« Tout d’abord et ça a son importance: aucune décision relative à l’euthanasie des makis n’a été prise« . C’est la première phrase d’un long courrier rédigé par le conservateur de la réserve naturelle de l’ilot M’Bouzi, à Mayotte, qui tend à calmer la [polémique]urlblank:http://www.zinfos974.com/Mayotte-l-Etat-envisage-d-abattre-des-centaines-de-lemuriens-et-de-jeter-leurs-corps-a-la-mer-_a36161.html lancée ces derniers jours.
« Aujourd’hui tout le monde est convaincu qu’il y a trop de makis à M’Bouzi, et que leur présence sur la réserve est devenue, avec 800 individus alimentés de 60 tonnes de riz par an, une aberration« , contextualise le conservateur. Les avis divergent toutefois quant à la méthode à suivre pour évacuer les animaux.
Fabrice Bosca évoque notamment le débat sur l’euthanasie. « Le gestionnaire de la Réserve est défavorable à l’euthanasie. (…) Cependant lorsque l’on analyse cette situation, il ressort que l’euthanasie serait la solution la plus pertinente d’un point de vue sanitaire, social, écologique, réglementaire« , expose-t-il avant de nuancer, « elle serait cependant catastrophique d’un point de vue médiatique, difficile à vivre pour un gestionnaire engagé dans la conservation de la biodiversité, nuisible pour la perception de l’espèce localement. (…) Et en aucun cas nous ne militons pour le massacre des makis« .
Pas plus « macabre » que l’empoisonnement des margouillats à la Réunion
Fabrice Bosca rappelle par ailleurs que le rapport qui est mentionné dans la presse est un document confidentiel, « purement technique » et « qui ne demande aucunement l’euthanasie des makis et leur dépôt en mer ». Encore une fois, il s’agit de parcourir « l’ensemble des solutions possibles« , d’évaluer les avantages, inconvénients et coûts respectifs.
Il ajoute que ce qui est décrit dans le rapport, « n’est pas plus macabre que l’euthanasie des chiens errants à Mayotte puis leur enfouissement en décharge, l’abattage des animaux de la boucherie, la régulation par le tir des goéland leucophée ou des grands cormorans ou des sangliers en métropole, l’empoisonnement des margouillats à la Réunion (espèces protégées)… »
Un avis définitif fin février
Enfin, le conservateur n’est pas convaincu que relâcher des makis habitués à être nourris deux fois par jour dans une gamelle est une bonne solution, ni même de les enfermer en cage dans des zoo. Sans apporter une solution tranchée, il suggère plutôt de réfléchir à la problématique des makis présents sur Grande Terre dont le nombre décline du fait de la déperdition de la forêt…
Quoi qu’il en soit, sur la question des makis à M’Bouzi, le conservateur rappelle que le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) s’est réuni à deux reprises, sans prendre pour le moment de décision: D’abord en commission « aires protégées » du CNPN au mois de novembre 2011 puis en commission « faune » du CNPN en janvier 2012. Seule la commission plénière réunie fin février pourra rendre un avis définitif.