« J’ai remboursé mes dettes » avec le butin du vol
Louis H., 24 ans aux varangues, est malgré son jeune âge un vieux cheval de retour. Pour un oui, pour un non et même un peut-être, il cogne. Si possible entouré de ses copains et de préférence sur plus faible que lui.
Cette fois, il comparaissait entre deux gendarmes, venant juste de l’extraire de sa cellule climatisée de Domenjod, pour trois fois rien : vols avec effraction en janvier 2018 et violences aggravées en avril 2020.
Pour les vols, « la pas mwin l’auteur ; mwin la suive in camarade que la dit à mwin daoir na d’l’argent en’ dans là« . Traduisez du côté du Moufia, dans une salle de spectacle. Faute d’argent, ils trouvent deux platines et une table de mixage qu’ils embarquent et revendent dans la foulée à une connaissance à laquelle ils évitent de dire la provenance du butin ; butin refourgué à 2.000 euros.
L’ami Louis n’a peut-être que « suivi » son pote mais n’en a pas moins accepté les 1.000 euros offerts pour sa participation « passive ».
« Et qu’avez-vous fait de ces 1.000 euros ? » demande la Présidente Maunier-Lamas. « Ben… J’avais des dettes que j’ai remboursées« . Reconnaissant du même coup sa complicité « active » et une naïveté confondante.
En avril 2020, le bon roi Louis arrive sur un terrain de jeu avec ses dalons habituels. Aubaine inouïe, ils aperçoivent quelques jeunes qui ne sont pas vraiment leurs copains. Au nombre desquels un adversaire déclaré puisqu’il a eu le front le compter fleurette à la compagne de ce pauvre Louis. Quand on vous dit que rien n’est de sa faute…
« Ou la pique mon madame ? Attende a ou ! »
Quand la détestation habituelle se mêle aux histoires de cul, ça dégénère vite. Ce soir-là, ça a failli vraiment très mal finir. Ils se tombent mutuellement dessus à bras raccourcis, les gnons volent en tous sens et un poing américain surgit comme par enchantement.
« C’était pas à moi, dit Louis, Je ne savais même pas que mon copain en portait sur lui ». En tout cas, lui, n’a fait que défendre un de ses amis qui en prenait plein la tronche pour pas un rond.
Il ceinture son adversaire par derrière, réussit à le mettre au sol et là, l’assaisonne copieusement à coups de poings (non américains cette fois), de pieds, le tout dans toutes les parties du corps, visage, membres, torse, bas-ventre ; et utilise, pour plus de sûreté, une chaise pliante traînant dans le coin. En en faisant du même coup une « arme par destination », d’où l’accusation de « violences aggravées avec armes et en réunion ».
Louis a une compagne et un gosse, et travaille par intermittence : faut dire qu’il passe plus de temps dedans que dehors, ce qui ne lui laisse guère assez de temps pour travailler. En villégiature surveillée à Domenjod, il compte déjà à son C.V. 8 condamnations pour quelques bricoles : vols avec effraction, vols aggravés, violences diverses, le tout assorti de quelques peines d’emprisonnement.
Cette fois, étant donné son état de récidiviste mais également du fait que sa principale victime a eu 15 jours d’ITT, plusieurs fractures et des plaies un peu partout, le tribunal n’a pas fait dans le détail : 15 mois d’emprisonnement, mandat d’arrêt à l’audience et 2.000 euros de dommages-intérêts.
P.S. Il fallait vraiment tendre l’oreille pour entendre quoique ce fût : la sono était en panne et la pluie cognait sec (hum !) sur la verrière, ajoutée au vacarme de la clim. Ce qui a fait dire à la Présidente : « Si on éteint la climatisation, on crève tous de chaleur ! » D’ici qu’on rallonge le budget de la Justice, il y a encore quelques kilomètres et toute une saison des pluies. Courage !