
Les électeurs seront appelés dans un délai de trois mois à se rendre aux urnes pour élire un nouveau député dans la 7ème circonscription
La destitution hier de Thierry Robert par le Conseil constitutionnel rebat les cartes du jeu politique de l’ile.
Les différents partis avaient entamé depuis plusieurs mois déjà des discussions en vue des prochaines municipales de 2020, avec en ligne de mire les régionales de 2021.
Mais l’élection partielle qui va devoir se tenir dans la 7ème circonscription d’ici un délai de trois mois va obliger les états-majors à accélérer les négociations.
Quel est l’état des lieux dans cette circonscription qui regroupe les Avirons, l'Étang-Salé, les deux cantons de Saint-Leu, Saint-Louis, les deux cantons les plus à l'ouest de Saint-Paul et Trois-Bassins ?
A GAUCHE, LA SITUATION EST TRES COMPLIQUEE
Un LPA en perte de vitesse
D’abord faisons le constat que nous rangeons le LPA (La Politique Autrement) à Gauche. Bien que se disant centriste du MODEM, bien que clamant à qui veut l’entendre qu’il fait partie de la majorité présidentielle, Thierry Robert à chaque fois qu'il a dû faire alliance, il l'a fait avec la Gauche.
L’ancien maire de Saint-Leu est aujourd’hui très affaibli. Plusieurs de ses lieutenants l’ont quitté et cette énième condamnation risque de signer sa mort politique. Il le sait. Il lui faut donc à tout prix sauvegarder cette circonscription.
Il sait qu’il ne peut pas gagner seul. Il va donc tenter de s’allier avec le maximum de partis possibles et en particulier avec ceux avec lesquels il avait formé une coalition lors des dernières régionales, le PS de Gilbert Annette et le PLR d’Huguette Bello.
Si les liens sont toujours très forts avec le PS, ils se sont plus que refroidis avec Huguette Bello. Cette dernière n’a en effet pas oublié le tour de cochon que lui avait joué l’ancien maire de Saint-Leu, son allié, qui avait dans son dos déposé un recours contre son élection. La "mère Huguette" -par référence à la « mère guêpe- l’a toujours en travers de la gorge.
Pas sûr dans ces conditions qu’elle ait envie de permettre à un candidat du LPA d’être élu, et à Thierry Robert de continuer à exister politiquement. La vengeance est un plat qui se mange froid. Surtout en politique.
On pourrait donc bien voir le candidat –ou la candidate du LPA- n’être soutenue que par le PS. Et peut-être par Les Républicains...
Reste une question: qui sera candidat pour remplacer Thierry Robert? On voit mal Bruno Domen abandonner la commune dont il vient de prendre la direction. Restent deux candidates plausibles : Karine Nabénéza, une très proche de Thierry Robert mais son poste au Cabinet de la mairie de Saint-Leu le lui interdit. Reste Marie-Rose Won-Fah-Hin, conseillère régionale LPA et qui était suppléante de Thierry Robert il y a un an. Ou quelqu'un d'autre que l'ancien maire de Saint-Leu pourrait sortir de son chapeau...
Un PCR très affaibli
Commençons par le plus simple, le Parti communiste réunionnais. Très affaibli, il ne dirige plus qu’une seule municipalité, celle de Sainte-Suzanne. Autant dire qu’il est vital pour lui de sauver le candidat Gironcel.
Ce dernier est en plus en situation très délicate. On l’a encore vu avec les récentes mises en causes de plusieurs de ses très proches dans l’affaire des fraudes lors des dernières européennes.
Avec qui le PCR pourrait-il s’allier ? Avec tous ceux qui le voudraient bien, tant le parti est aux abois. Il a même tendu la main à Huguette Bello qui, jusqu’à présent, a dédaigneusement décliné l’offre.
Les relations ne sont pas meilleures avec le parti socialiste. Reste La France insoumise, mais Jean-Hugues Ratenon, qui est engagé dans une opération de montée en puissance de son parti à la Réunion, a-t-il intérêt à aider ses anciens amis ? Là est toute la question.
Paradoxalement, le salut du PCR viendra peut-être de ses opposants de toujours, de la Droite. Les deux élus de Sainte-Suzanne ont voté en faveur du candidat de Didier Robert pour l’élection du président du Conseil départemental et il se pourrait bien qu’on assiste à un retour d’ascenseur, sous une forme ou sous une autre.
Dans ces conditions, on le voit mal s’allier avec un autre parti de Gauche. Le PCR va probablement présenter un candidat, et tant pis s’il fait un score ridicule.
Que va faire Huguette Bello ?
Quand on pense à Huguette Bello, on pense à elle et non à son mouvement, le PLR (Pour La Réunion). C’est dire si le PLR ne vit que par et pour sa fondatrice. Et surtout, qu’il a eu énormément de mal à sortir de ses frontières saint-pauloises.
Cet ancrage dans l’Ouest sera au cœur des futures négociations avec ses partenaires. Tout ce qui importe pour Huguette Bello, c’est de redevenir maire de Saint-Paul. Il fait peu de doutes pour ceux qui l’entourent qu’elle sera à nouveau candidate. Et tant pis pour Emmanuel Séraphin qui devra encore passer son tour. Mais c’est vrai que c’est une habitude chez lui.
Huguette Bello décidera de la stratégie à adopter dans cette législative partielle en n’ayant qu’une seule stratégie en tête : qui entre le Modem de Thierry Robert, le PS de Gilbert Annette ou La France Insoumise de Jean-Hugues Ratenon est le plus susceptible de l’aider dans sa reconquête de Saint-Paul ?
Aux législatives de juin 2017, Emmanuel Séraphin était arrivé derrière Perceval Gaillard de La France Insoumise au premier tour, 10,85% contre 11,87%. Il serait donc logique qu’il s’efface et que le PLR soutienne Perceval.
Rien n’est moins sûr cependant. Pas certain qu’Huguette Bello voie d’un très bon œil la montée en puissance de Jean-Hugues Ratenon et de son parti, elle qui a eu l’habitude jusqu’à maintenant de régner en maître sur l’aile gauche de la Gauche.
Et si Emmanuel Séraphin se voit une fois de plus contraint de se ranger derrière sa "patronne" à Saint-Paul, peut-être qu’Huguette Bello souhaitera lui accorder une sorte de sucette en lui permettant de se présenter aux législatives. D’autant que l’ouest, c’est un peu le fief du PLR et il est possible qu’Huguette Bello pense être en mesure d’enlever la circonscription.
La mise hors-jeu de Thierry Robert et la claque qu’il a subie, le fait que le candidat –ou la candidate- que le LPA choisira fera nécessairement moins de voix que si c’était Thierry Robert qui se présentait en personne, l’usure du pouvoir, le fait que Bruno Domen ne contrôle plus aussi bien la commune qu’il y a un an… Autant de constats objectifs qui peuvent pousser Huguette Bello à penser que son candidat peut être élu. D’autant qu’après tout, 1 point d’écart avec le candidat de La France Insoumise, ce n’est pas grand chose…
Le PS devrait poursuivre dans son alliance avec Thierry Robert
Gilbert Annette a entamé depuis les régionales un rapprochement avec le LPA de Thierry Robert. Non pas qu’il aime l’homme, il se murmure qu’il ne le porte pas vraiment dans son cœur. Mais lui aussi n’a qu’une obsession en tête : les municipales.
Et lui aussi est conscient qu’il est aujourd’hui très affaibli sur Saint-Denis. Il n’y a qu’à regarder les résultats des dernières élections dans la capitale. Aux régionales de 2015, la liste conduite par Didier Robert est arrivée en tête à Saint-Denis avec 53% des suffrages. Aux départementales, sur 4 cantons, la Gauche n’en a gagné qu’un grâce à Gérald Maillot et Yvette Duchemann. Or, depuis cette date, ces deux élus ont pris leurs distances avec la municipalité de Gilbert Annette… Et aux législatives il y a un an, le PS n’avait gagné qu’une circonscription sur deux, avec l’élection d’Ericka Bareigts et la défaite de Monique Orphé.
Ajoutez à cela l’usure du pouvoir et surtout la fin des contrats aidés et on peut avancer sans grand risque de se tromper que l’élection de Gilbert Annette ne tient qu’à un fil. Tout dépendra en fait de qui sera candidat face à lui.
Dans ce contexte, il a plus que besoin du renfort de tous ses alliés de Gauche et il y a fort à parier qu’il n’hésitera pas à sacrifier ses amis socialistes de l’ouest, dans l’unique but de sauver son siège de maire.
Il faut donc s’attendre à une alliance derrière le candidat soutenu par Thierry Robert.
UNE DROITE DIVISEE
L’élection à la présidence du département, en décembre dernier, a provoqué une fracture irréversible entre Didier Robert d’un côté, et ceux qu’il a qualifié de "dinosaures" de l’autre.
Si les relations se sont singulièrement améliorées avec Cyrille Melchior lui même, et avec Jean-Paul Virapoullé, il n’en demeure pas moins que le président de la Région reste fâché avec Michel Fontaine, le patron des Républicains, et avec tous ceux qui gravitent dans son orbite.
En juin 2017, Fabrice Marouvin était le candidat de toute la Droite et il était arrivé en seconde position au premier tour avec 16,44% des voix, derrière Thierry Robert (33,87%).
Toute la Droite ? Pas si sûr. Nassimah Dindar n’avait pas caché qu’elle avait roulé pour Thierry Robert et certains ont même soupçonné Michel Fontaine de ne pas s’être investi à 100%.
Qu’importe. Une chose est quasiment certaine aujourd’hui, il n'y aura pas de candidat unique de la Droite pour la prochaine législative partielle.
Qui sera le candidat de Didier Robert ?
Fabrice Marouvin, fort de sa 2ème place il y a un an, a déjà fait savoir qu’il se verrait bien candidat. D'autant qu'il avait réalisé un très bon score pour une première face à un poids lourd de la politique et il a reçu dès hier un renfort de poids avec le soutien affiché de Cyrille Hamilcaro.
Pour autant, est-ce que c’est lui que Didier Robert choisira ? Tout dépendra de l’impact qu’auront eu les récentes affaires dans lesquelles son nom a été cité.
L’enquête suit son cours sur la SPL Oté mais Fabrice Marouvin vient de remporter une victoire éclatante dans celle de ces deux entreprises du BTP qui avaient porté plainte devant le tribunal administratif contre la commune de Saint-Paul pour favoritisme dans l’attribution de deux marchés. L’article du Quotidien qui avait révélé l’affaire avait clairement pointé du doigt la possible implication de Fabrice Marouvin dans l’affaire. Or, dans deux ordonnances rendues hier, le président du tribunal administratif a rejeté le premier référé concernant l’école de Bellemène pour absence de lésion. Et pour le second dossier, le président a clairement exprimé le fait que la commune de St-Paul n’avait d’autre choix que d’exiger le remplacement du cotraitant défaillant. Et qu’ainsi, aucune irrégularité n’avait été commise. Des mises hors de cause qui arrivent au meilleur moment pour Fabrice Marouvin.
Si d’aventure le nom de l’adjoint de Saint-Paul n’était pas retenu, qui pourrait faire l’affaire ? Juliana M’Doihoma se verrait bien en candidate. La conseillère régionale a beaucoup d’ambition et elle se dit que ce serait un excellent moyen de commencer à jouer dans la cour des grands. Pas sûr cependant que sa récente brouille avec l’équipe de Patrick Malet et de Cyrille Hamilcaro à Saint-Louis lui facilite la tache, dans une circonscription où cette ville occupe une place importante.
Et celui de Michel Fontaine ?
S’il est quasiment certain que le maire de Saint-Pierre ne soutiendra pas le candidat de Didier Robert, nul ne peut dire ce que fera le patron des Républicains.
On peut penser qu’il poussera jusqu’au bout son récent rapprochement avec Thierry Robert, Nassimah Dindar, TAK et Joseph Sinimalé entamé aux sénatoriales et parachevé lors de l’élection de Cyrille Melchior à la présidence du conseil départemental.
Mais est-ce que Les Républicains au niveau national l’autoriseront à mettre en place cette stratégie ou souhaiteront-ils compter leurs voix ?
L’avenir nous le dira…
Les différents partis avaient entamé depuis plusieurs mois déjà des discussions en vue des prochaines municipales de 2020, avec en ligne de mire les régionales de 2021.
Mais l’élection partielle qui va devoir se tenir dans la 7ème circonscription d’ici un délai de trois mois va obliger les états-majors à accélérer les négociations.
Quel est l’état des lieux dans cette circonscription qui regroupe les Avirons, l'Étang-Salé, les deux cantons de Saint-Leu, Saint-Louis, les deux cantons les plus à l'ouest de Saint-Paul et Trois-Bassins ?
A GAUCHE, LA SITUATION EST TRES COMPLIQUEE
Un LPA en perte de vitesse
D’abord faisons le constat que nous rangeons le LPA (La Politique Autrement) à Gauche. Bien que se disant centriste du MODEM, bien que clamant à qui veut l’entendre qu’il fait partie de la majorité présidentielle, Thierry Robert à chaque fois qu'il a dû faire alliance, il l'a fait avec la Gauche.
L’ancien maire de Saint-Leu est aujourd’hui très affaibli. Plusieurs de ses lieutenants l’ont quitté et cette énième condamnation risque de signer sa mort politique. Il le sait. Il lui faut donc à tout prix sauvegarder cette circonscription.
Il sait qu’il ne peut pas gagner seul. Il va donc tenter de s’allier avec le maximum de partis possibles et en particulier avec ceux avec lesquels il avait formé une coalition lors des dernières régionales, le PS de Gilbert Annette et le PLR d’Huguette Bello.
Si les liens sont toujours très forts avec le PS, ils se sont plus que refroidis avec Huguette Bello. Cette dernière n’a en effet pas oublié le tour de cochon que lui avait joué l’ancien maire de Saint-Leu, son allié, qui avait dans son dos déposé un recours contre son élection. La "mère Huguette" -par référence à la « mère guêpe- l’a toujours en travers de la gorge.
Pas sûr dans ces conditions qu’elle ait envie de permettre à un candidat du LPA d’être élu, et à Thierry Robert de continuer à exister politiquement. La vengeance est un plat qui se mange froid. Surtout en politique.
On pourrait donc bien voir le candidat –ou la candidate du LPA- n’être soutenue que par le PS. Et peut-être par Les Républicains...
Reste une question: qui sera candidat pour remplacer Thierry Robert? On voit mal Bruno Domen abandonner la commune dont il vient de prendre la direction. Restent deux candidates plausibles : Karine Nabénéza, une très proche de Thierry Robert mais son poste au Cabinet de la mairie de Saint-Leu le lui interdit. Reste Marie-Rose Won-Fah-Hin, conseillère régionale LPA et qui était suppléante de Thierry Robert il y a un an. Ou quelqu'un d'autre que l'ancien maire de Saint-Leu pourrait sortir de son chapeau...
Un PCR très affaibli
Commençons par le plus simple, le Parti communiste réunionnais. Très affaibli, il ne dirige plus qu’une seule municipalité, celle de Sainte-Suzanne. Autant dire qu’il est vital pour lui de sauver le candidat Gironcel.
Ce dernier est en plus en situation très délicate. On l’a encore vu avec les récentes mises en causes de plusieurs de ses très proches dans l’affaire des fraudes lors des dernières européennes.
Avec qui le PCR pourrait-il s’allier ? Avec tous ceux qui le voudraient bien, tant le parti est aux abois. Il a même tendu la main à Huguette Bello qui, jusqu’à présent, a dédaigneusement décliné l’offre.
Les relations ne sont pas meilleures avec le parti socialiste. Reste La France insoumise, mais Jean-Hugues Ratenon, qui est engagé dans une opération de montée en puissance de son parti à la Réunion, a-t-il intérêt à aider ses anciens amis ? Là est toute la question.
Paradoxalement, le salut du PCR viendra peut-être de ses opposants de toujours, de la Droite. Les deux élus de Sainte-Suzanne ont voté en faveur du candidat de Didier Robert pour l’élection du président du Conseil départemental et il se pourrait bien qu’on assiste à un retour d’ascenseur, sous une forme ou sous une autre.
Dans ces conditions, on le voit mal s’allier avec un autre parti de Gauche. Le PCR va probablement présenter un candidat, et tant pis s’il fait un score ridicule.
Que va faire Huguette Bello ?
Quand on pense à Huguette Bello, on pense à elle et non à son mouvement, le PLR (Pour La Réunion). C’est dire si le PLR ne vit que par et pour sa fondatrice. Et surtout, qu’il a eu énormément de mal à sortir de ses frontières saint-pauloises.
Cet ancrage dans l’Ouest sera au cœur des futures négociations avec ses partenaires. Tout ce qui importe pour Huguette Bello, c’est de redevenir maire de Saint-Paul. Il fait peu de doutes pour ceux qui l’entourent qu’elle sera à nouveau candidate. Et tant pis pour Emmanuel Séraphin qui devra encore passer son tour. Mais c’est vrai que c’est une habitude chez lui.
Huguette Bello décidera de la stratégie à adopter dans cette législative partielle en n’ayant qu’une seule stratégie en tête : qui entre le Modem de Thierry Robert, le PS de Gilbert Annette ou La France Insoumise de Jean-Hugues Ratenon est le plus susceptible de l’aider dans sa reconquête de Saint-Paul ?
Aux législatives de juin 2017, Emmanuel Séraphin était arrivé derrière Perceval Gaillard de La France Insoumise au premier tour, 10,85% contre 11,87%. Il serait donc logique qu’il s’efface et que le PLR soutienne Perceval.
Rien n’est moins sûr cependant. Pas certain qu’Huguette Bello voie d’un très bon œil la montée en puissance de Jean-Hugues Ratenon et de son parti, elle qui a eu l’habitude jusqu’à maintenant de régner en maître sur l’aile gauche de la Gauche.
Et si Emmanuel Séraphin se voit une fois de plus contraint de se ranger derrière sa "patronne" à Saint-Paul, peut-être qu’Huguette Bello souhaitera lui accorder une sorte de sucette en lui permettant de se présenter aux législatives. D’autant que l’ouest, c’est un peu le fief du PLR et il est possible qu’Huguette Bello pense être en mesure d’enlever la circonscription.
La mise hors-jeu de Thierry Robert et la claque qu’il a subie, le fait que le candidat –ou la candidate- que le LPA choisira fera nécessairement moins de voix que si c’était Thierry Robert qui se présentait en personne, l’usure du pouvoir, le fait que Bruno Domen ne contrôle plus aussi bien la commune qu’il y a un an… Autant de constats objectifs qui peuvent pousser Huguette Bello à penser que son candidat peut être élu. D’autant qu’après tout, 1 point d’écart avec le candidat de La France Insoumise, ce n’est pas grand chose…
Le PS devrait poursuivre dans son alliance avec Thierry Robert
Gilbert Annette a entamé depuis les régionales un rapprochement avec le LPA de Thierry Robert. Non pas qu’il aime l’homme, il se murmure qu’il ne le porte pas vraiment dans son cœur. Mais lui aussi n’a qu’une obsession en tête : les municipales.
Et lui aussi est conscient qu’il est aujourd’hui très affaibli sur Saint-Denis. Il n’y a qu’à regarder les résultats des dernières élections dans la capitale. Aux régionales de 2015, la liste conduite par Didier Robert est arrivée en tête à Saint-Denis avec 53% des suffrages. Aux départementales, sur 4 cantons, la Gauche n’en a gagné qu’un grâce à Gérald Maillot et Yvette Duchemann. Or, depuis cette date, ces deux élus ont pris leurs distances avec la municipalité de Gilbert Annette… Et aux législatives il y a un an, le PS n’avait gagné qu’une circonscription sur deux, avec l’élection d’Ericka Bareigts et la défaite de Monique Orphé.
Ajoutez à cela l’usure du pouvoir et surtout la fin des contrats aidés et on peut avancer sans grand risque de se tromper que l’élection de Gilbert Annette ne tient qu’à un fil. Tout dépendra en fait de qui sera candidat face à lui.
Dans ce contexte, il a plus que besoin du renfort de tous ses alliés de Gauche et il y a fort à parier qu’il n’hésitera pas à sacrifier ses amis socialistes de l’ouest, dans l’unique but de sauver son siège de maire.
Il faut donc s’attendre à une alliance derrière le candidat soutenu par Thierry Robert.
UNE DROITE DIVISEE
L’élection à la présidence du département, en décembre dernier, a provoqué une fracture irréversible entre Didier Robert d’un côté, et ceux qu’il a qualifié de "dinosaures" de l’autre.
Si les relations se sont singulièrement améliorées avec Cyrille Melchior lui même, et avec Jean-Paul Virapoullé, il n’en demeure pas moins que le président de la Région reste fâché avec Michel Fontaine, le patron des Républicains, et avec tous ceux qui gravitent dans son orbite.
En juin 2017, Fabrice Marouvin était le candidat de toute la Droite et il était arrivé en seconde position au premier tour avec 16,44% des voix, derrière Thierry Robert (33,87%).
Toute la Droite ? Pas si sûr. Nassimah Dindar n’avait pas caché qu’elle avait roulé pour Thierry Robert et certains ont même soupçonné Michel Fontaine de ne pas s’être investi à 100%.
Qu’importe. Une chose est quasiment certaine aujourd’hui, il n'y aura pas de candidat unique de la Droite pour la prochaine législative partielle.
Qui sera le candidat de Didier Robert ?
Fabrice Marouvin, fort de sa 2ème place il y a un an, a déjà fait savoir qu’il se verrait bien candidat. D'autant qu'il avait réalisé un très bon score pour une première face à un poids lourd de la politique et il a reçu dès hier un renfort de poids avec le soutien affiché de Cyrille Hamilcaro.
Pour autant, est-ce que c’est lui que Didier Robert choisira ? Tout dépendra de l’impact qu’auront eu les récentes affaires dans lesquelles son nom a été cité.
L’enquête suit son cours sur la SPL Oté mais Fabrice Marouvin vient de remporter une victoire éclatante dans celle de ces deux entreprises du BTP qui avaient porté plainte devant le tribunal administratif contre la commune de Saint-Paul pour favoritisme dans l’attribution de deux marchés. L’article du Quotidien qui avait révélé l’affaire avait clairement pointé du doigt la possible implication de Fabrice Marouvin dans l’affaire. Or, dans deux ordonnances rendues hier, le président du tribunal administratif a rejeté le premier référé concernant l’école de Bellemène pour absence de lésion. Et pour le second dossier, le président a clairement exprimé le fait que la commune de St-Paul n’avait d’autre choix que d’exiger le remplacement du cotraitant défaillant. Et qu’ainsi, aucune irrégularité n’avait été commise. Des mises hors de cause qui arrivent au meilleur moment pour Fabrice Marouvin.
Si d’aventure le nom de l’adjoint de Saint-Paul n’était pas retenu, qui pourrait faire l’affaire ? Juliana M’Doihoma se verrait bien en candidate. La conseillère régionale a beaucoup d’ambition et elle se dit que ce serait un excellent moyen de commencer à jouer dans la cour des grands. Pas sûr cependant que sa récente brouille avec l’équipe de Patrick Malet et de Cyrille Hamilcaro à Saint-Louis lui facilite la tache, dans une circonscription où cette ville occupe une place importante.
Et celui de Michel Fontaine ?
S’il est quasiment certain que le maire de Saint-Pierre ne soutiendra pas le candidat de Didier Robert, nul ne peut dire ce que fera le patron des Républicains.
On peut penser qu’il poussera jusqu’au bout son récent rapprochement avec Thierry Robert, Nassimah Dindar, TAK et Joseph Sinimalé entamé aux sénatoriales et parachevé lors de l’élection de Cyrille Melchior à la présidence du conseil départemental.
Mais est-ce que Les Républicains au niveau national l’autoriseront à mettre en place cette stratégie ou souhaiteront-ils compter leurs voix ?
L’avenir nous le dira…