« Je n’aurai droit qu’à 400 euros de retraite par mois, alors que je cotise depuis plus de 10 ans »
« Après m’être acquitté de mes cotisations en 2014, j’ai décidé en 2015 de plus payer mes cotisations au RSI », nous indique un entrepreneur, « lassé » des réponses apportées par les conseillers du RSI, et du système actuel. « Je paie plus de 1.000 euros de cotisations par mois au RSI et selon les simulations faites par les conseillers, je n’aurai droit qu’à 400 euros de retraite par mois, alors que je cotise depuis plus de 10 ans », déplore-t-il, ajoutant qu’il ne se donne plus de salaire « depuis plus de six mois ».
Depuis qu’il a décidé d’arrêter de cotiser au RSI, cet entrepreneur reçoit jusqu’à deux lettres de mise en demeure par semaine. Pour tenter de justifier sa situation, le chef d’entreprise, qui doit plus de 12.000 euros au RSI au titre de 2015, prend contact en début d’année avec trois conseillers. « Sur ces trois conseillers, aucun n’est capable de me donner la même version, ils sont eux-même perdus », raconte-t-il.
« Dès qu’il y a du bénéfice c’est pour le RSI. De plus, là j’ai appris que le RSI Réunion a mandaté cinq inspecteurs venus de métropole pour réclamer à de nombreux entrepreneurs de l’île le paiement des arriérés de cotisations. Et bien qu’ils viennent : je n’ai plus de trésorerie ».
Comme de nombreux entrepreneurs, notre contact pense de plus en plus à souscrire à une assurance santé privée en Angleterre où « pour 350 euros par mois, j’ai un régime pour indépendants remboursé à 100% sur soins dentaires, l’optique ou encore l’ostéopathie. La seule condition, c’est que je dois faire une avance sur ces frais, qui me seront remboursés à 100%. Avec le RSI, je suis mal remboursé, ce qui m’a obligé à prendre une mutuelle, pour au final ne pas être remboursé à 100% ».
La venue de mandataires confirmée
Contacté par notre rédaction, Jean-François Maillot, du Collectif des Syndicats et Associations Professionnelles de La Réunion (CSAPR), un mouvement d’entrepreneurs anti-RSI, a confirmé la venue de ces mandataires, au sortir d’une réunion hier après-midi en préfecture.
« Notre collectif a demandé à l’Etat d’annuler cette ‘mission’. La colère des chefs d’entreprise dans notre île est à son comble et ce coup de pression ne va pas améliorer les choses », indique-t-il. Le porte-parole du CSAPR appelle les entrepreneurs à « faire impérativement opposition » lors d’une mise en demeure, ce qui aura pour conséquence de « bloquer ou de retarder les interventions des huissiers ».
Au cours de cette réunion, le CSAPR a réitéré sa demande à l’Etat de « faire appliquer les directives européennes de 1992 concernant l’abrogation du monopole de la Sécurité sociale ». « La préfecture nous a répondu qu’elle n’avait pas le pouvoir de demander à ses supérieurs l’application de ces directives. En revanche, elle nous a indiqué pouvoir remonter tous les dysfonctionnements que nous constatons au RSI Réunion ».
Prochaine étape pour le collectif, une réunion prévue le 12 mai prochain avec les parlementaires locaux sur la question du RSI. « Si nous n’avons pas avancé, notre collectif prendra une décision sur la suite des actions à mener », conclut Jean-François Maillot.