« Qu’il y ait des règles différenciées n’est pas en soi choquant. Ce qui compte, c’est de bien regarder si elles sont bien d’actualité, si elles sont équitables, si, au fond, les Français les acceptent ». Eric Woerth, ministre du Travail, sait que le dossier des retraites est brûlant et cette phrase, tirée du Figaro, le prouve. Pour aller plus loin, le ministre doit ménager sa monture. Car son objectif est élevé : une coupe sèche dans les 34 milliards d’euros que coûtent par an les retraites des fonctionnaires (chiffre 2010).
Hier, lors de sa rencontre avec quatre représentants syndicaux (Unsa, FSU, CGC, CFDT), aucune piste de réforme n’a été donnée, pourtant les syndicats commencent déjà à montrer les dents. Bernadette Groisson, représentante de la FSU a déclaré : « ce n’est pas aux salariés de combler les déficit publics. En aucun cas nous n’accepterons de régression pour les fonctionnaires ».
Tous ne sont pas aussi vindicatifs et certains acceptent même le constat fait par Eric Woerth. Bernard Thibault, secrétaire général de CGT, se ainsi dit favorable à ce que le mode de calcul des retraites soit le même dans le privé et dans le public. Reste à savoir lequel nivellera l’autre. Le ministre aura bien du mal à convaincre les syndicats de renoncer au mode de calcul des retraites des fonctionnaires basé sur les six derniers mois.
D’autant qu’Eric Woerth dispose d’un temps très restreint pour mener cette réforme. Il va pour cette raison rapidement devoir passer la vitesse supérieure et les masques de chacun risquent alors de rapidement tomber.