Après le rapport paru l'année dernière qui montrait la différence entre un monde à +1,5°C et à +2°C, suivi quelques mois plus tard de celui sur l'utilisation des terres dans un monde réchauffé, le GIEC a présenté ce mercredi son 3ème rapport spécial, sur les océans et la cryosphère. Et ce troisième opus en un an n'est guère plus réjouissant que les précédents.
Les 104 auteurs, des scientifiques de 36 pays, ont référencé presque 7 000 publications dans ce document de plus de 800 pages, établissant le diagnostic de notre planète en surchauffe. L'océan représente 71% de la superficie du globe, 90% du volume de l’habitat des organismes vivants et contient 97 % de l’eau sur terre. Le GIEC rappelle aussi qu'environ 680 millions de personnes vivent sur la zone côtière de basse altitude et quasiment autant dans des régions de haute montagne. De plus, 4 millions de personnes vivent en permanence dans la région arctique, dont 10 % sont autochtones. Or, les océans absorbent le quart du CO2 que nous émettons et ont absorbé 90% de la chaleur supplémentaire produite par les émissions de gaz à effet de serre depuis 1970.
Les experts, s'ils ne font pas de politique, ont, dans leur synthèse de 40 pages destinée aux dirigeants, mis en garde: "Cette évaluation de l'océan et de la cryosphère dans un climat en évolution révèle les avantages d'une atténuation ambitieuse et d'une adaptation efficace pour le développement durable et, inversement, l'escalade des coûts et les risques d'une action différée."
Les problèmes posés par le réchauffement climatique anthropogène sont de grande ampleur:
La fonte des glaces "Entre 1979 et 2018, l'étendue de la banquise arctique a très probablement diminué pour tous les mois de l'année", précise le rapport Cette perte de glace a contribué à amplifier le réchauffement dans l'Arctique, où la température de l'air en surface a probablement augmenté de plus du double de la moyenne mondiale au cours des deux dernières décennies.
Selon le GIEC, a perte de glace a entrainé aussi "des répercussions principalement négatives sur la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la qualité de l'eau, les moyens de subsistance, la santé et le bien-être, les infrastructures, les transports, le tourisme et les loisirs, ainsi que sur la culture des sociétés humaines, particulièrement chez les peuples autochtones".
Ces pertes de glaces devraient se poursuivre, ainsi les experts prévoient-ils une fonte de 80% des glaciers d’Europe centrale, du Caucase, du nord de l’Asie ou encore de Scandinavie. Ces pertes de glace entrainent une élévation du niveau des océans.
Le réchauffement des océans
Les experts estiment qu'il est "pratiquement certain que l'océan mondial s'est réchauffé sans relâche depuis 1970 et qu'il a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire dans le système climatique". En absorbant ce CO2, l'océan a subi une acidification de surface et une perte d'oxygène s'est produite jusqu'à 1000 m de profondeur. Depuis la fin des années 1980, le pH de la surface de l'océan en haute mer a diminué de 0,017 à 0,027 unité de pH par décennie. Des zones immenses sont désoxygénées, devenant "zones mortes", impropres à la vie. Le GIEC prévoit que les vagues de chaleur marine vont s'accentuer et que les phénomènes El Niño et La Niña extrêmes devraient être plus fréquents.
La montée des eaux
Le niveau moyen de la mer à l'échelle mondiale est en hausse, avec une accélération au cours des dernières décennies en raison de l'accélération du phénomène de perte de glace des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique, ainsi que des glaciers et de l'expansion thermique océanique. La perte de masse de la calotte glaciaire de l'Antarctique au cours de la période 2007-2016 a triplé par rapport à 1997-2006.
Des événements extrêmes du niveau de la mer qui se produisaient jusqu'à ce jour une fois par siècle devraient se produire très fréquemment (au moins une fois par an) à de nombreux endroits d'ici à 2050.
Les impacts sur la biodiversité
En haute montagne, le nombre d’espèces a augmenté du fait de la migration des espèces de plus basse altitude vers le haut de la pente. Les espèces adaptées au froid ou dépendant de la neige, ont en revanche largement décliné, et pour certaines, il y a un vrai risque d’extinction.
Près de 50% des zones humides côtières de type mangrove ont été perdues au cours des 100 dernières années, sous l'effet conjugué des pressions humaines localisées, de l'élévation du niveau de la mer, du réchauffement et des événements climatiques extrêmes.
Dans les océans, le réchauffement des eaux a conduit de nombreuses espèces marines de divers groupes à déplacer leur aire de répartition géographique et leurs activités saisonnières. "Cela a entraîné des changements dans la composition des espèces, l'abondance et la production de biomasse des écosystèmes, de l'équateur aux pôles", estime le GIEC. Les coraux sont les premières victimes du réchauffement, le GIEC évoque des "blanchissements à grande échelle". Des écosystèmes entiers risquent l'effondrement.
Les impacts sur les êtres humains
Le GIEC n'est pas franchement plus optimiste quant à l'avenir des hommes vivant près des côtes: "Compte tenu des changements observés et prévus dans l'océan et la cryosphère, de nombreux pays auront du mal à s'adapter, même avec des mesures d'atténuation ambitieuses. Dans un scénario d'émissions élevées, de nombreuses communautés dépendant de l'océan et de la cryosphère devraient faire face à des limites d'adaptation (biophysiques, géographiques, financières, techniques, sociales, politiques et institutionnelles) pendant la seconde moitié du XXIe siècle."
Ainsi, le GIEC définit-il trois scénarios: pour les zones de grande valeur, soit les villes, la construction de digues serait rentable, précisant tout de même "Mais les zones à ressources limitées pourraient ne pas être en mesure de se permettre ces investissements".
Dans son second scénario, "là où l'espace est disponible", les experts préconisent l'adaptation aux écosystèmes qui présente, "de multiples autres avantages tels que le stockage du carbone, l'amélioration de la qualité de l'eau, la conservation de la biodiversité et le soutien aux moyens de subsistance".
Troisième scénario: "Lorsque la communauté touchée est de petite taille ou à la suite d'une catastrophe, il vaut la peine d'envisager de réduire les risques en planifiant des déplacements côtiers si d'autres lieux sûrs sont disponibles. Une telle relocalisation planifiée peut être socialement, culturellement, financièrement et politiquement limitée". Un déplacement de population qui a déjà commencé: Jakarta, capitale de l'Indonésie menacée par les eaux, déménage sur l'île voisine de Bornéo.
Les 104 auteurs, des scientifiques de 36 pays, ont référencé presque 7 000 publications dans ce document de plus de 800 pages, établissant le diagnostic de notre planète en surchauffe. L'océan représente 71% de la superficie du globe, 90% du volume de l’habitat des organismes vivants et contient 97 % de l’eau sur terre. Le GIEC rappelle aussi qu'environ 680 millions de personnes vivent sur la zone côtière de basse altitude et quasiment autant dans des régions de haute montagne. De plus, 4 millions de personnes vivent en permanence dans la région arctique, dont 10 % sont autochtones. Or, les océans absorbent le quart du CO2 que nous émettons et ont absorbé 90% de la chaleur supplémentaire produite par les émissions de gaz à effet de serre depuis 1970.
Les experts, s'ils ne font pas de politique, ont, dans leur synthèse de 40 pages destinée aux dirigeants, mis en garde: "Cette évaluation de l'océan et de la cryosphère dans un climat en évolution révèle les avantages d'une atténuation ambitieuse et d'une adaptation efficace pour le développement durable et, inversement, l'escalade des coûts et les risques d'une action différée."
Les problèmes posés par le réchauffement climatique anthropogène sont de grande ampleur:
La fonte des glaces "Entre 1979 et 2018, l'étendue de la banquise arctique a très probablement diminué pour tous les mois de l'année", précise le rapport Cette perte de glace a contribué à amplifier le réchauffement dans l'Arctique, où la température de l'air en surface a probablement augmenté de plus du double de la moyenne mondiale au cours des deux dernières décennies.
Selon le GIEC, a perte de glace a entrainé aussi "des répercussions principalement négatives sur la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la qualité de l'eau, les moyens de subsistance, la santé et le bien-être, les infrastructures, les transports, le tourisme et les loisirs, ainsi que sur la culture des sociétés humaines, particulièrement chez les peuples autochtones".
Ces pertes de glaces devraient se poursuivre, ainsi les experts prévoient-ils une fonte de 80% des glaciers d’Europe centrale, du Caucase, du nord de l’Asie ou encore de Scandinavie. Ces pertes de glace entrainent une élévation du niveau des océans.
Le réchauffement des océans
Les experts estiment qu'il est "pratiquement certain que l'océan mondial s'est réchauffé sans relâche depuis 1970 et qu'il a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire dans le système climatique". En absorbant ce CO2, l'océan a subi une acidification de surface et une perte d'oxygène s'est produite jusqu'à 1000 m de profondeur. Depuis la fin des années 1980, le pH de la surface de l'océan en haute mer a diminué de 0,017 à 0,027 unité de pH par décennie. Des zones immenses sont désoxygénées, devenant "zones mortes", impropres à la vie. Le GIEC prévoit que les vagues de chaleur marine vont s'accentuer et que les phénomènes El Niño et La Niña extrêmes devraient être plus fréquents.
La montée des eaux
Le niveau moyen de la mer à l'échelle mondiale est en hausse, avec une accélération au cours des dernières décennies en raison de l'accélération du phénomène de perte de glace des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique, ainsi que des glaciers et de l'expansion thermique océanique. La perte de masse de la calotte glaciaire de l'Antarctique au cours de la période 2007-2016 a triplé par rapport à 1997-2006.
Des événements extrêmes du niveau de la mer qui se produisaient jusqu'à ce jour une fois par siècle devraient se produire très fréquemment (au moins une fois par an) à de nombreux endroits d'ici à 2050.
Les impacts sur la biodiversité
En haute montagne, le nombre d’espèces a augmenté du fait de la migration des espèces de plus basse altitude vers le haut de la pente. Les espèces adaptées au froid ou dépendant de la neige, ont en revanche largement décliné, et pour certaines, il y a un vrai risque d’extinction.
Près de 50% des zones humides côtières de type mangrove ont été perdues au cours des 100 dernières années, sous l'effet conjugué des pressions humaines localisées, de l'élévation du niveau de la mer, du réchauffement et des événements climatiques extrêmes.
Dans les océans, le réchauffement des eaux a conduit de nombreuses espèces marines de divers groupes à déplacer leur aire de répartition géographique et leurs activités saisonnières. "Cela a entraîné des changements dans la composition des espèces, l'abondance et la production de biomasse des écosystèmes, de l'équateur aux pôles", estime le GIEC. Les coraux sont les premières victimes du réchauffement, le GIEC évoque des "blanchissements à grande échelle". Des écosystèmes entiers risquent l'effondrement.
Les impacts sur les êtres humains
Le GIEC n'est pas franchement plus optimiste quant à l'avenir des hommes vivant près des côtes: "Compte tenu des changements observés et prévus dans l'océan et la cryosphère, de nombreux pays auront du mal à s'adapter, même avec des mesures d'atténuation ambitieuses. Dans un scénario d'émissions élevées, de nombreuses communautés dépendant de l'océan et de la cryosphère devraient faire face à des limites d'adaptation (biophysiques, géographiques, financières, techniques, sociales, politiques et institutionnelles) pendant la seconde moitié du XXIe siècle."
Ainsi, le GIEC définit-il trois scénarios: pour les zones de grande valeur, soit les villes, la construction de digues serait rentable, précisant tout de même "Mais les zones à ressources limitées pourraient ne pas être en mesure de se permettre ces investissements".
Dans son second scénario, "là où l'espace est disponible", les experts préconisent l'adaptation aux écosystèmes qui présente, "de multiples autres avantages tels que le stockage du carbone, l'amélioration de la qualité de l'eau, la conservation de la biodiversité et le soutien aux moyens de subsistance".
Troisième scénario: "Lorsque la communauté touchée est de petite taille ou à la suite d'une catastrophe, il vaut la peine d'envisager de réduire les risques en planifiant des déplacements côtiers si d'autres lieux sûrs sont disponibles. Une telle relocalisation planifiée peut être socialement, culturellement, financièrement et politiquement limitée". Un déplacement de population qui a déjà commencé: Jakarta, capitale de l'Indonésie menacée par les eaux, déménage sur l'île voisine de Bornéo.