Nazarine B. est un vingtenaire plus que possessif. Sa compagne ne doit sortir qu’en sa présence, ne peut s’habiller en robe (sinon il la déchire) et son téléphone est régulièrement épluché.
Et si elle passe des appels, elle doit mettre le haut parleur. Un petit bout de bois est installé au dessus de la porte d’entrée au cas où lui prenne l'envie d’aller se promener seule.

Toujours le même scénario
Depuis que le couple attend un enfant, le futur père dit "avoir changé d’attitude" . Lors de la visite des services sociaux qui s’inquiètent du sort des premiers enfants de la malheureuse, le même scénario se répète. Madame présente des traces de coups, de griffures, mais nie être victime de son conjoint. Ce dernier est omniprésent pendant les visites et le bébé est mal soigné et laissé sans surveillance.
Un signalement est effectué et une enquête démarre après ces informations préoccupantes.
Étranglée pour être allée acheter du pain
Le 19 novembre 2020, madame est étranglée car elle avait décidé d’aller chercher du pain. "C’est des blagues. Une farce qu’elle ne comprend pas", se justifie l’homme violent qui n’aimait pas les vêtements qu’elle portait ce jour là.
Les deux enfants nés d’un premier lit sont alors placés chez leur grand mère et le bébé dans une pouponnière à Saint-Denis.
Le 22 avril dernier, alors que le couple attend son tour pour une visite médiatisée du bébé, Nazarine B. balance quatre coups de poing au visage de madame devant des témoins qui décriront "des coups portés pour faire mal".
A la barre du tribunal correctionnel ce mercredi, l’homme a dû répondre de ses actes de violences. De grandes mains, un physique élancé, le Saint-Andréen est vêtu d’un survêtement rouge vif. Il explique aux magistrats qu’il a du mal à regarder dans les yeux "qu’il en avait marre d’attendre pour voir leur bébé". Il vide alors sur sa femme une bouteille de gel hydroalcoolique sur le bras ainsi qu’un cendrier plein de cendres sur le corps. Puis les coups pleuvent.
"Je veux juste qu’il change"
Apeurée, la tête couverte d’un foulard beige, la victime écoute, terrée au fond la salle d’audience. Mais soudain invitée à s’exprimer, elle prend fermement la parole et déclare ne pas vouloir porter plainte. "Je veux juste qu’il change", lance-t-elle, refusant de se constituer partie civile.
Le parquet suggère 2 ans de prison dont 1 avec sursis probatoire et une incarcération immédiate. Le tribunal a suivi.