Depuis son lancement en avril 2014, le « Réparali Kafé » a fait du chemin. « On est à environ à 2,5 tonnes d’objets réparés dans les différents points de l’île, sans compter tout ceux qui ont pu être réparés à domicile grâce aux techniques délivrées pendant les ateliers », constate Sylvain Barbot, le président de l’association Ekopratik, à l’origine du concept.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore, le Réparali Kafé est un rendez-vous dans un lieu convivial, où se rencontrent des réparateurs bénévoles (non professionnels) et des propriétaires d’objets endommagés souhaitant les réparer (petit électroménager, voire bijoux et vêtements). Le tout gratuitement.
Si tout a commencé dans une rondavelle de Saint-Leu, seul Réparali Kafé de l’île pendant près d’un an, les points de réparation se sont depuis multipliés. Une dizaine sont actuellement répartis dans les quatre coins de l’île, et ce n’est pas fini.
« Nous sommes en phase d’essaimage, on trouve intéressant de dupliquer ce concept un peu partout, donc on aide les associations ou les groupes d’habitants qui le souhaitent à créer leur Réparali Kafé ». De fait, le nombre de bénévoles a aussi bien augmenté, passant d’une poignée à pas moins de 70 (dont 30 issus de l’association Ekopratik). Des bénévoles qui sont pour la plupart formés aux bases de la réparation par l’association.
Bientôt un Réparali-Truck
« L’idée derrière cela, c’est de lutter contre l’obsolescence programmée et de réduire les déchets », rappelle Sylvain Barbot. Car de nombreux objets sont conçus pour avoir une durée de vie très limitée, afin de pousser à la consommation, bien que ce procédé soit interdit depuis une loi du 17 août 2015. Autre pratique interdite, mais que beaucoup de consommateurs ignorent : la délivrance une garantie d’une durée inférieure à 2 ans (la [garantie légale de conformité]urlblank:https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F11094 ayant été étendue à 2 ans depuis le 18 mars 2016).
Ainsi, souvent, par méconnaissance ou par manque de savoir-faire, l’objet termine à la poubelle alors qu’il avait encore de beaux jours devant lui.« Le plus souvent, il faut seulement changer une pièce. Par exemple pour les marmites à riz, le problème vient généralement du fusible thermique », souligne le président d’Ekopratik.
Mais au-delà de ces aspects écologique et économique, le Réparali Kafé a aussi une dimension sociale. De par l’échange qu’il permet, mais pas seulement. « Dans certains quartiers, des jeunes qui étaient vus comme des ravageurs ont pu changer leur image grâce à ça, et passer au rang de réparateur. C’est aussi quelque chose qui peut remettre en activité en cas de chômage, c’est un cercle vertueux ».
Si le concept ne cesse de prendre le l’ampleur, un autre projet est dans les cartons : le Réparali-Truck. C’est-à-dire un Réparali itinérant. « On aimerait travailler avec d’autres associations pour avoir 3 ou 4 camionnettes. Ça nous permettrait d’avoir du stock et de monter dans les endroits reculés de l’île ». Le projet en est au stade de la demande de subventions, mais Sylvain espère un lancement courant 2018.
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Les dates à retrouver juste ici : [www.ekopratik.fr]urlblank:http://www.ekopratik.fr/les-evenements/