Comme tout ministre de l’Education Nationale, Jean-Michel Blanquer veut marquer son passage dans la Grande Maison par une réforme qui restera , selon lui, dans les grandes manœuvres de ladite Maison. Son projet : le regroupement écoles/collèges. Il veut donner naissance à « des Etablissements Publics de Savoirs Fondamentaux ». Dans la pratique (si elle se réalise), il s’agit de regrouper un collège et une ou plusieurs écoles du même secteur. Je rappelle que ce regroupement existe déjà, certes sous une autre forme, avec les ZEP. Dans ce cas de figure, les établissements conservent leur identité et leur fonctionnement.
Dans la vision de J.M. Blanquer, la fusion école/collège bouleverserait radicalement le fonctionnement et la structure de l’école, et conduirait à la disparition du Directeur d’Ecole.
Pour avoir exercé la fonction de Directeur d’un groupe scolaire et bien connaître la fonction de Principal de collège, je peux dire que nous sommes là dans deux mondes totalement différents, tant sur le plan du fonctionnement, que sur le plan pédagogique.
Dressons le nouveau décor et mettons nous en situation : le ou la Directeur(trice) de l’école disparaissent du tableau, il faudra bien un référent qui aura le titre que l’on lui attribuera. Il gèrera , comme avant, le fonctionnement de l’école et l’aspect pédagogique. Il sera considéré alors par ses collègues toujours comme le « Directeur ». Au niveau du collège, le Principal devra déléguer à son adjoint les affaires du Primaire et gérer deux mondes totalement différents et qui génèrent une charge de travail supplémentaire !
Quid alors de l’Inspecteur de l’Education Nationale en charge des écoles adoubées ? Qui sera son référent ? Quelles seront ses fonctions ?
Questions qui me laissent perplexes quant à la faisabilité et la cohérence de projet de Michel Blanquer.