
Le communiqué :
Madame la Première Ministre,
Depuis maintenant 3 semaines, les planteurs de la Réunion sont mobilisés et manifestent pour une révision de la convention canne couvrant la période 2022-2027.
Jusqu’ici, Téréos bloque les négociations en ne voulant pas entendre parler d’un meilleur partage des richesses avec les planteurs.
Il parait invraisemblable, honteux même, que l’industriel dicte sa loi en s’accaparant de la plus grosse part des aides publiques en ne laissant que des miettes aux planteurs qui pourtant apportent la matière première aux usines.
La filière canne-sucre-rhum-énergie compte 18 300 emplois directs, indirects et induits ; ce qui fait d’elle le 1er employeur privé de l’île avec 13% des emplois. La filière canne c’est 2800 planteurs travaillant sur 22 000 hectares de terres pour une production annuelle de 1,5 million de tonnes de cannes pour 200 000 tonnes de sucre.
En outre, la filière participe à l’autonomie énergétique de l’ile : c’est la seconde source d’énergie renouvelable, jusqu’à 30% des besoins électriques de l’île en campagne sucrière.
Elle contribue à l’autosuffisance du marché local à plus de 98% et 90% de la production sucrière de la Réunion sont exportées en Europe.
La convention canne 2017-2022 qui s’achève s’élève à 44 millions d’euros par an versés par l’Etat. A cela s’ajoute aussi les 38 millions d’euros versés aux industriels à la fin des quotas sucriers.
Beaucoup d’argent public qui ne profite pas malheureusement à tous les acteurs de la filière, Téréos s’accaparant de la plus grosse part.
Pour exemple : les 44 millions d’euros versés à l’industriel pour un quota de 2 millions de tonnes. Si cet objectif de tonnage n’est pas atteint, le reliquat de l’enveloppe doit être redistribué entre les planteurs et l’industriel. Or quel que soit le tonnage réceptionné, Téréos s’indemnise toujours pour 2 millions de tonnes et ne laisse que des miettes aux planteurs ; s’abritant derrière l’article 21 de la convention canne qui stipule qu’il est le seul gérant de ses 44 millions.
Déjà Madame la Première Ministre, nous pensons qu’il conviendrait de revoir cet article et de verser cette aide plutôt à la DAAF qui la redistribuerait de façon plus équitable entre les industriels et les planteurs.
Par ailleurs, ce qui scandalise les planteurs et l’opinion public c’est que Téréos laisse « pourrir » la situation et ne fait aucune proposition acceptable pour une meilleure rétribution de celles et ceux qui travaillent dur dans les champs. Contrairement au Conseil Départemental, aux rhumiers et Albioma qui font des gestes financiers pour une sortie de crise rapidement, à quelques jours de l’ouverture de la campagne sucrière.
Face à cette attitude méprisante de l’industriel, nous pensons que le moment est venu de vous montrer plus ferme vis-à-vis de Téréos et d’accompagner les planteurs, dans le même temps, pour une transformation de cette industrie.
Deux propositions sont portées par l’intersyndicale des planteurs auxquelles nous adhérons totalement et sollicitons votre soutien :
- Demander à Téréos d’ouvrir son capital pour laisser les planteurs y entrer soit en tant qu’actionnaires, soit en tant que coopérateurs ; ce qui aura pour intérêt également d’accéder aux comptes de l’industriel, jusque-là tenu secret.
- Transformer Téréos en une coopérative gérée par les planteurs Réunionnais. Cette cession pourrait se faire pour l’euro symbolique.
Madame la Première Ministre, il s’agit avant tout d’un outil qui représente l’identité Réunionnaise. Ce ne serait que justice vis-à-vis de notre Histoire.
Compte tenu des enjeux, nous espérons que vous accompagnerez ces planteurs dans leurs demandes qui permettraient de sauvegarder cette filière canne-sucre-rhum-énergie, de préserver des milliers d’emplois et offrirait de meilleures conditions de travail et de vie à ses premiers acteurs.
Dans cette attente, nous vous prions d’agréer Madame la Première Ministre l’expression de notre haute considération.
Copie aux :
Ministre de l’agriculture
Ministre de l’Outre-Mer
Madame la Première Ministre,
Depuis maintenant 3 semaines, les planteurs de la Réunion sont mobilisés et manifestent pour une révision de la convention canne couvrant la période 2022-2027.
Jusqu’ici, Téréos bloque les négociations en ne voulant pas entendre parler d’un meilleur partage des richesses avec les planteurs.
Il parait invraisemblable, honteux même, que l’industriel dicte sa loi en s’accaparant de la plus grosse part des aides publiques en ne laissant que des miettes aux planteurs qui pourtant apportent la matière première aux usines.
La filière canne-sucre-rhum-énergie compte 18 300 emplois directs, indirects et induits ; ce qui fait d’elle le 1er employeur privé de l’île avec 13% des emplois. La filière canne c’est 2800 planteurs travaillant sur 22 000 hectares de terres pour une production annuelle de 1,5 million de tonnes de cannes pour 200 000 tonnes de sucre.
En outre, la filière participe à l’autonomie énergétique de l’ile : c’est la seconde source d’énergie renouvelable, jusqu’à 30% des besoins électriques de l’île en campagne sucrière.
Elle contribue à l’autosuffisance du marché local à plus de 98% et 90% de la production sucrière de la Réunion sont exportées en Europe.
La convention canne 2017-2022 qui s’achève s’élève à 44 millions d’euros par an versés par l’Etat. A cela s’ajoute aussi les 38 millions d’euros versés aux industriels à la fin des quotas sucriers.
Beaucoup d’argent public qui ne profite pas malheureusement à tous les acteurs de la filière, Téréos s’accaparant de la plus grosse part.
Pour exemple : les 44 millions d’euros versés à l’industriel pour un quota de 2 millions de tonnes. Si cet objectif de tonnage n’est pas atteint, le reliquat de l’enveloppe doit être redistribué entre les planteurs et l’industriel. Or quel que soit le tonnage réceptionné, Téréos s’indemnise toujours pour 2 millions de tonnes et ne laisse que des miettes aux planteurs ; s’abritant derrière l’article 21 de la convention canne qui stipule qu’il est le seul gérant de ses 44 millions.
Déjà Madame la Première Ministre, nous pensons qu’il conviendrait de revoir cet article et de verser cette aide plutôt à la DAAF qui la redistribuerait de façon plus équitable entre les industriels et les planteurs.
Par ailleurs, ce qui scandalise les planteurs et l’opinion public c’est que Téréos laisse « pourrir » la situation et ne fait aucune proposition acceptable pour une meilleure rétribution de celles et ceux qui travaillent dur dans les champs. Contrairement au Conseil Départemental, aux rhumiers et Albioma qui font des gestes financiers pour une sortie de crise rapidement, à quelques jours de l’ouverture de la campagne sucrière.
Face à cette attitude méprisante de l’industriel, nous pensons que le moment est venu de vous montrer plus ferme vis-à-vis de Téréos et d’accompagner les planteurs, dans le même temps, pour une transformation de cette industrie.
Deux propositions sont portées par l’intersyndicale des planteurs auxquelles nous adhérons totalement et sollicitons votre soutien :
- Demander à Téréos d’ouvrir son capital pour laisser les planteurs y entrer soit en tant qu’actionnaires, soit en tant que coopérateurs ; ce qui aura pour intérêt également d’accéder aux comptes de l’industriel, jusque-là tenu secret.
- Transformer Téréos en une coopérative gérée par les planteurs Réunionnais. Cette cession pourrait se faire pour l’euro symbolique.
Madame la Première Ministre, il s’agit avant tout d’un outil qui représente l’identité Réunionnaise. Ce ne serait que justice vis-à-vis de notre Histoire.
Compte tenu des enjeux, nous espérons que vous accompagnerez ces planteurs dans leurs demandes qui permettraient de sauvegarder cette filière canne-sucre-rhum-énergie, de préserver des milliers d’emplois et offrirait de meilleures conditions de travail et de vie à ses premiers acteurs.
Dans cette attente, nous vous prions d’agréer Madame la Première Ministre l’expression de notre haute considération.
Copie aux :
Ministre de l’agriculture
Ministre de l’Outre-Mer