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Réchauffement : Les plages de Maurice risquent de disparaître

Le réchauffement de la planète est aujourd’hui une certitude. Un des signes les plus parlants est la fonte de la banquise. Celle-ci, normalement, fond en été et se reforme en hiver. Mais au fil des ans, elle est de moins en moins importante. D’ici quelques années, « entre cinq et moins de dix ans« , l’Arctique pourrait […]

Ecrit par jonathan – le mardi 16 septembre 2008 à 10H03

Le réchauffement de la planète est aujourd’hui une certitude.

Un des signes les plus parlants est la fonte de la banquise. Celle-ci, normalement, fond en été et se reforme en hiver. Mais au fil des ans, elle est de moins en moins importante. D’ici quelques années, « entre cinq et moins de dix ans« , l’Arctique pourrait devenir un océan sans glace l’été, souligne Jay Zwally, un scientifique de la NASA. « Cela signifie que le réchauffement du climat devient plus important et plus rapide que les modèles ne le prédisent actuellement, et personne n’a encore réellement pris en compte ce changement« .

A Maurice, on commence à prendre conscience du problème de la montée des eaux qu’entrainera cette fonte des glaces. D’autant que le relief relativement plat de l’île rend les conséquences proportionnellement plus graves qu’à La Réunion, par exemple.

Selon un rapport publié récemment, en marge de la réunion du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat, le rythme annuel de la fonte des glaciers a doublé depuis l’an 2000, et pourrait entraîner une hausse d’un demi-mètre du niveau de la mer d’ici 2100, affectant tous les terrains situés à moins de 10m d’altitude.

Conséquences selon le journal Le Mauricien : une bonne partie du littoral de l’île sera recouvert par la mer, avec à la clé la disparition des plages (fleuron du tourisme mauricien et principale industrie de l’île…) et un déplacement massif de la population vers l’intérieur du territoire. Les ressources agricoles diminueront également fortement, les maladies virales augmenteront et l’eau potable se fera rare.

Selon Toolseeram Ramjeawon, professeur à l’université de Maurice et consultant au ministère de l’Environnement, « on sait que la mer monte de trois millimètres par an et le GIEC annonce que cette tendance s’accélère« .

Selon le GIEC, le niveau de la mer aurait augmenté de 17 cm au cours du 20ème siècle et pourrait s’élever de 18 à 59 cm au cours des 100 prochaines années.

L’océanographe Vassen Kauppaymuthoo est inquiet pour les zones littorales de Maurice : « A moins d’une éruption volcanique massive créant un effondrement général, Maurice n’est pas appelée à disparaître sous l’effet du relèvement du niveau de la mer« . Il ajoute cependant que « la zone située sous les dix mètres d’altitude est la plus directement menacée à court terme« . En effet, si le niveau de la mer doit augmenter, les parties peu élevées de l’île seraient fortement menacées par les flots. « Les zones de basses altitudes telles que Grand-Baie, Péreybère ou encore Flic-en-Flac, verront un risque accru d’inondation et de pénétration de l’eau de mer« , explique l’océanographe. En d’autres termes, c’est la zone côtière de notre île qui sera affectée. Plages et pas géométriques seront rayés de la carte. « J’estime qu’environ 200 km des 321 km de notre littoral sont sérieusement menacés à cause du relèvement du niveau de la mer et ils le seront encore plus durant les années à venir« , ajoute Vassen Kauppaymuthoo.

Une situation qui ne sera pas sans conséquences. Ainsi, la disparition d’une partie des zones côtières signifie déplacement de la population, problèmes d’infrastructure, mais aussi infiltration de l’eau de mer dans les sols.

« La montée des eaux engendre une pénétration de l’eau salée sur les terres, ce qui va affecter les nappes phréatiques« , souligne Prem Saddul.

Une telle situation a déjà été observée à Madagascar. « Dans certaines régions, il y a une « salinisation” (infiltration de l’eau salée dans les sols) de la nappe phréatique« , explique José Rakotomanjaka, expert en changement climatique pour la COI à Madagascar. « Il y a des conséquences sur la population, sur les récoltes et sur l’élevage« , ajoute-t-il.

 

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