner, simple et libre.
Libre et simple d’aller où je vibre,
Sur les monts, les sommets,
De chemins fleuris, en verts prés.
Sans tambours, sans orchestre.
Libre! Sans Dieux, ni maîtres!
Ah! vagabonder autour d’un rêve.
Paresser, m’évader sur la soyeuse grève.
Accompagner l’aigle royal en son vol audacieux.
Embrasser l’inaccessible étoile au-delà des cieux.
Humble ramasseur de rêves, je plaide, ici,
Conscient de mon impéritie, que je ne puis,
Pour chérir cette liberté là, entraver ma fête,

Des règles prescrites, qui régissent l’art du poète.
Non que son merveilleux chant, je rejette!
Mais je me sens comme lié, enchaîné,
Si je dois, comme lui, mes mots, compter,
En hémistiches, césures, mes vagabondages compartimenter.
Sans doute, une part de mes lointains ancêtres,
Ceux qui n’ont pu, ici bas, bien naître,
Ceux que l’on a brisé, fouetté, enferré,
Qui ont dû survivre, là où ils ne sont pas nés,
Sans doute, ont ils semé au plus profond de moi,
Cette obsession de la liberté, cet indicible émoi,
Lorsqu’avec des mots, je crie mes peines et mes joies.
Je ne puis, c’est plus fort que moi,
M’enfermer dans le cocon du ver à soie.
Je me suis toujours considéré, futile papillon.
La chrysalide, trop longtemps, fut ma prison.
Aujourd’hui libéré, je batifole,
Moitié zéphyr, moitié luciole,
De fleurs des champs,
En ormes frémissants.
Je chante, mes mots, pauvres mots,
Qui filent, courent, le long du ruisseau.
Je ne suis et ne prétends pas être,
Baudelaire ou Leconte de Lisle, poètes-maîtres.
je suis conscient de n’être qu’un rimailleur.
Bien d’autres sont tellement meilleurs.
Mes mots ne reflètent que mon âme,
Dans l’instant où elle pleure ou se pâme.
Je ne quémande surtout, rien.
Je partage simplement, ces mots qui sont les miens,
Avec celles et ceux qui m’honorent,
De recueillir dans leurs mains, mes crépuscules, mes aurores.
La belle poésie classique, au coeur, me saisit,
En même temps qu’elle étreint ma propre rêverie.
Alors, je libère de l’enclos, mes songes,
Ils n’ont plus ni selle, ni bride, ni longe.
je laisse courir mes vers, sans trêve,
Où ils veulent, sur les monts, les vallées, les lacs et les grèves,
Libres, désordonnés, ce sont mes vers, mes frères, mes rêves.
Chevaux indomptés, souffles de vent, ils courent les prairies.
Ils ne sont que fantaisies,
Arlequins de comédie.
Véritables Fregoli.
Bateleurs, Ménestrels,
Ils jouent la Poésie.
Ils ne sont qu’hirondelles.
Merci à celles et ceux qui les accueillent,
Gratitude à celles et ceux qui les recueillent.

 

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