La reprise économique "est à l’oeuvre" dans l’Outre-mer, à l’exception notable de la Polynésie, en proie à l’instabilité politique, et dans une moindre mesure en Martinique, île marquée par une série de conflits sociaux, selon l’Institut d’Emission d’Outre-Mer. Celui-ci a présenté le 28 juin son rapport annuel sur l’activité économique 2010 des territoires d’outre-mer où il est implanté.
Malgré la remontée des prix à la consommation, la consommation des ménages a contribué à ce retour de croissance précise l’IEDOM. Plus généralement, l’année 2010 marque bel et bien un retour d’activité plus prononcé et permet de voir le début de la fin des effets de la crise économique. En revanche, "l’investissement est resté atone" tempère l’institut.
Les évolutions sont toutefois contrastées affirme avec prudence l’IEDOM. Si les secteurs des industries agro-alimentaires, du commerce, des services et du tourisme ont bénéficié d’un regain d’activité, le constat est plus mitigé dans l’agriculture, les industries manufacturières et le BTP.
Une tendance locale, nationale et internationale
L’amélioration de la conjoncture n’a pas été suffisante pour inverser la tendance du marché de l’emploi qui s’est de nouveau dégradée avec un taux de chômage porté à 28,9 % (voir les tableaux plus bas), "mais ce mouvement s’atténue" malgré tout.
Cette reprise globale, "initiée fin 2010", est "conforme à l’activité mondiale et française et devrait se poursuivre dans les prochains mois", a déclaré Nicolas de Sèze, directeur des instituts d’émission d’outre-mer, en présentant mardi à la presse leurs rapports annuels.
La Réunion : Numéro 1 du chômage dans les DOM
Malgré ce tableau plutôt prometteur, la prudence reste de mise car "le nombre de demandeurs d’emploi a continué de progresser, nous avons un niveau record" du nombre de chômeurs, a souligné le directeur général.
En 2010, les taux de chômage atteignaient donc 28,9% à la Réunion, 23,8% en Guadeloupe, 21% en Guyane et en Martinique, et continuaient d’augmenter au premier trimestre de 2011. La vraie croissance passe donc par un fléchissement, dans le temps, de la courbe du chômage.