Ne te disperse pas, Gilette !
C’est l’ami qui te parle : personne, Gilette, ne peut être compétent dans tous les domaines.
Tu as été une speakerine très compétente. Tu as même été la première des speakerines d’outremer à recevoir un 7 d’Or, parfaitement justifié au demeurant. J’ai été, comme la majorité des Réunionnais, de tes admirateurs. Nous avons même été collègues, souviens-toi, au sein du défunt Télé 7 Jours Réunion. Ce fut une agréable collaboration. Il y a quelques années, tu as eu la gentillesse de m’inviter, dans une radio aujourd’hui disparue, pour parler de mon roman Sitarane.
Aujourd’hui, tu milites très activement pour la réhabilitation de ton quartier. Tu le fais avec ta fougue et ta véhémence habituelles. Je t’approuve et pense que tu le fais plutôt bien. Ton argumentation est solide.
Mais voici que tu te mets en tête de juger une œuvre littéraire, La légende du roi Phénix et du roi Dragon. Ce livre, tu le descends en flammes et, je l’avoue, je ne comprends pas tes raisons !
Je viens de le lire, et je l’ai fait d’une traite tant il est passionnant. Il s’agit d’un conte, un vrai, avec tout le merveilleux et toute la symbolique, tout le rêve, tous les codes inhérents au genre. La quête initiatique des contes de mon enfance est là, passionnante, prenante.
L’auteur pousse la courtoisie jusqu’à nous offrir un lexique, appréciable effort en cette époque où l’usage de la langue est mis à mal par la réduction des connaissances ou du simple vocabulaire.
Tu ne peux être, je le répète, compétente en tous domaines. Moi non plus, ni personne d’autre. Continue de bien faire ce que tu fais déjà si bien et je continuerai de t’approuver et d’être à tes côtés. Mais, s’il te plaît, ne te mêle plus de critique littéraire.
Bien affectueusement à toi, avec mes meilleurs vœux de pleine réussite dans ce que tu as entrepris,
Ton ami Jules Bénard.