C’est encore à un exercice d’équilibriste que le président de la République va devoir se livrer ce soir face aux Français. Au lendemain d’une journée qui aura vu une manifestation contre les violences policières et le racisme précéder une autre des policiers suite aux annonces du ministre de l’Intérieur, Emmanuel Macron sait qu’il ne peut se permettre la moindre erreur de communication. Christophe Castaner avait annoncé trop rapidement des sanctions à l’encontre de policiers en cas de « soupçon avéré » de racisme, provoquant leur colère, avant de reconnaître une erreur. Depuis, la colère au sein des forces de l’ordre est forte.
D’autant que cette tension sociale n’est pas à l’ordre du jour de l’allocution présidentielle. Le président doit avant tout s’exprimer sur les sujets d’urgence liés à la crise Covid-19. Emmanuel Macron donnera les contours du déconfinement prévu le 22 juin. Ainsi, la réouverture des restaurants en Ile-de-France, l’assouplissement des règles dans les écoles et la levée de l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes devraient être à l’ordre du jour, d’autant que le Conseil d’État, saisi en référé, a rétabli samedi la liberté de manifester.
Pour le chef de l’État, ce discours est l’occasion de revenir sur sa gestion de la crise, dont il n’a guère tiré de bénéfices politiques, sa cote de popularité continuant de baisser à l’inverse de celle du Premier ministre Édouard Philippe. Un remaniement est dans l’air, après le second tour des municipales le 28 juin.
Cette allocution doit offrir au président de se projeter sur l’après-Covid. Car les conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire ne l’attendront pas.