Encore une fois, mais c’est réconfortant, nous avons le cas d’un délinquant chevronné, 12 mentions à son casier à langoustes, mais qui semble sincèrement, lui aussi, vouloir se réinsérer. Nous l’appellerons donc Nicomède.
Clair dans sa tête
Or donc, en ce 21 mars de l’an de grâce deux-mil-quatorze, Nicomède est, une fois encore, chopé par les forces de l’ordre. Il chevauche une moto et est plus noir qu’un sirop la cuite.
Il comparaissait hier entre ses dalons habituels, les gendarmes, étant détenu pour plusieurs motifs dont lui-même semble ne pas trop se souvenir. Mais ses réponses sont souvent précises… ou amusantes, c’est selon.
« Que faites-vous lorsque vous n’êtes pas détenu ? s’enquiert la présidente Tomasini. – Conducteur d’engins de chantier. – C’est compatible avec vos nombreux retraits de permis, ça ? – La conduite d’engins de chantier n’a rien à voir avec celle des véhicules routiers. C’est pas le même permis. De toute façon, je reconnais les faits ; c’est clair non ? » Etc.
Mais faut pas désespérer
Son passé ne plaide guère en faveur de ce multirécidiviste. Cela débuta autrefois au Tribunal pour enfants : plusieurs conduites en état alcoolique, nombreux vols, conduite zamalé, sans permis, violences diverses, rébellion, détention d’herbe bleue, port d’arme…Pas mal, hein ?
Pourtant, à ses explications, on se dit qu’il ne faut pas toujours désespérer, même devant les pires apparences comme dans son cas.
Nicomède a une femme, un appartement, doit entreprendre une nouvelle formation en régime de semi-liberté, a opéré les démarches pour renouveler son CACES (document indispensable pour certains types de permis).
Le substitut Genet ne s’est donc pas acharné en réclamant la requalification du délit en simple contravention. Ce qui permet à notre repenti d’échapper à une nouvelle peine d’engnoufage (c’est plus joli qu’emprisonnement, non ?).
Il souhaite, de façon manifestement sincère, se reconvertir dans la vie normale, notre Nicomède. C’est tout le bien qu’on lui souhaite.