MENU ZINFOS
Courrier des lecteurs

Retraites: 64 ans, c’est toujours NON ! Partager les gains de productivité, mille fois OUI !


Par Didier Le Strat - Publié le Lundi 27 Mars 2023 à 07:09

Retraites: 64 ans, c’est toujours NON ! Partager les gains de productivité, mille fois OUI !
« La population vieillit, (nous dit-on !) Donc il y aura trop de retraités, et pas assez d’actifs pour financer les retraites. En conséquence, il faudra travailler plus longtemps et cotiser davantage. ».
 
Oui ! effectivement il faudra dépenser plus pour financer les retraites à cause de l’allongement de la durée de vie. Personne ne peut contester cette réalité ! Quant à prétendre qu’il n’y aurait pas assez d’actifs demain pour financer les retraites à cause du vieillissement de la population, cet argument est une véritable escroquerie, car le coût supplémentaire des retraites sera largement compensé entre-autre, par l'évolution des gains de productivité. La preuve ?

Si vous le voulez bien, prenez votre calculette. Même avec une croissance basse de 1.25% du PIB en monnaie constante*. Dans 40 ans, le PIB aura progressé de : (40 x 1,25 % = 50 %). Autrement dit, pour parler comme notre regretté Bernard Maris professeur agrégé d’économie, le gâteau produit par les actifs est multiplié par deux en 40 ans, sous l’effet des gains de productivité … Où passe l’argent ? Mais ne lâchez pas encore votre calculette !

Avec un PIB multiplié par deux tous les 40 ans, faites vous-même le calcul :
 
– Par exemple : en 1960 : 4 actifs ont produit un gâteau de 100 : Ils avaient à charge 1 retraité.
Résultat : 5 personnes se partageaient un gâteau de 100.
– Chacun avait une part d’une valeur (100/5) = 20.
 
– 40 années plus tard, en 2000 : 4 actifs ont produit un gâteau de 200.
Mais ils avaient à charge 2 retraités, au lieu d’un seul en 1960 ! Résultat : 6 personnes se partageaient un gâteau de 200 - Chacun avait une part d’une valeur de (200/6) = 33
 
– En 2040 : 4 actifs produiront un gâteau de 400 : Mais, ils auront à charge 4 retraités. Donc 4 fois plus ! Résultat : 8 personnes vont se partager un gâteau de 400.

Dans 40 ans, le PIB aura progressé de : (40 x 1,25 % = 50 %). Autrement dit, pour parler comme notre regretté Bernard Maris professeur agrégé d’économie, le gâteau produit par les actifs est multiplié par deux en 40 ans, sous l’effet des gains de productivité … Où passe l’argent ?

Mais ne lâchez pas encore votre calculette !

Avec un PIB multiplié par deux tous les 40 ans, faites vous-même le calcul :
 
– Par exemple : en 1960 : 4 actifs ont produit un gâteau de 100 : Ils avaient à charge 1 retraité.
Résultat : 5 personnes se partageaient un gâteau de 100.
– Chacun avait une part d’une valeur (100/5) = 20.
 
– 40 années plus tard, en 2000 : 4 actifs ont produit un gâteau de 200.
Mais ils avaient à charge 2 retraités, au lieu d’un seul en 1960 ! Résultat : 6 personnes se partageaient un gâteau de 200 - Chacun avait une part d’une valeur de (200/6) = 33
 
– En 2040 : 4 actifs produiront un gâteau de 400 : Mais, ils auront à charge 4 retraités. Donc 4 fois plus ! Résultat : 8 personnes vont se partager un gâteau de 400.
- Chacun aura une part d’une valeur de (400/8) = 50.
 
Conclusion : la part de gâteau pour chacun est toujours plus grande !

– Le sociologue et économiste B Friot confirme ce petit calcul qu’il a déjà effectué. Il sait de quoi il parle, car sa soutenance de thèse de 3ème cycle portait justement sur la sécurité sociale dont notre modèle de retraite est le principal pilier. Il écrivait : « De quarante ans, en quarante ans, le doublement du PIB en monnaie constante permet de consacrer de trois à cinq fois plus aux retraites, tout en quasi doublant la richesse affectée aux actifs, ou à l’investissement. C’est pourquoi, nous avons pu multiplier par 4.5 les dépenses de pension depuis 1960 ».
 
D’ailleurs, un autre économiste René Passet professeur émérite, chargé de recherche en économie à l’université Paris-1 Sorbonne, où il enseigna de nombreuses années ne dit pas autre chose ! « L’argument démographique (dû au vieillissement de la population) sur lequel se fonde la réforme, est dénué de valeur… Le rapport du nombre de retraités à celui des actifs ne veut rien dire, si l’on ne prend pas en compte l’évolution des gains de productivité ».
 
Il n’y a donc aucune raison de travailler plus longtemps et cotiser davantage. La question est, qui capte les gains de productivité ? Pour quels résultats ?
 
De plus, René Passet s’est aussi livré à une recherche portant sur un siècle 1896 -1996. Montrant l’évolution des gains de productivité et ses effets sur le temps de travail, l’emploi, en tenant compte de la richesse produite en rapport avec les systèmes automatisés. Il commente ainsi son tableau ci-après :

 

« La durée annuelle de travail par individu s’était abaissée : de plus de 3 000 heures, à moins de 1 600 ». On a travaillé moins !  De plus, « 4 millions d’emplois ont été créés ». Et de surcroît, durant cette période, la richesse du pays a plus que quintuplé. On a gagné plus !
 
Résultat : on a donc travaillé moins, gagné plus et créé des emplois !
Et cela malgré deux guerres mondiales et des nombreuses crises. A méditer.
 

Puis René Passet conclut : « Les gains de productivité engendrés par l’évolution des technologies avaient bénéficié à tous. N’est-ce point-là ce que l’on appelle le progrès social ? Pourquoi s’acharne-t-on à soutenir la solution inverse, manifestement au rebours du mouvement séculaire de l’histoire ? Simplement, parce que toute autre solution, obligerait les nouveaux maîtres de l’économie à partager les gains de productivité ».
 
C’est clair ! Pour obtenir un financement optimum et durable des retraites, il ne s’agit pas de faire travailler les gens jusqu’à épuisement avec des pensions de misère et le risque accru d’être privé d’emplois après 58 ans. Mais au contraire de partager équitablement les gains de productivité.

De plus, il existe beaucoup d’autres solutions : s’assurer que les ressources publiques aillent vraiment à l’économie réelle en faveur des investissements productifs, des salaires et de l’emploi et non au profit de la finance qui doit être remise à sa juste place. Redonner tous les moyens d’agir dans l’économie à l’état nation soumis au verdict d’une véritable démocratie économique et sociale.

Enfin, au vu des bidouillages actuels et l’usage du 49-3 pour imposer cette réforme inacceptable dont le véritable objectif est de créer ce que banquiers, propriétaire, dirigeants et actionnaires de fonds de pension nomment déjà avec envie « le marché français des retraites ». Il est urgent de reconstruire notre démocratie. Organisons des comités locaux constituants vers une sixième république pour de « Nouveaux jours heureux ».
 
* Monnaie constante : Une monnaie à laquelle l’effet de l’augmentation des prix (l’inflation) a été retiré
 
 
 
 




1.Posté par Omarie le 27/03/2023 13:24

Votre billet, Monsieur Le Strat, me conforte dans l'idée que les vampires n'existent pas que dans la légende. Dans la légende, ils ne se réveillent que lorsqu'ils ont faim. Ceux auxquels nous avons à faire sont insomniaques. Ils ont des crocs encore plus aiguisés et l'appétit insatiable.

2.Posté par A mon avis le 27/03/2023 17:24

Très intéressant billet qui de plus rend hommage à Bernard Maris victime des fanatiques islamistes dans l'attentat de Charlie Hebdo du 7 janvier 2015.

Votre démonstration est très convaincante. Toutefois je me pose la question suivante :
vous isolez les retraites dans cette comparaison de l'évolution PIB - actifs - retraités
Mais ne faut-il pas aussi tenir compte des autres facteurs qui entrent en jeu : chômage - sécurité sociale - santé - et autres facteurs budgétaires : éducation - défense etc. ?

3.Posté par klod le 27/03/2023 18:05

partager les gains ........................ comme je le répète depuis mathusalem ou nefertiti, selon : pour un libéralisme acceptable par tous : Intéressement Obligatoire de Tous les salariés aux Bénéfices de l'Entreprise ,

un minimum pour les "petites mains" qui participent aux bénéfices de son employeur !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! un stricte minimum.

comment peut on concevoir "un système" où le salarié est à la base de l'enrichissement de son employeur et n'en perçoit pas un minimum de bénéfice !!!!! là on pourra sincérement parler de "la valeur travail" !

4.Posté par Le Strat Didier le 28/03/2023 00:21

En reponse à Klod Il faut lire mon article jusqu'au bout "De plus, il existe beaucoup d’autres solutions : s’assurer que les ressources publiques aillent vraiment à l’économie réelle en faveur des investissements productifs, des salaires et de l’emploi et non au profit de la finance qui doit être remise à sa juste place. Redonner tous les moyens d’agir dans l’économie à l’état nation soumis au verdict d’une véritable démocratie économique et sociale.,etc.."
DLS

5.Posté par Le Strat Didier le 28/03/2023 00:30

Erreur de ma part c'est à A MON AVIS que je demandais de lire mon article jusqu'au bout et non à klod je vous prie de m'excuser ..je parle bien des autres facteurs ...."De plus, il existe beaucoup d’autres solutions : s’assurer que les ressources publiques aillent vraiment à l’économie réelle en faveur des investissements productifs, des salaires et de l’emploi et non au profit de la finance qui doit être remise à sa juste place. Redonner tous les moyens d’agir dans l’économie à l’état nation soumis au verdict d’une véritable démocratie économique et sociale."etc.

6.Posté par Z" endettes" le 31/03/2023 22:12

Vous êtes productif vous monsieur? A part écrire des imbécilités et recopier ceux que les autres écrivent!

Quand avez vous creer des emplois ?

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter

Si aucune page de confirmation n'apparaît après avoir cliqué sur "Proposer" , merci de nous le faire savoir via le mail contact@zinfos974.com
------
Merci de nous donner les informations suivantes, elles nous serviront à mieux cerner votre situation :
-- Smartphone ou ordinateur (mac ou windows)
-- Navigateur utilisé
-- Votre fournisseur d'accès internet
------
CHARTE DES COMMENTAIRES

Zinfos 974 vous offre un espace commentaires vous permettant de réagir, discuter, informer. Cet espace est ouvert aux internautes inscrits et non-inscrits au site.

Les intervenants doivent respecter les principes élémentaires du débat.

Sont proscrits :

- Les insultes, les attaques personnelles, les agressions, les propos discriminatoires sous toutes les formes - que ce soit envers les intervenants, les commentateurs ou l'équipe de Zinfos 974.

- Tout contenu contraire à la loi : l'incitation à la violence ou à la haine raciale, la discrimination et la diffamation, les propos homophobes, la négation des crimes contre l'humanité, ou la justification des actes violents et des attentats.

- Les propos pornographiques ou délibérément choquants ne sont pas autorisés.

- Merci d'éviter le hors sujet, les rumeurs infondées et les fausses informations.

- La répétition d'un même commentaire, assimilée à du spam.

- La publicité. Ne soumettez pas des liens commerciaux.

Si le commentaire d'un autre internaute vous paraît contrevenir à cette charte, utilisez la commande "signaler un commentaire abusif" plutôt que d'envenimer le débat.

Pour protéger votre vie privée, ne donnez pas d'indication personnelle (mail, adresse ou numéro de téléphone) dans un commentaire.

En cas de litige, vous pouvez contacter la rédaction de Zinfos 974 via l'adresse contact@zinfos974.com

Vous restez le responsable des commentaires que vous soumettez et en portez la responsabilité. De son côté, la rédaction de Zinfos 974 se réserve le droit de retirer tout commentaire si elle l'estime nécessaire pour la bonne tenue du débat.

Zinfos 974 est seul juge des messages qu'il publie ou modère - y compris pour des raisons qui ne seraient pas répertoriées dans la liste ci-dessus. Vous pouvez demander des explications sur la modération en utilisant l'adresse contact@zinfos974.com, mais toute allusion au travail de modération dans un commentaire sera systématiquement mis hors ligne.

------
Toute l'équipe de Zinfos974 vous remercie









 

3 rue Émile Hugot
Immeuble Rigolet

97490 Sainte-Clotilde

06 92 97 75 75
contact@zinfos974.com


- Contact

- Signaler un abus

- Mentions légales

- CGU

- Politique de Confidentialité

- Nos Journalistes