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Renforcement des moyens de lutte contre la dengue

Les déclarations du préfet « Depuis quelques semaines, l’épidémie de dengue se propage à La Réunion. Du 29 mars au 4 avril, nous comptions 994 nouveaux cas. Au total plus de 4 500 personnes ont été touchées par le virus en 3 mois. L’inquiétude et les mesures prises pour lutter contre La Covid-19 ne doivent […]

Ecrit par Nicolas Payet – le lundi 19 avril 2021 à 17H49

Les déclarations du préfet

« Depuis quelques semaines, l’épidémie de dengue se propage à La Réunion. Du 29 mars au 4 avril, nous comptions 994 nouveaux cas. Au total plus de 4 500 personnes ont été touchées par le virus en 3 mois.

L’inquiétude et les mesures prises pour lutter contre La Covid-19 ne doivent pas occulter cette autre épidémie, très virulente qui touche maintenant toutes les communes du territoire. La dengue peut, elle aussi, être une maladie grave, avec des risques de complications ophtalmiques, des formes hémorragiques voire un risque létal.

Cette circulation virale fait peser une charge supplémentaire sur notre système hospitalier déjà fortement sollicité.

Aussi, pour lutter contre cette vague épidémique, l’Etat et l’Agence Régionale de Santé avec leurs partenaires des collectivités locales et du Service Départemental d’Incendie et de Secours, mettent en place de nombreuses actions : démoustication, prévention, lutte contre les dépôts sauvages, enlèvement de carcasses de véhicules…

Je tiens à souligner l’important travail effectué par les acteurs de terrain, les équipes de la lutte anti-vectorielle de l’Agence Régionale de Santé, les renforts de la sécurité civile, les agents du Service Départemental d’Incendie et de Secours, et les professionnels de santé mais aussi à insister sur le rôle de chacun en appliquant les mesures de prévention chez soi. »

 

La Réunion face à 2 épidémies : dengue et Covid-19

La dengue provoque une augmentation des passages aux urgences (518 du 1er janvier au 1er avril) et des hospitalisations (178 sur la même période). Dans un contexte marqué par une forte tension sur le système hospitalier, en raison de l’épidémie de Covid-19, la pression sur le système hospitalier est encore augmentée. La lutte contre l’épidémie de dengue revêt donc cette année un enjeu tout particulier, pour préserver le système de soins et l’état de santé des réunionnais.

 

 

Un renforcement des moyens d’intervention

Dès les premiers cas de dengue identifiés en début d’année 2017, les équipes de Lutte AntiVectorielle (LAV) de l’ARS ont été déployées sur le terrain.

Pour faire face à la recrudescence de l’épidémie, les effectifs pérennes du service de lutte anti-vectorielle de l’ARS La Réunion, sont actuellement renforcés:
– Déploiement de l’effectif total des agents de traitement de lutte anti vectorielle de l’ARS : 80 agents.
– Recrutement de contractuels pour le traitement : 15 personnes.
– Renfort pompier sur le terrain : passage de 20 pompiers depuis le 15 février à 40 pompiers depuis le 15 mars.
– Renfort national de la sécurité civile activé le 31 mars : 40 militaires.

Ce sont donc 175 personnes qui interviennent chaque jour autour des cas de dengue déclarés.

Le déploiement des renforts opérationnels est aujourd’hui à son seuil maximal. Ces effectifs permettent de poursuivre une stratégie basée sur des interventions systématiques et réactives autour de l’ensemble des cas isolés et foyers émergents, complétées de traitements de pulvérisation de Bti dans les zones de circulation virale les plus actives. Près de 2 000 visites domiciliaires sont actuellement réalisées chaque jour.

Depuis le début de l’année :
– 3 254 zones d’intervention ont été programmées,
– 28 047 visites de cours et jardin ont été réalisées,
– 3 821 maisons avec des gîtes,
– 7 480 gîtes larvaires éliminés.

Tous les acteurs institutionnels, collectivités locales, associations, grand public, entreprises privées sont également investis au côté de l’Etat pour déployer des interventions de salubrité publique au plus proche des foyers identifiés.

 

Les équipes de la Sécurité Civile : un renfort du niveau national

Les sapeurs-sauveteurs sont des militaires mis à disposition du ministère de l’intérieur pour intervenir sur des catastrophes naturelles et technologiques, en France et à l’étranger. Ils sont principalement répartis dans 3 unités, les unités d’instruction et d’intervention de la sécurité civile n°1 (à Nogent-le-Rotrou en Eure-et-Loir), n°5 (à Corte en Corse) et n°7 (à Brignoles dans le Var). Ils sont formés pour les feux de forêts, les tremblements de terre, les inondations, les tempêtes mais aussi pour intervenir face aux risques chimiques et radiologiques.

Certains sapeurs-sauveteurs engagés cette année pour la lutte anti-vectorielle connaissent le territoire car ils sont intervenus lors des feux du Maïdo (2010-2011 et 2020), le cyclone Bejisa (2014) ou le chickungunya.

Les équipes de la Sécurité Civile sont mobilisées pour la seconde fois à la Réunion dans le cadre de la lutte contre la dengue. Intervenues durant deux mois en 2019 au plus fort de l’épidémie, elles sont à nouveau présentes pour limiter la propagation du virus de la dengue jusqu’à la fin du mois de mai.

Les 40 personnels se sont très vite appropriés les modes d’intervention et contribuent aujourd’hui activement au dispositif de réponse.

Les équipes du SDIS mobilisées depuis 3 ans

Mobilisé sur les vagues épidémiques survenues ces 3 dernières années, le SDIS est à nouveau engagé aux côtés de l’ARS depuis le mois de février. L’effectif initial de 20 sapeurs-pompiers volontaires a été doublé depuis le 15 mars. Ce sont donc actuellement 80 personnels qui se relaient pour permettre quotidiennement une mobilisation de 40 sapeurs-pompiers.

Ces agents du SDIS seront engagés sur le terrain jusqu’à l’arrivée de l’hiver austral. Le SDIS est aujourd’hui un partenaire majeur du dispositif concourant à la bonne mise en œuvre et à l’efficacité du dispositif de gestion de l’épidémie à La Réunion.

 

Des équipes de lutte anti-vectorielle coordonnées par l’ARS

Cette coordination repose sur les données transmises par le dispositif de surveillance. En effet, les résultats positifs pour la dengue sont adressés par les laboratoires d’analyses médicales à l’ARS. Les enquêtes épidémiologiques réalisées auprès des malades permettent d’identifier les lieux nécessitant des interventions et de mettre en évidence l’apparition de nouveaux foyers.

Chaque jour, à l’issue de cette analyse, les interventions de lutte anti-vectorielle sont programmées pour les équipes de l’ARS, du SDIS et de la Sécurité Civile afin de limiter la propagation du virus.

Pour chaque zone programmée, les équipes d’intervention ont pour mission :
– d’informer les personnes rencontrées sur le risque de transmission de la dengue et les moyens de s’en prémunir : éliminer les gîtes larvaires, consulter un médecin dès les premiers signes évocateurs et se protéger contre les piqûres de moustiques ;
– de rechercher d’éventuels nouveaux malades, en les incitant à consulter rapidement un médecin ;
– d’éliminer dans les cours et les jardins toutes les situations de développement de larves de moustiques (pots, soucoupes, déchets, …) et traiter celles ne pouvant être éliminés;
– de procéder à des traitements insecticides contre les moustiques adultes dans les cours et jardins en journée, complétés au besoin par des traitements visant à éliminer des larves de moustiques. Le cas échéant, des pulvérisations insecticides de nuit peuvent être programmées sur les foyers actifs

 

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