(5 novembre 2008)
Ma question s’adresse à Monsieur le Secrétaire d’Etat chargé de l’emploi.
En annonçant parmi les mesures de soutien à l’emploi le rétablissement d’une partie des contrats aidés supprimés au cours des années précédentes, le Président de la République vient de donner raison à tous ceux qui, en dépit des sarcasmes hostiles, ont toujours soutenu l’économie solidaire.
Ces contrats, qui ont été stigmatisés comme relevant de l’assistanat et dénoncés comme archaïques au nom d’une vision ultra-libérale, sont avant tout, il faut le rappeler, une réponse à deux impératifs. Ils permettent à des milliers de personnes d’accéder à un emploi. Ils sont une solution à des besoins que l’économie marchande ne satisfait pas. Soutenir les contrats aidés, ce n’est pas s’opposer à l’économie marchande, c’est au contraire inventer les emplois de demain.
Les diminutions massives des solutions d’insertion, quand il ne s’agissait pas de la suppression pure et simple de dispositifs efficaces et appréciés, ont fait bien des dégâts, ont causé bien des souffrances. Aucun territoire n’a été épargné, même pas les plus fragiles. Hier encore, on n’hésitait pas à comparer une commune de la Réunion et une commune de l’Ile de France, une des régions les plus riches d’Europe, pour justifier la diminution des contrats aidés dans un département où plus du quart de la population active est au chômage.
À la Réunion, la nouvelle donne suscite deux interrogations. La réponse du gouvernement à ces questions est attendue avec impatience et gravité :
1- quelles conséquences le revirement pragmatique actuel aura-t-il sur le nombre de contrats aidés de la Réunion ?
2- comme nous avons toujours considéré ces emplois comme une réponse à de vraies missions, nous souhaitons savoir si le gouvernement est prêt à nous accompagner dans la consolidation de grandes filières d’activités qui relèvent pour l’instant de l’économie solidaire. Je veux parler surtout des services à la personne et des services à l’environnement y compris la protection de cette biodiversité réunionnaise dont l’Union européenne vient une nouvelle fois de souligner l’apport au patrimoine mondial.