Primes, aides au logement, reprise de la dette… Ce sont « les mesures fortes » qu’Édouard Philippe et Agnès Buzyn ont détaillé ce mercredi dans leur « Plan d’urgence » censé répondre au malaise qui règne depuis plusieurs mois au sein de l’hôpital public.
« Pour que les communautés hospitalières puissent se concentrer sur leur métier, le soin, au lieu de s’épuiser à rembourser des emprunts, nous lancerons dès 2020, un programme massif de reprise de dettes des hôpitaux de 10 milliards d’euros sur 3 ans », vient d’annoncer le Premier ministre. L’hôpital public français présente en effet une dette colossale qui s’élève à 30 milliards d’euros. En reprenant 10 milliards d’euros sur trois ans dès 2020, l’Etat espère donner de nouvelles marges de manoeuvres aux établissements hospitaliers.
Cette mesure pourrait logiquement bénéficier au CHU de La Réunion dont la dette atteignait 242 millions d’euros fin 2016, ce qui le plaçait au 12ème rang national des établissements pour son niveau d’endettement. Un endettement que le directeur du CHU Réunion tentait de contextualiser au regard du fait que le CHU de La Réunion se positionnait au 16ème rang concernant son niveau d’activité.
A titre comparatif, la dette globale cumulée des 32 CHU et CHR français s’établissait, toujours fin 2016, à près de 11,5 milliards d’euros.
Le CHU Réunion espère « atteindre l’équilibre budgétaire en 2021 »
Depuis ce tableau de bord il y trois ans, la gouvernance du CHU fait état d’« une situation financière qui s’améliore » en 2018, comme le précisait le tout dernier rapport d’activités 2018 de la structure.
Sur l’exercice budgétaire de l’an dernier, le CHU Réunion avait engagé 736 millions d’euros de dépenses face à 724 millions d’euros de recettes. Ce déficit de 11,9 millions d’euros était néanmoins à mettre en perspective avec les années précédentes, moins favorables (déficit de 35,5 M€ en 2016 et 21 M€ en 2017).
« Le CHU de La Réunion a vu ses comptes 2018 à nouveau certifiés par le commissaire aux comptes, avec une seule réserve relative aux immobilisations. La réserve émise en 2016 et 2017 sur les recettes d’activité médicale est levée, ce qui montre l’amélioration de la fiabilité et la qualité des comptes du CHU. Ce résultat confirme que le CHU est sur une trajectoire financière satisfaisante et qu’il faut poursuivre les efforts jusqu’en 2020 afin d’atteindre l’équilibre budgétaire en 2021 », annonçait, optimiste, la direction du CHU de La Réunion en juillet dernier lors de la présentation du rapport d’activités.
À titre de comparaison, au niveau national, 56 % des CHU sont en déficit (soit 18 CHU) pour un total cumulé de -261 millions d’euros. Leur déficit global (sur le budget principal) s’élevait à -164 millions d’euros en 2018 contre -306 M€ en 2017, selon les chiffres dévoilés en juin dernier lors de la Conférence des directeurs généraux de CHRU de France.