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Recrutement de 20 attachés au Conseil général : Les lauréats du concours restent vigilants

La semaine dernière, le Conseil général confirmait la décision prise en assemblée plénière du 15 décembre 2010 à savoir l'ouverture de 20 postes d'attachés territoriaux en son sein. Si l'initiative pouvait être louable à plus d'un titre dans les conditions de chômage actuel, les lauréats des concours d'attachés en ont eu une autre lecture. En effet, lors de l'assemblée plénière, Nassimah Dindar, présidente du Conseil général, faisait le souhait d'emmener 20 jeunes réunionnais ayant un Bac+3 vers le concours, chassant de ce fait les actuels lauréats de ce même grade de catégorie A, à qui, normalement, aurait dû revenir "en priorité" les ouvertures de postes. A l'heure où la réception des candidatures se poursuit (jusqu'au 28 janvier), les lauréats du concours d'attaché territorial restent vigilants quant au fléchage de ces futurs postes.

Ecrit par Ludovic Grondin – le lundi 24 janvier 2011 à 10H31


L’épisode avait marqué la dernière assemblée plénière de 2010 du Conseil général (voir notre précédent [article]url:http://www.zinfos974.com/L-embauche-de-20-contractuels-eclipse-le-vote-du-budget-du-Departement_a24022.html à ce sujet). Alors que la présidente du Département annonce ouvrir au titre de l’année 2011 20 postes d’attachés territoriaux à des personnes ayant un Bac+3, l’opposition dans l’hémicycle monte au créneau.

Pour le groupe Objectif Réunion, une telle offre devrait être ciblée en priorité aux lauréats du concours, qui sont pour certains sur liste d’aptitude depuis deux ou trois ans pour les plus malchanceux. Il faut savoir que le concours d’attaché territorial a ceci de particulier qu’il ne garantit pas à son lauréat une embauche assurée à la fin du concours. Le lauréat doit, en effet, solliciter les collectivités territoriales comme le ferait un employé du privé, c’est-à-dire en envoyant lettre de motivation et CV. A ce petit jeu, un certain nombre de lauréats restent sans affectation quelques mois, voire quelques années après leur réussite à ce concours.

Ibrahim Dindar : « Il y aura 20 contractuels bénéficiant d’une aide du Conseil général »

En décembre dernier, les échanges avaient été vifs. « On ne ment pas », s’était élancé Ibrahim Dindar, défendant les intérêts de la majorité. « Il y aura 20 contractuels bénéficiant d’une aide du Conseil général et qui pourront suivre les cours du CNFPT et il y aura 10 autres postes ouverts pour ceux qui sont sur liste d’aptitude. L’esprit de cette mesure, c’est de contractualiser, c’est un petit signal d’espoir. Si vous estimez qu’il ne faut pas le faire, alors c’est quand même dommage que lorsque l’on essaye d’avancer un pion ou d’allumer une bougie, la bougie de l’espoir, vous ne soyez là qu’à critiquer ».

 

C’est dans ce contexte de suspicion sur les intentions réelles du Conseil général que s’est formé un collectif de lauréats du concours ([voir leur page internet]url:http://www.facebook.com/pages/Attaches-reunionnais-sur-LNA/125910454138096?v=wall ). Mathieu (nom d’emprunt d’un attaché inscrit sur liste d’aptitude et qui désire garder l’anonymat) se dit étonné des méthodes de recrutement du Conseil général. « J’ai obtenu mon concours d’attaché territorial. J’ai fait l’effort de réviser par moi-même, de passer les épreuves et voilà que des postes d’attachés s’ouvrent et que le Conseil général dit vouloir former cette vingtaine de Bac+3 pour les emmener à passer et réussir le concours, c’est illogique », avise-t-il.

Avant d’ajouter : « je déplore le flou total concernant ces 20 postes (affectations, missions, dates de recrutement). Pour le moment, le Conseil général est incapable de définir le premier de ces 20 postes et se contente de recueillir les candidatures de tous les Bac+3 de l’île, pour des postes en devenir. Est-ce le rôle du Conseil général de préparer des jeunes diplômés aux concours ? », s’interroge-t-il.

Former 20 jeunes et les inciter à passer le concours

Du côté du Palais de la Source, on tente tout d’abord de rappeler que le Département est parmi la collectivité locale la plus pourvoyeuse de postes dans l’île. Ismaël Locate, DGA (Pôle Management et Europe) au Conseil général veut clarifier les intentions de sa présidente. « Tout au long de l’année, nous ouvrirons comme toutes les années, des postes d’attachés de façon ponctuelle (ndlr : comme c’est d’ailleurs le cas le 14 janvier avec l’ouverture d’un poste d’attaché à la Direction de l’Insertion – Service Mobilité). Mais le souhait de la collectivité reste, hors mutation et lauréat du concours, de permettre à 20 jeunes d’apprendre dans le cadre de leurs missions de quelques mois et de les aider à passer le concours d’attaché en toute fin », précise Ismaël Locate.

Une position qui n’aurait pas de quoi rassurer Teddy Soret, conseiller général du groupe Objectif Réunion : « Je vois mal le Conseil général refuser les candidats sur liste d’aptitude et sur quelles bases privilégieront-ils ceux qui n’ont pas eu le concours ? », demande-t-il.

Une dizaine de CV qui n’aboutissent pas

Mathieu, lui, comme le reste des lauréats, connaît une situation délicate. « Une poignée d’Attachés (moins de cinq) perdront le bénéfice de leur concours en mars 2011 et sont très sensibles et attentifs à ce qui va se passer dans les prochaines semaines ». Dans ces conditions « le silence du Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) et du Centre de gestion (CDG), en la personne de son Président, M. Michel Dennemont, qui est également Conseiller général, est assourdissant sur toute cette affaire ».

« Ce n’est pas faute d’essayer, en ce moment même je dois avoir une dizaine de CV envoyée à des collectivités dans l’île », souligne-t-il. « Mais je vais rester vigilant et voir ce qui va sortir du recrutement prochain pour lequel j’ai candidaté. Moi j’ai mes intérêts à la Réunion et j’espère bien entrevoir une possibilité d’embauche ici. A moins que des raisons plus politiques soient à l’origine de cette incompréhension ».

Une opportunité partagée par la trentaine d’attachés en attente de postes. « Quant bien même le Conseil général sélectionnerait un Bac+3 plutôt qu’un lauréat, je ne sais pas comment j’arriverais à prouver une discrimination ? », demande, inquiet, Mathieu.

 

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