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Réunion renversante au siège de la BNP Paribas

"Depuis septembre 2020, nous avons une nouvelle direction animée d'un anti-syndicalisme primaire". Paul Junot n'en revient toujours pas. Le délégué syndical (CFTC) et par ailleurs secrétaire du comité social économique (CSE) de la filiale locale de la BNP Paribas, fait part de sa mésaventure subie jeudi au siège de la banque à Saint-Denis. Il indique avoir été pris à partie physiquement par un haut cadre de la société. "Du jamais vu en 30 ans de syndicalisme", assure Paul Junot, qui compte bien ne pas céder face aux "tentatives de déstabilisation opérées par la direction".

Ecrit par SI – le vendredi 05 novembre 2021 à 16H59

Les accalmies semblent de courte durée au sein de la BNP Paribas. En effet, la filiale locale du géant bancaire français a connu durant la dernière décennie plusieurs conflits sociaux particulièrement durs entre ses directions successives et ses syndicats, notamment la CFTC, syndicat majoritaire. Et selon les dires de Paul Junot, qui a présidé aux destinées du syndicat durant une quinzaine d’années et qui compte 38 ans de services au sein de la BNP, hormis les avancées salariales obtenues souvent aux forceps, « presque rien n’a changé malheureusement dans les relations entre la direction et ses salariés ».

Dernier évènement en date, ce jeudi au siège de la banque rue Juliette-Dodu. Paul Junot ainsi que d’autres collègues étaient conviés par un cadre de la direction souhaitant faire la lumière sur un possible détournement de fond au sein du comité d’entreprise. « Il a essayé de nous faire croire que cette personne avait détourné de l’argent alors que c’est faux, tous les comptes sont vérifiés tous les ans par un expert-comptable et commissaire aux comptes. S’il y avait eu quelque chose, on l’aurait su depuis longtemps », indique Paul Junot.

Ce dernier ajoute que les soupçons qui pèsent sur le collègue en question remontent à plusieurs semaines : « Nous lui avons fait savoir depuis le 5 octobre que s’il voulait des preuves ou des pièces, tout était à sa disposition. Il nous répond seulement le 12 octobre et nous fait part qu’il manque des pièces. Dans un autre mail qu’il nous a adressé, il me demandait de lui tenir à disposition telle ou telle pièce. Je lui ai répondu que je n’étais pas à sa disposition et que j’avais d’autre chose à faire. Tout est ouvert et à sa disposition. Je l’ai également encouragé à porter plainte et la commission rogatoire lui donnera accès à toutes les pièces qu’il veut ».

Le syndicaliste ajoute qu’« à bout d’argument, il nous demande de sortir de son bureau. Je lui ai répondu de ne pas nous répondre de la sorte et je suis resté assis sur ma chaise. Ce qui l’a encore plus mis hors de lui puisqu’il a pris la chaise et a tenté de nous mettre dehors. Je tombe au sol et en me relevant pour m’asseoir sur une autre chaise, il refait la même chose. J’ai alors porté mon bras en geste de protection quand, la deuxième fois, il a foncé sur moi en étant menaçant. Et c’est en mettant mon bras pour me protéger la tête et le visage alors qu’il fonçait sur moi tête baissée qu’il a pris mon poing au niveau du menton. Ce qui a pu le faire passer pour la victime… Je n’aurais jamais cru qu’un haut-cadre de banque puisse agir de la sorte », déplore Paul Junot.

Contacté, le cadre de la BNP Paribas n’a pas souhaité confirmer ou infirmer les détails de cette réunion houleuse.

Pour Paul Junot, la raison de cet « archarnement » de la direction envers ses salariés trouve son origine dans les dénonciations faites par son syndicat sur les conditions de travail des salariés de BNP Paribas « et du non-respect par cette dernière du Code du Travail ».

« On ne cesse de dénoncer les infractions au Code du Travail que la direction commet, les abus qu’ils font sur les clients qui amènent à des condamnations comme dernièrement par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution concernant la clientèle fragile qui était taxée plus qu’il n’en fallait. C’est parce qu’on dénonce tout cela depuis des années à l’intérieur de la BNP que nous sommes aujourd’hui intimidés par tous les moyens possibles », conclut le délégué syndical.

 

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