Ce 18 février 2015 à la Ligne-Paradis, à 18 heures, il prend le volant. Pour aller où ? Il ne s’en souvient plus. Quelques kilomètres plus loin, « oubliant » de freiner, il emplâtre un véhicule s’apprêtant à tourner à gauche. Cela va si vite que la voiture qui le suit n’a pas le temps de s’arrêter. « Sur-accident » comme disent les spécialistes.
Un litige survient au moment d’établir le constat amiable : Acapandié n’a pas ses papiers sur lui. Appelés sur les lieux, les policiers saint-pierrois se font très mal recevoir par l’irascible bonhomme. Ils remarquent aussitôt qu’il penche du côté qui va tomber, autrement dit qu’il titube grave, et lui demandent de souffler dans l’éthylomètre.
Il refuse et sans crier gare, se met à cogner sur les gens en uniforme. L’un de ceux-ci tombe à la renverse et il s’acharne sur lui à coups de pieds et de poings. Les collègues du policier sont obligés de lui administrer une décoction de gaz inhibant pour le ramener à une attitude plus raisonnable.
A l’éthylomètre, lorsqu’il consent enfin à souffler dedans, bonhomme affiche un taux de 0,98 gr. Ce qui se traduit par 1,06 gr d’alcool par litre de sang.
« L’éthylomètre était-il fiable ? »
Dialogue édifiant entre la présidente Tomasini, opiniâtre, et Acapandié, sobre, dans ses réponses :
« Vous aviez bu quoi ? – Quelques bières. – Vous buvez beaucoup ? – Moi ? Non ! – Vous buvez souvent ? Noooonnnn ! – Ah bon ? Vous êtes culotté ! » Fin de l’échange.
« Vous aviez déjà 5 condamnations, dont la plupart pour des questions d’alcool, a insisté le substitut Genet. Vous n’en tenez pas compte. Vous aggravez votre cas, monsieur ! » Avant de réclamer 6 mois fermes pour l’agression sur les policiers, plus une amende pour les contraventions routières.
Il était cuit ? Ce serait mal connaître Me Normane Omarjee qui, décidément, nous surprendra toujours :
« Il a un problème avec l’alcool, pas question de le nier, mais… l’éthylomètre utilisé n’avait pas été vérifié depuis 2008. Le résultat est-il alors fiable ? » a demandé le ténor saint-pierrois avant d’ajouter : « Cet homme travaille à la CIVIS. Une contrainte pénale avec suivi judiciaire et médical serait plus appropriée que la prison ».
Miracle ! la Cour l’a entendu : 4 mois (aménageables par le Juge d’application des peines), 100 euros d’amende et 800 de dommages-intérêts.