Le premier conseil municipal de cette rentrée promet encore de belles confrontations entre majorité et opposition à La Possession. Jean-Yves Morel et Françoise Sadon, du groupe opposant La Possession Avenir, ont tenu une conférence de presse ce matin pour alerter les Possessionnais.
D’abord, ils se devaient de réagir sur les perturbations qui ont suivi le report de la rentrée scolaire. Si La Possession Avenir rejoint le maire de la commune, Roland Robert, sur l’idée que la baisse des contrats aidés est « dramatique« , les élus déplorent la décision « de prendre en otage les enfants« .
A La Possession, plus de 4.300 enfants sont rentrés à l’école avec du retard, 3.000 sont à la cantine et environ 700 sont concernés par le périscolaire. Concernant le périscolaire, le conseil municipal a été l’occasion de confirmer qu’il sera diminué cette année, tant que le nombre de contrats aidés ne sera pas revu par l’Etat : Quatre établissements sur 16 n’en auront pas.
« Nous nous étonnons que cette question des contrats aidés devienne tout à coup primordiale pour notre maire. Il est à la tête de cette commune depuis 30 ans, or c’est une problématique qui ne date pas d’hier », remarque Jean-Yves Morel, regrettant que la motion sur le sujet, présentée en conseil municipal ce mercredi, n’évoque pas du tout le long terme.
Par ailleurs, La Possession Avenir n’apprécie guère que le maire ait « donné de faux espoirs à des personnes en situation de détresse. On a en effet fait signer des contrats à des personnes dans la semaine du 6 août 2012, avec une embauche prévue le lundi 13 août, pour ensuite leur dire de ne pas se présenter à leur poste du fait de l’insuffisance du quota des contrats aidés« , explique Jean-Yves Morel.
Enfin, l’élu de l’opposition regrette l’idée qu’une partie des contrats aidés ait pu être utilisée à l’occasion de la période électorale… « Plusieurs syndicats le dénoncent, si c’est faux, que le maire nous fasse un démenti ! Jusqu’ici nous n’entendons pas beaucoup les maires sur ce point« , provoque-t-il.
Plus d’impôts, moins d’investissements
Autre accusation, la situation financière de la commune. En se basant sur un comparatif des budgets supplémentaires 2011 et 2012, et parfois même de 2010 et 2009, Jean-Yves Morel pose plusieurs constats. Une dépense réelle par habitant en baisse et des impôts directs en hausse amène à penser « qu’on ponctionne plus en impôts directs par habitant mais on en redistribue moins en terme de service rendu à la population« , dénoncent Jean-Yves Morel et Françoise Sadon.
Par ailleurs, la dépense en investissement par habitant diminue quand la pression fiscale est elle de plus en plus forte. Parallèllement, le niveau des trois taxes confondues, habitation, foncière bâti et foncière non bâti, fait de La Possession la deuxième des cinq communes du TCO où la pression fiscale est la plus élevée, derrière Saint-Leu et devant Saint-Paul de plus de 6,5 points. Là encore, La Possession Avenir s’interroge, « où part l’argent du contribuable M. le maire? »
Aux élus de diminuer leurs indemnités?
Jean-Yves Morel a une réponse lui… « Dans le train de vie de la majorité municipale!« , lance-t-il. Sur 1,3 million d’euros correspondant à la recette liée à l’augmentation de la taxe foncière, 828.000 euros auraient été consacrés aux frais de contentieux, en d’autres termes aux frais de carburant et de téléphone. Il demande à Roland Robert de copier François Hollande c’est-à-dire « réduire les dépenses en diminuant de 30% vos indemnités. »
Dernier point qui a valu quelques nouvelles piques au sein du conseil municipal, la subvention octroyée à une association de la ville, l’OMCTL (Office municipal de la culture et du temps libre). Les élus de l’opposition estiment qu’il s’agit d’une « préférence« .
« Cette association est présidée par un proche du maire, et son vice-président est un des responsables des cellules du PCR sur la Possession. Il n’y a pas si longtemps, le maire imposait une réduction des dépenses en baissant de 20% les subventions aux associations sur le territoire. Voilà qu’il octroie une subvention complémentaire à l’OMCTL« , poursuit Jean-Yves Morel, convaincu que ces sujets « brouillés par les agissements de la majorité autour de Roland Robert, intéresseront les administrés« .