MENU ZINFOS
National

Réforme des retraites : Retour sur un fiasco parlementaire


Après des heures de discussions, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont décidé d’enclencher le 49.3 pour faire passer la réforme des retraites. Une décision lourde qui a été motivée par l’incertitude du gouvernement d’avoir une majorité à l’Assemblée nationale. Une fin qui jette l’incertitude sur la suite des évènements, tant dans l’hémicycle que dans la rue. Retour sur la chronologie d’un échec parlementaire pour le président de La République.

Par Zinfos 974 - Publié le Jeudi 16 Mars 2023 à 16:34

Réforme des retraites : Retour sur un fiasco parlementaire
Ils ont fini par franchir le Rubicon. Elisabeth Borne a engagé la responsabilité de son gouvernement en activant le 49.3 ce jeudi 16 mars. Alors que le Sénat avait largement voté pour la nouvelle version du projet de loi (194 pour, 114 contre), réécrit la veille par la Commission mixte paritaire, le doute planait au-dessus du Palais Bourbon où la majorité était loin d’être garantie. 

Emmanuel Macron a donc convoqué un conseil des ministres en urgence afin d’entériner l’utilisation du 49.3 et faire adopter cette réforme pour laquelle il n’a jamais changé de cap.

Une réforme désirée plus que tout par Macron

Alors qu’il souhaitait s’attaquer à cette réforme "nécessaire" lors de son premier mandat à la tête du pays, Emmanuel Macron a vu le Covid mettre fin à son projet de système universel par points. Il lui fallait donc se faire réélire en 2022 afin de pouvoir relancer cette réforme.

Réélu en avril pour un second mandat, Emmanuel Macron a nommé Élisabeth Borne à Matignon avec pour objectif de faire passer cette réforme très impopulaire. La Premier ministre a présenté publiquement le contenu de son projet de réforme le 10 janvier dernier. Le 23 janvier, le texte était adopté par le Conseil des ministres.

Les syndicats n’attendront pas que les ministres entérinent le projet pour battre le pavé. Dès le 18 janvier, la première mobilisation est lancée par une Intersyndicale enfin au complet. Au total, huit mobilisations auront lieu jusqu’à ce jeudi 16 mars.

Une navette parlementaire à surprise

Le texte devait donc être présenté au Parlement. Néanmoins, au lieu d’être présentée comme un projet de loi classique, la réforme a été intégrée dans le projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale. Un tour de passe-passe qui a permis de faire découvrir aux Français l’article 47.1 de la Constitution qui prévoit que "si l'Assemblée nationale ne s'est pas prononcée en première lecture dans le délai de vingt jours après le dépôt d'un projet, le Gouvernement saisit le Sénat qui doit statuer dans un délai de quinze jours."

Les débats se sont donc ouverts à l’Assemblée nationale le 6 février pour se refermer le 17 février à minuit. Les milliers d’amendements déposés par l’opposition ont volontairement ralenti le vote du texte, qui a donc été envoyé au Sénat le 18 février, non sans avoir laissé des traces dans les couloirs du Palais Bourbon tant la tension était à son paroxysme.

Majoritairement à droite, l’adoption du projet de loi pouvait sembler acquise au Sénat. Comme à l’Assemblée nationale, les sénateurs de l’opposition se sont farouchement battus, notamment en déposant de nombreux amendements. Afin de s’assurer un vote du Sénat dans le temps imparti, le gouvernement a activé l’article 44.3 de la Constitution. Celui-ci permet de ne pas mettre au vote les amendements pour un vote unique sur l’ensemble du projet de loi. 

Le samedi 11 mars, les sénateurs ont voté le projet de loi par 192 voix pour et 112 contre. Cependant, le texte voté par le Sénat n’étant pas tout à fait le même que celui présenté aux députés, une nouvelle version du texte devait être trouvée lors d’une Commission Mixte Paritaire (CMP) le mercredi 15 mars.

Composée de 7 sénateurs et de 7 députés, la CMP penchait largement du côté de la majorité et de la droite. Sans surprise, un texte a été trouvé et adopté par 10 voix contre 4. Ne restait plus qu’à le soumettre au vote des deux Chambres.

Une dernière journée de tous les dangers

Dès 9h, ce nouveau texte du projet de loi était présenté au Sénat qui a de nouveau voté en sa faveur par 193 voix contre 114. Si la Chambre haute n’était pas une source d’inquiétudes pour le gouvernement, le contexte est bien différent du côté du Palais Bourbon. Entre l’absentéisme et les députés "rebelles", le gouvernement était loin de savoir à quoi s'en tenir. Et une majorité de 2 ou 3 voix, comme il se murmurait dans les milieux bien informés, n'était pas suffisante pour que le président de la République puisse prendre ce risque.

Une crainte qui a poussé Emmanuel Macron à avoir recours au 49.3 , que l'opposition qualifie de "passage en force", après plusieurs heures passées à essayer de s’assurer d’avoir le nombre de députés nécessaires.

Finalement, le président de la République n’aura pas su fédérer autour de lui autant qu’il le pensait et pourrait voir sa fin de quinquennat très perturbée par cet échec parlementaire. Devoir utiliser le 49.3 qui, s’il permet de faire passer la loi, à condition qu'une motion de censure ne soit pas votée, est également un aveu de faiblesse. Reste à savoir ce qui va se passer pour la suite des évènements.




1.Posté par domtom le 16/03/2023 18:51

Il faut voter toute les motions de censures.
En se bouchant le nez s'il faut.
Ce gouvernement de la honte doit tomber.

2.Posté par DOGOUNET le 16/03/2023 19:02

Un article "à charge" qui oublie de rappeler que le candidat Macron avait clairement mentionné -et il a entre autre été élu sans que cette limite soit discutée- sur un report de la retraite à 65 ans (oui, 65). Bref, les guignolos de la Nupes n'ont que ce qu'ils méritent en prenant en pleine poire ce 49.3 !

3.Posté par Couillonisse le 16/03/2023 19:53

Ma suite c'est que le peuple va lui la faire passer en force aussi.
On va l'emmerder aussi le petit emmerdeur.
Ça sent la carabistouille comme dirait l'employé de rotschild...

4.Posté par Gramoune le 16/03/2023 20:10

Peut-on rappeler que le fameux 49.3. a été utilisé au moins 50 fois par les gouvernement
de GAUCHE, Roccard, sous Mitterand, et Jospin, sous Chirac... et bien sûr aucun Syndicat,
à l'époque, n'a bronché. Même pas Mélenchon - socialiste en ce temps là -

5.Posté par Olive le 16/03/2023 21:34

Les républicains sont morts politiquement : pour au Sénat, coauteur de la Loi avec le gouvernement, ils sont contre au parlement....
Celui qui comprend la stratégie LR est très fort.
Ce parti est fini

6.Posté par Désemparée le 16/03/2023 21:41

@ 4 - Gramoune. Pour preuve que ce 49.3 doit définitivement être retiré de la Constitution.

7.Posté par Espoir le 16/03/2023 21:46

Poste 4- il ne faut pas oublier sous Holande la loi El Khomri. 49.3 utilisé sans problème.

8.Posté par Olive le 16/03/2023 23:27

Les Républicains sont pour au Sénat, contre à l'Assemblée.
Ce sont des charlots qui ne voteront pas la censure car ils veulent garder leur mandat.
Les Républicains sont morts politiquement

9.Posté par Asta lavista le 17/03/2023 08:17

Morts peut être ,mais c'est bien a cause d'eux que vous allez bosser jusqu'à 67 ans ,comme en europe en Italie ou Portugal! Avec 49-3 successifs jusqu'en 2027 !

Et ça ils doivent bien en rigoler d'un peuple qui s'est fait avoir !

10.Posté par JORI le 17/03/2023 12:25

6.Posté par Désemparée le 16/03/2023 21:41
Pour une fois je suis d'accord avec vous. 😂😂😂

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter

Si aucune page de confirmation n'apparaît après avoir cliqué sur "Proposer" , merci de nous le faire savoir via le mail contact@zinfos974.com
------
Merci de nous donner les informations suivantes, elles nous serviront à mieux cerner votre situation :
-- Smartphone ou ordinateur (mac ou windows)
-- Navigateur utilisé
-- Votre fournisseur d'accès internet
------
CHARTE DES COMMENTAIRES

Zinfos 974 vous offre un espace commentaires vous permettant de réagir, discuter, informer. Cet espace est ouvert aux internautes inscrits et non-inscrits au site.

Les intervenants doivent respecter les principes élémentaires du débat.

Sont proscrits :

- Les insultes, les attaques personnelles, les agressions, les propos discriminatoires sous toutes les formes - que ce soit envers les intervenants, les commentateurs ou l'équipe de Zinfos 974.

- Tout contenu contraire à la loi : l'incitation à la violence ou à la haine raciale, la discrimination et la diffamation, les propos homophobes, la négation des crimes contre l'humanité, ou la justification des actes violents et des attentats.

- Les propos pornographiques ou délibérément choquants ne sont pas autorisés.

- Merci d'éviter le hors sujet, les rumeurs infondées et les fausses informations.

- La répétition d'un même commentaire, assimilée à du spam.

- La publicité. Ne soumettez pas des liens commerciaux.

Si le commentaire d'un autre internaute vous paraît contrevenir à cette charte, utilisez la commande "signaler un commentaire abusif" plutôt que d'envenimer le débat.

Pour protéger votre vie privée, ne donnez pas d'indication personnelle (mail, adresse ou numéro de téléphone) dans un commentaire.

En cas de litige, vous pouvez contacter la rédaction de Zinfos 974 via l'adresse contact@zinfos974.com

Vous restez le responsable des commentaires que vous soumettez et en portez la responsabilité. De son côté, la rédaction de Zinfos 974 se réserve le droit de retirer tout commentaire si elle l'estime nécessaire pour la bonne tenue du débat.

Zinfos 974 est seul juge des messages qu'il publie ou modère - y compris pour des raisons qui ne seraient pas répertoriées dans la liste ci-dessus. Vous pouvez demander des explications sur la modération en utilisant l'adresse contact@zinfos974.com, mais toute allusion au travail de modération dans un commentaire sera systématiquement mis hors ligne.

------
Toute l'équipe de Zinfos974 vous remercie









 

3 rue Émile Hugot
Immeuble Rigolet

97490 Sainte-Clotilde

06 92 97 75 75
contact@zinfos974.com


- Contact

- Signaler un abus

- Mentions légales

- CGU

- Politique de Confidentialité

- Nos Journalistes