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Rentrée scolaire: Bellemène inaugure son école

Si c’est l’actuel maire de Saint-Paul Emmanuel Séraphin qui coupe le ruban de la rénovation de cette école primaire et maternelle, c’est Huguette Bello qui l’avait initiée lors de sa première mandature. Dans les tuyaux de la mairie depuis 10 ans, l’école de Bellemène annoncée comme la plus belle de l’Ouest se veut moderne en tout point, et plus sécurisée.

Ecrit par Nicolas Limbé – le mardi 17 août 2021 à 14H22

Aux origines de cette rénovation

À la base, cette école souffrait d’un problème inquiétant : la restauration scolaire et même les terrains d’activités sportives étaient situés en face de son enceinte, de l’autre côté de la route. La peur permanente qu’un véhicule renverse un élève planait sur les parents d’élèves et l’équipe pédagogique. Ce projet de longue haleine, initié en 2010, a réussi à être livré ce lundi 16 août, jour de rentrée scolaire 2021-2022.

Une rentrée qui se déroule avec les impératifs sanitaires : les enfants à 11h30 se tenaient tous au garde-à-vous avant la grande récrée et la cantine. Un protocole très strict s’applique donc avec les gels hydroalcooliques et tutti quanti.

 

Pourquoi une aussi longue gestation ?

Ce projet date du mandat d’Huguette Bello époque 2008-2014. Entre-temps, Joseph Sinimalé a repris la tête de la mairie, sans se soucier énormément du projet qui a battu de l’aile. Des entreprises défaillantes avaient pris part à la construction du bâtiment, retardant toujours plus sa livraison.

« Les conditions de travaux ont été difficiles« , nous confient à la fois l’architecte Dominique Leriche, et le référent mathématique, Sébastien Letellier. Ce dernier témoigne : « À un moment donné, les classes qui faisaient cours étaient à 2 mètres des travaux. Donc c’était très compliqué en termes de pollution avec la poussière, avec le bruit etc. On a décidé de déplacer les élèves dans des préfabriqués à Bras Canot. »
 

 

« On a la joie de rentrer dans cette école« 

Un parent d’élève, M. Rambaud, appuie avec conviction ces propos : « Le projet arrive enfin à terme, et il faut dire que ça fait fait un an qu’on a poussé au train pour que ça aboutisse. On a été écouté par la mairie et par les services de la commune donc on est vraiment contents. Le projet a été aussi porté par Gydes Florian, le directeur, toujours au profit des enfants, donc c’est top. (…) Dans un cadre comme ça, il (son enfant) n’a plus d’excuses, les classes sont grandes et ergonomiques. Parfois les nouveaux bâtiments sont mal faits, là ce n’est pas le cas. »

Le maire Emmanuel Séraphin rappelle que ce projet a dix ans. Aujourd’hui, certains parents qui ont suivi toute l’aventure sont déçus par la longueur de sa « gestation« . À l’heure qu’il est, leurs enfants étudient déjà au collège et ils n’ont pas eu le loisir de profiter de ces locaux flambants neufs.

La cantine fait la part belle au local

La commune de Saint-Paul s’en gargarise : près de 1800 enfants vont bénéficier de la restauration à 1€. Un geste qui se veut fort pour le pouvoir d’achat des Saint-Paulois. Quant à la provenance des aliments, la part des produits locaux est aujourd’hui supérieure à celle des aliments importés. Nos petites têtes blondes et crépues mangent donc en majorité du local et du bio.
 

 

Les chiffres : 7 millions d’euros, 2 ans d’études et 3 ans de travaux

L’architecte Leriche, chargé du chantier, venait suivre les travaux sur place chaque semaine et nous renseigne sur quelques aspects de son ouvrage : « Cette école des Hauts prend place sur une pente. C’était la principale difficulté. Donc elle a été érigée sur deux plateaux distincts; le plateau le plus haut étant l’existant, il a été réhabilité. Le plateau du bas, en face, est la partie neuve de l’école. Des évents permettent à l’enceinte de l’école d’être thermo-régulée. Les fenêtres et un puits de lumière ont été disposés pour capter le maximum de lumière. 

Pour l’évacuation d’eau, des rigoles aux étages, des sols en pentes légères assurent le ruissellement de l’eau et évitent la stagnation. Des fosses septiques récupèrent les eaux usées ou ruisselantes. »

En plus d’être beaux et bien étudiés, les bâtiments se veulent « inclusifs« . Les normes permettant la circulation aux personnes à mobilité réduite (PMR) ont été respectées : portes larges, deux ascenseurs etc. La salle de conférence est devenue la salle d’évolution, ou salle de psychomotricité. Une salle qui accueillera tous les enfants dont les handicapés ou autistes. Une salle a spécialement été aménagée pour accompagner leur développement moteur et psychologique. Des unités d’enseignement en maternelle autisme (UEMA) vont être déployées ainsi que les classes ULYSSES.

L’école travaillera aussi de concert avec les orthophonistes afin de détecter au mieux les « DYS »: dyslexie, dyscalculie et dysorthographie.

En termes d’internet, l’école bénéficie de la technologie Wimax qui délivre un très haut débit. Un établissement donc très connecté.

 

Le projet scolaire global de la commune de Saint-Paul

​L’école de Bellemène n’est pas la seule opération de la municipalité. L’école de Roche Plate à Mafate était menacée par d’éventuels effondrements à cause des incendies du Maïdo. D’abord déplacés dans des mobile-homes, 9 élèves font leur rentrée dans une partie de leur nouvelle école. Le reste de l’établissement doit être livré ultérieurement. 

Qu’en est-il de l’école de Grand Fond, qui est fermée depuis ?

L’édile saint-paulois, Emmanuel Séraphin, donne le ton, qu’il veut ferme:  « Il y a eu un pilier de fragilisé, on a décidé de raser l’école. Bon, on ne va pas revenir là-dessus. Pendant 6 ans, les enfants ont été clairement pénalisés parce qu’on a construit une école sur un parking, dans des Algecos. Au passage ça a coûté un million d’euros. Aujourd’hui c’est notre priorité, on a vu, on fait le point. Donc dès le prochain conseil municipal on va valider la reconstruction de cette école et le plan de financement. Le travail préalable a été mis en œuvre avec les parents, l’équipe éducative. On sait exactement où l’on va. Donc pour nous, l’école est en chantier pour nous au niveau politique et administratif. Nous en avons discuté avec la présidente de Région, Mme Bello. Donc on lance des appels d’offre, et nous faisons en sorte que ce projet soit co-financé par la Région, comme cette école de Bellemène a pu en bénéficier. »
 ​

 

Satisfaction et nostalgie 

Si aujourd’hui les marmailles de Bellemène peuvent gambader et étudier sur près de 1.750 mètres carrés, certains souvenirs remontent. 

Le référent mathématique, Sébastien Letellier, s’épanche: « Oui c’est sûr, ça va être plus agréable dans ces nouveaux locaux, ils sont magnifiques. Mais j’éprouve une certaine nostalgie parce que ça ne ressemble pas vraiment à ce que l’on s’attend quand on vient enseigner dans une petite école des Hauts de Saint-Paul. Voilà, avant il y avait ce côté un peu champêtre, il y avait des arbres, des fougères autour, des champs de cannes. Aujourd’hui le bâtiment est tellement immense, il donne plus l’impression d’être un collège plutôt qu’une école primaire. Mais on s’y sentira bien, on va s’y habituer c’est sûr. »

 

Rentrée scolaire: Bellemène inaugure son école

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