Nous sommes en train d’assister (espérons que cette tempête tropicale aussi soudaine que brutale ne durera pas trop longtemps et que ce festival de la haine autorisée, ce concours de crachats gratuit et (presque) obligatoire, cette séance de gai lynchage ouverte à tous, finira assez vite par s’éteindre), nous sommes donc en train d’assister, disais-je, à un déferlement inouï d’horreurs superlatives contre une vieille femme que l’amour immodéré des animaux a entrainée à des propos à notre égard non seulement irréfléchis et excessifs mais également parfaitement injustes et ridicules.
Dois-je pourtant avouer que, personnellement, j’ai été plus horrifié par les injures lâchées contre celle-ci, sur les divers forums fréquentés par les Réunionnais, comme Clicanoo ou Zinfos974 (Pendez-la sans attendre, cette vieille sorcière ! Qu’on l’étripe, qu’on la coupe en rondelles et qu’on la donne à bouffer aux requins ! Qu’on la fasse violer par je ne sais plus qui, par je ne sais plus quoi, etc. etc. En ce domaine l’inventivité sadique de nos concitoyens apparait presque infinie !), que par les inepties malveillantes – toutes consternantes et répréhensibles que pussent être ces dernières – que cette vieille dame a pu elle-même, dans son aveugle colère, proférer contre nous ?
Au lieu de s’exciter ainsi contre Brigitte Bardot, je conseillerai à mes chers concitoyens de regarder plutôt d’un autre côté, du côté d’une jeune femme, apparemment en possession de tous ses moyens intellectuels, qui, après avoir un moment, sous Hollande, détenu le portefeuille de « l’égalité réelle » (rien qu’un tel intitulé aurait dû susciter, ici et partout, une rigolade générale !) est aujourd’hui censée représenter notre île au Palais Bourbon. Cette jeune femme vient de se signaler par une intervention à la Chambre, une intervention se voulant vertueuse mais qui révèle de sa part une bêtise consternante et qui devrait nous faire honte à tous. Il y aurait là en effet matière, non à injurier de façon ordurière cette malheureuse – Dieu nous garde bien d’une telle outrance ! – mais à nous autoriser cependant à ses dépens un petit sourire narquois, voire même un bon et franc éclat de rire. C’est ce que cependant je ne vois personne pour le moment oser faire, du moins publiquement, tant aujourd’hui paraît forte la pression sur nous tous du « politiquement correct ». On rêve aux effets qu’en d’autres temps le génie comique d’un Molière aurait pu tirer d’une telle pantalonnade !
Mais, où veux-je en venir, en quoi a donc consisté cette grotesque intervention de notre députée-pays ? Pour ceux des lecteurs qui n’auraient pas suivi de façon suffisamment attentive la chronique parlementaire, je vais leur rappeler brièvement les faits. Ça commence par une intervention du député Jean Lassalle, lequel interpelle la ministre de la santé, Mme Agnès Buzyn, pour regretter la fermeture de maternités un peu partout sur le territoire français. Il se permet au passage de s’étonner que de telles mesures prises au détriment des femmes soient paradoxalement mises en œuvre ou cautionnées par des femmes. Aussitôt notre héroïque pasionaria monte au créneau pour rappeler à l’ordre, de façon aussi sotte qu’insolente, le brave Lassalle qu’elle accuse de s’être rendu coupable d’une odieuse « remarque genrée ». « Genré », pour ceux qui ne sont pas dans le coup, c’est un néologisme récemment mis à la mode par les idéologues parisiens et qui est synonyme de « pas beau », « très vilain », « patriarcal » et donc « quasi-fasciste » !
Faire remarquer, comme Lassalle a eu selon moi mille fois raison de le faire, que ce sont les femmes (nos mères, nos femmes, nos filles, nos sœurs, a-t-il osé dire !) qui sont concernées en priorité par la mise au monde des enfants et donc par la présence sur tout le territoire de maternités facilement accessibles, c’est donc là, pour notre prétentieuse pimbêche, laquelle pour faire sa chochotte et se faire bien voir de ceux qui palabrent et donnent aujourd’hui le ton dans certains cercles parisiens soi-disant « progressistes », faire « une remarque genrée ». Rappeler que ce sont les femmes qui mettent au monde les enfants, c’est donc pour vous, Madame la députée non genrée, une « remarque genrée » ! On aura donc tout vu, tout lu, tout entendu, dans notre époque « de plus en plus moderne où le progrès fait rage », comme avait l’habitude de dire le cher Philippe Meyer !
Je signale au passage que, contrairement à beaucoup de guignols pathétiques qui encombrent les bancs du Palais Bourbon, Jean Lassalle est, lui, un vrai représentant du peuple, pas un seulement un rigolo mais un homme qui prend vraiment sa mission au sérieux, qui s’est par exemple montré capable, en mars 2006, de jeûner pendant 39 jours afin d’empêcher la délocalisation de l’entreprise d’aluminium Toyal, laquelle aurait mis au chômage 150 ouvriers de sa circonscription. C’est un député exemplaire qui se bat depuis longtemps et avec courage pour défendre son terroir pyrénéen, sa chère vallée d’Aspe : défendre la cause et les intérêts économiques de ceux qui y vivent, paysans, bergers, ouvriers et petits commerçants tout autant que la cause de la préservation de la nature et du cadre de vie montagnard.
Des députés comme ça, des Jean Lassalle, il nous en faudrait donc beaucoup d’autres à travers la France, y compris à La Réunion. Je l’ai personnellement entendu, en avril 2015, dans la salle du Bato Fou à Saint-Pierre, intervenir dans le cadre d’une conférence-débat notamment organisée pour soutenir les éleveurs créoles à qui l’on prétendait, sous prétexte de préservation de la nature, interdire de continuer à faire paquer leurs vaches sur les pentes du volcan. Il s’est montré sur ce sujet aussi éloquent que pertinent et il a su captiver son auditoire. Je ne sache pas que l’un ou l’autre de nos sept députés-pays, de leur côté, se soit jamais mobilisé sur cette question.
Je signale aussi que, si le petit numéro qu’a voulu jouer notre députée-pays pour se faire remarquer de ses collègues de la Chambre a bénéficié d’applaudissements nourris sur divers bancs (ce qui, touchant à la qualité actuelle, sur le plan moral et intellectuel, de notre représentation nationale, ne laisse pas d’inquiéter), par contre, sur les réseaux sociaux et les forums où s’expriment les citoyens ordinaires, c’est Lassalle qu’on approuve généralement tandis que ce sont les politiciennes prétendues féministes mais qui se montrent si peu soucieuses du sort des femmes de province que l’on condamne presque unanimement.
Voilà qui est très heureux mais on aimerait cependant que les Réunionnais et les Réunionnaises fassent eux aussi chorus, qu’ils montrent à leur tour qu’ils ne sont pas totalement dépourvus de bon sens et qu’ils n’ont pas peur de rabattre un peu son caquet à cette pauvre péronnelle sans cervelle qui décidément ne fait pas honneur à notre île.
Dois-je pourtant avouer que, personnellement, j’ai été plus horrifié par les injures lâchées contre celle-ci, sur les divers forums fréquentés par les Réunionnais, comme Clicanoo ou Zinfos974 (Pendez-la sans attendre, cette vieille sorcière ! Qu’on l’étripe, qu’on la coupe en rondelles et qu’on la donne à bouffer aux requins ! Qu’on la fasse violer par je ne sais plus qui, par je ne sais plus quoi, etc. etc. En ce domaine l’inventivité sadique de nos concitoyens apparait presque infinie !), que par les inepties malveillantes – toutes consternantes et répréhensibles que pussent être ces dernières – que cette vieille dame a pu elle-même, dans son aveugle colère, proférer contre nous ?
Au lieu de s’exciter ainsi contre Brigitte Bardot, je conseillerai à mes chers concitoyens de regarder plutôt d’un autre côté, du côté d’une jeune femme, apparemment en possession de tous ses moyens intellectuels, qui, après avoir un moment, sous Hollande, détenu le portefeuille de « l’égalité réelle » (rien qu’un tel intitulé aurait dû susciter, ici et partout, une rigolade générale !) est aujourd’hui censée représenter notre île au Palais Bourbon. Cette jeune femme vient de se signaler par une intervention à la Chambre, une intervention se voulant vertueuse mais qui révèle de sa part une bêtise consternante et qui devrait nous faire honte à tous. Il y aurait là en effet matière, non à injurier de façon ordurière cette malheureuse – Dieu nous garde bien d’une telle outrance ! – mais à nous autoriser cependant à ses dépens un petit sourire narquois, voire même un bon et franc éclat de rire. C’est ce que cependant je ne vois personne pour le moment oser faire, du moins publiquement, tant aujourd’hui paraît forte la pression sur nous tous du « politiquement correct ». On rêve aux effets qu’en d’autres temps le génie comique d’un Molière aurait pu tirer d’une telle pantalonnade !
Mais, où veux-je en venir, en quoi a donc consisté cette grotesque intervention de notre députée-pays ? Pour ceux des lecteurs qui n’auraient pas suivi de façon suffisamment attentive la chronique parlementaire, je vais leur rappeler brièvement les faits. Ça commence par une intervention du député Jean Lassalle, lequel interpelle la ministre de la santé, Mme Agnès Buzyn, pour regretter la fermeture de maternités un peu partout sur le territoire français. Il se permet au passage de s’étonner que de telles mesures prises au détriment des femmes soient paradoxalement mises en œuvre ou cautionnées par des femmes. Aussitôt notre héroïque pasionaria monte au créneau pour rappeler à l’ordre, de façon aussi sotte qu’insolente, le brave Lassalle qu’elle accuse de s’être rendu coupable d’une odieuse « remarque genrée ». « Genré », pour ceux qui ne sont pas dans le coup, c’est un néologisme récemment mis à la mode par les idéologues parisiens et qui est synonyme de « pas beau », « très vilain », « patriarcal » et donc « quasi-fasciste » !
Faire remarquer, comme Lassalle a eu selon moi mille fois raison de le faire, que ce sont les femmes (nos mères, nos femmes, nos filles, nos sœurs, a-t-il osé dire !) qui sont concernées en priorité par la mise au monde des enfants et donc par la présence sur tout le territoire de maternités facilement accessibles, c’est donc là, pour notre prétentieuse pimbêche, laquelle pour faire sa chochotte et se faire bien voir de ceux qui palabrent et donnent aujourd’hui le ton dans certains cercles parisiens soi-disant « progressistes », faire « une remarque genrée ». Rappeler que ce sont les femmes qui mettent au monde les enfants, c’est donc pour vous, Madame la députée non genrée, une « remarque genrée » ! On aura donc tout vu, tout lu, tout entendu, dans notre époque « de plus en plus moderne où le progrès fait rage », comme avait l’habitude de dire le cher Philippe Meyer !
Je signale au passage que, contrairement à beaucoup de guignols pathétiques qui encombrent les bancs du Palais Bourbon, Jean Lassalle est, lui, un vrai représentant du peuple, pas un seulement un rigolo mais un homme qui prend vraiment sa mission au sérieux, qui s’est par exemple montré capable, en mars 2006, de jeûner pendant 39 jours afin d’empêcher la délocalisation de l’entreprise d’aluminium Toyal, laquelle aurait mis au chômage 150 ouvriers de sa circonscription. C’est un député exemplaire qui se bat depuis longtemps et avec courage pour défendre son terroir pyrénéen, sa chère vallée d’Aspe : défendre la cause et les intérêts économiques de ceux qui y vivent, paysans, bergers, ouvriers et petits commerçants tout autant que la cause de la préservation de la nature et du cadre de vie montagnard.
Des députés comme ça, des Jean Lassalle, il nous en faudrait donc beaucoup d’autres à travers la France, y compris à La Réunion. Je l’ai personnellement entendu, en avril 2015, dans la salle du Bato Fou à Saint-Pierre, intervenir dans le cadre d’une conférence-débat notamment organisée pour soutenir les éleveurs créoles à qui l’on prétendait, sous prétexte de préservation de la nature, interdire de continuer à faire paquer leurs vaches sur les pentes du volcan. Il s’est montré sur ce sujet aussi éloquent que pertinent et il a su captiver son auditoire. Je ne sache pas que l’un ou l’autre de nos sept députés-pays, de leur côté, se soit jamais mobilisé sur cette question.
Je signale aussi que, si le petit numéro qu’a voulu jouer notre députée-pays pour se faire remarquer de ses collègues de la Chambre a bénéficié d’applaudissements nourris sur divers bancs (ce qui, touchant à la qualité actuelle, sur le plan moral et intellectuel, de notre représentation nationale, ne laisse pas d’inquiéter), par contre, sur les réseaux sociaux et les forums où s’expriment les citoyens ordinaires, c’est Lassalle qu’on approuve généralement tandis que ce sont les politiciennes prétendues féministes mais qui se montrent si peu soucieuses du sort des femmes de province que l’on condamne presque unanimement.
Voilà qui est très heureux mais on aimerait cependant que les Réunionnais et les Réunionnaises fassent eux aussi chorus, qu’ils montrent à leur tour qu’ils ne sont pas totalement dépourvus de bon sens et qu’ils n’ont pas peur de rabattre un peu son caquet à cette pauvre péronnelle sans cervelle qui décidément ne fait pas honneur à notre île.