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Région : Le budget 2018 voté, la taxe carburants au cœur des débats

Dernière assemblée plénière de l’année à la Région ce jeudi. Le budget primitif 2018, soumis au vote des élus, a été voté par la majorité régionale. Pour rappel, [Didier Robert a annoncé mardi un budget primitif 2018 de 1,2 milliard d’euros]urlblank:https://www.zinfos974.com/Budget-primitif-2018-Le-train-de-vie-de-la-Region-ralentit-mais-les-investissements-aussi_a122125.html .  587 millions d’euros sont consacrés aux investissements et 455 millions d’euros aux dépenses.  […]

Ecrit par A.D – le jeudi 14 décembre 2017 à 10H22

Dernière assemblée plénière de l’année à la Région ce jeudi. Le budget primitif 2018, soumis au vote des élus, a été voté par la majorité régionale. Pour rappel, [Didier Robert a annoncé mardi un budget primitif 2018 de 1,2 milliard d’euros]urlblank:https://www.zinfos974.com/Budget-primitif-2018-Le-train-de-vie-de-la-Region-ralentit-mais-les-investissements-aussi_a122125.html . 

587 millions d’euros sont consacrés aux investissements et 455 millions d’euros aux dépenses. 

Des économies sont prévues sur ces deux volets, en raison de l’encadrement des dépenses des collectivités locales mis en place par le gouvernement. 

13 millions d’euros, c’est le montant que devra économiser la Pyramide inversée l’année prochaine. 

L’assemblée a débuté avec la lecture d’une motion de l’opposition contre l’errance animale, qui a été renvoyée en commission sectorielle. Les élus ont ensuite longuement débattu pendant près de deux heures sur la loi de transition énergétique et par derrière elle, l’augmentation de la taxe régionale sur les carburants en 2018, que les élus du Rassemblement-La Réunion en marche n’ont pas voté.

Taxe carburants : Hausse de 6 cts pour le gazole et  3 cts pour le sans-plomb en 2018

Mardi, Didier Robert avait annoncé que le prix du litre d’essence passera de 1,40€ à 1,44€ et celui le gazole de 1,05€ à 1,11€. Pour la collectivité régionale, cette hausse est imposée par la loi de transition énergétique afin d’avoir une convergence entre le prix du gazole et celui de l’essence. « Faux » répond l’opposition LPA-PS-PLR, qui voit là un « braquage » sur le pouvoir d’achat des Réunionnais. Dès le premier janvier, la hausse sera de 6 cts pour le gazole et  3 cts.

Premier à prendre la parole, Joé Bédier (opposition) estime que cette hausse « va encore pénaliser les Réunionnais et jouer sur leur pouvoir d’achat ». Pour Karine Nabénésa, « après avoir fait exploser le budget collectivité avec l’attribution de subventions et fait des voyages autour du monde, après avoir signé la route la plus chère du monde en nous assurant qu’il n’y aura pas de dépassements, il vous ait compliqué d’admettre sous couvert d’écologie cette hausse de la taxe sur les carburants », lance l’élue saint-leusienne à l’attention du président de la collectivité. La directrice du cabinet au maire de Saint-Leu, qui assure que la Région avait la liberté « d’effectuer ou pas cette hausse », dénonce par ailleurs cette hausse alors que dans le même temps, « rien n’est fait » selon elle pour inciter les Réunionnais à adopter d’autres modes de transports alternatifs : « vous qui voulez les énergies, vous voulez nous ligotez encore plus ». Elle appelle Didier Robert à « assumer » cette hausse de la taxe carburants :

 

Samuel Irlepenne sur place

 

Les élus de la majorité régionale n’ont pas tardé à répliquer. Encore membre de l’opposition il y a quelques mois, Jean-Alain Cadet, a assuré qu’il y a une volonté de la Région « de ne pas pénaliser les familles réunionnaises de manière brutale ». « Il y a dans les mesures proposées la création de 225 bornes électriques et une mesure pour ramener l’octroi de mer à zéro pour les voitures hybrides », indique l’écologiste tamponnais. Vincent Payet, lui, accuse Karine Nabénésa de faire de la « politique politicienne ». « Votre groupe, le Modem, et Thierry Robert, a voté pour ce PLF 2018, qui nous impose des contraintes. Et vous avez été silencieuse. Soit vous faites de la politique politicienne, soit vous n’avez pas eu l’information du vote de votre représentant national », glisse-t-il. 

Une taxe pour financer de nouveaux modes de transport

Fabienne Couapel-Sauret, elle, met en avant la « cohérence » avec les contraintes budgétaires liées au PLF 2018 et « qui sont les nôtres » mais également « avec les orientations stratégiques que nous avons fixées ». « La hausse de cette taxe peut-être bien sûr être critiquée, j’entends le discours de l’opposition sur le caractère social de cette taxe mais nous devons prendre des mesures cohérentes qui aillent dans le bon sens. Pour rappel, plus de 25 000 voitures entrent tous les ans à La Réunion ». L’élue régionale en charge des transports a également insisté sur le fait que cette taxe permettra de financer de nouveaux modes de transport comme le monorail ou le téléphérique, « qui ne sont pas des projets mais des chantiers ».  

Après avoir écouté les critiques des uns et des autres, Didier Robert, s’est exprimé devant l’assemblée. Le président de la collectivité régionale est revenu longuement sur cette mesure très commentée durant cette plénière. « J’ai été surpris d’entendre de la part de Karine Nabénésa qu’il fallait en gros ne pas respecter la loi. C’est la première fois qu’un gouvernement va aussi loin dans l’application d’une politique concernant l’écologie au sens large. Vous avez aujourd’hui un gouvernement qui prend la responsabilité d’un arbitrage budgétaire qui contraint les usagers à une convergence entre le gazole et l’essence », explique Didier Robert, qui assure qu’augmenter une taxe, « encore plus à La Réunion, est un moment douloureux ».

Néanmoins, s’il a confirmé cette hausse, Didier Robert a par ailleurs indiqué que tout serait mis en oeuvre par la collectivité pour  faciliter l’achat de véhicules hybrides, avec un octroi de mer ramené à zéro « comme pour les véhicules électriques ». Il a ensuite pointé « l’élan d’hypocrisie » de Karine Nabénésa. « Thierry Robert a voté ce PLF 2018 au contraire des autres parlementaires locaux qui ont voté contre ou se sont abstenus. Il aurait pu demander un amendement afin de ne pas pénaliser les ultramarins », regrette-t-il. 

Après les débats sur la hausse de la taxe régionale sur les carburants, les débats ont porté sur le vote du budget primitif 2018. Un budget, d’un montant de 1,2 milliard d’euros dont près de 600 millions consacrés à l’investissement, qualifié par l’opposition de « dernière minute », ne laissant plus de « marge de manoeuvre » à la majorité régionale. « Comme chaque année, le vote du budget primitif est l’occasion pour la Région de dévoiler les grandes lignes de son action. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’état des finances de la collectivité sont catastrophiques, les masques tombent », s’inquiète Virginie Gobalou :

 

Pour son collègue Joé Bédier, la baisse de dotation de l’Etat « est l’arbre qui cache la forêt ». Selon lui, la situation budgétaire « inquiétante » de la collectivité a « une double origine », à savoir « la gestion de l’actuelle majorité et la NRL ».

Autre élue de l’opposition très critique sur le budget présenté, Karine Nabénésa. « C’est une honte de présenter un tel budget. Vos dépenses de fonctionnement augmentent encore et encore et les dépenses d’investissement baissent. Si vous aviez respecté la trajectoire d’équilibre en 2012, nous n’en serions pas là », lance-t-elle à l’attention de Didier Robert. Autre grief porté à l’encontre de ce budget : une « dégradation » de l’épargne de la Région Réunion. « L’épargne nette est à peine de 40 millions d’euros. Dans le même temps, le budget 2018 consacré aux recrutements a augmenté de 124%. Autre vérité sur ce budget : nous sommes extrêmement endettés à hauteur du milliard d’euros. Une dette qui a augmenté de 475 millions d’euros entre 2014 et 2016. Assumez vos responsabilités M. Le président », ajoute la cheffe de file de La Réunion en marche à la Pyramide inversée.

35 millions d’euros économisés sur le budget de fonctionnement en 2018

« Nous ne voulons pas faire porter la responsabilité au gouvernement mais le contexte est important », clame Didier Robert à ses détracteurs. S’il avoue que la construction de ce budget « n’a pas été complexe », il doit néanmoins « s’inscrire dans un cadre régional mais aussi national ». « Le PLF 2018 fixe un cadre nouveau, différent et contraignant qui encadre les dépenses de fonctionnement et d’investissement. Pour rappel, un effort de 13 milliards d’euros sur 5 ans est demandé par le gouvernement à 319 collectivités », précise-t-il.

Il ajoute : « j’espère que le gouvernement reviendra sur sa position concernant la partie investissement, car la commande publique est un levier important d’emploi. Sur la partie fonctionnement, des arbitrages ont été faits par la collectivité pour l’aider à réduire son train de vie. Ainsi, pour l’année 2018, pas moins de 35 millions d’euros vont être économisés sur le budget de fonctionnement ».

Malgré ces « contraintes », Didier Robert se veut malgré tout rassurant pour l’année prochaine. « La partie investissement de la Région Réunion reste importante, avec près de 600 millions d’euros engagés dont 220 millions hors NRL. La collectivité continuera à porter 25% des investissements », termine-t-il.

Un optimisme partagé par Jean-Paul Virapoullé, vice-président du conseil régional, pour qui les critiques « ne servent à rien lorsqu’elles ont une visée politicienne » :

 

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