« On attend des issues, il en va de l’avenir de la Réunion« , souligne une gérante d’une station-service du Nord de l’île. C’est en effet 1.330 pompistes répartis sur 148 stations-services qui risquent de se retrouver au chômage si des mesures concrètes ne sont pas prises.
Enjeu actuellement débattu à la Chambre de commerce en présence des gérants des stations de toute l’île. Le contenu d’un rapport sur la formation des prix du carburant suscite beaucoup d’interrogations.
« Si je n’ai plus aucun pompiste, il faudra mettre en place de nouvelles infrastructures« , prévoit déjà la gérante. C’est ce que préconise le rapport avec une libéralisation des prix du carburant, et donc un éventuel développement du libre-service. « Ce sera pour nous un grand changement dans nos habitudes mais je crains également que les clients délaissent la boutique, trop pressés et occupés à mettre de l’essence dans leurs voitures« , explique-t-elle ajoutant que cela pourrait être également préjudiciable aux salaires de ses caissiers.
Par ailleurs, cette situation pourrait aggraver le contexte économique local et augmenter un taux de chômage déjà alarmant. « J’ai 21 salariés dont 11 pompistes. L’un d’eux a 35 ans de service. A quelques années de la retraite, il aura des difficultés à retrouver un emploi. D’autant qu’il a deux enfants à charge. Que va-t-on proposer comme solution à ces personnes ? »
Des propositions devraient être apportées à l’issue de la réunion de la Chambre de Commerce, et si rien n’aboutit, les gérants de l’île envisagent de se mettre en grève.
Journalistes : Maria Célestin, Lauria Moivoigne, Alexandra Fain, Abigaïl Babef, Patricia Robert et Virginie Cadet du lycée de Trois Bassins.