Bon dites moi les macroniens , après les filouteries de vos idoles en Bretagne et en Normandie et, à La Réunion, celles de Thierry Robert qui a lui tout seul représente la figure paradigmatique de l’escroquerie bienveillante , si nous passions aux choses sérieuses.
Donc Macron veut augmenter la CSG de 1,7 % sur les revenus bruts , soit 2% en moins sur le bulletin de salaire ou la pension. ..
Cette nouvelle majoration portera la CSG- CRDS à 9,7% sur les salaires et à 8,8 % sur les pensions de retraite.
Donc votre héros veut concrètement abolir plus 100 ans de lutte sociale et socialiste pour imposer un impôt progressif , – fondé sur le principe que le riches doivent contribuer proportionnellement plus aux charges publiques que les pauvres – , et lui substituer subrepticement une « flat tax » ( impôt strictement proportionnel ) , comme en Russie et dans pas mal de paradis fiscaux .
Vous êtes pour ou contre?
Ne me répondez pas que ce n’est pas vrai . J’ai fait le calcul : un salarié célibataire qui gagne 26 918 € de salaires annuellement s’acquitte d’un impôt sur le revenu de 2 395 € , soit un taux moyen d’imposition de 8,9 % de ses ressources . La CSG sera donc pour lui près de 1 point au dessus du taux moyen du prélèvement d’IRPP. Et pour ceux qui gagnent entre le SMIC et cette seconde tranche de l’impôt sur le revenu , se sera pire : la CSG pèsera plus lourd que l’impôt sur le revenu !
Donc vous voulez faire basculer la France dans le système de l »impôt proportionnel.
Mais pourquoi nous privez vous d’un débat démocratique sur cette question ? Ce serait normal que ce soit le peuple qui décide de cela, en toute connaissance de cause , plutôt que quelques technocrates parisiens agissant en catimini .
Et ne me répondez pas que c’est une mesure juste parce que les retraités modestes , gagnant moins de 1200 € de retraite mensuelle , et bénéficiant à ce titre d’un taux de CSG réduit à 3,8 % , seront épargnés par cette hausse . A 1201 € mensuel de retraite est on riche ? Demandez aux lecteurs de Zinfos ce qu’ils en pensent .
Ne me dites pas non plus qu’au moins la CSG , inventée par Rocard , frappe tous les revenus , à la source , et que donc personne ne peut y échapper . C’est un leurre ! Les revenus dits « négociables » , fonciers , financiers et même beaucoup de salaires dans les entreprises dégageant de confortables bénéfices, seront ajustés à la hausse à due proportion .
Au total ce seront encore les classes dites « moyennes inférieures » , ceux dont les revenus sont fixés d’avance et qui sont juste au dessus du minimum de survie, qui paieront l’addition. S’ajoutera d’ailleurs probablement pour eux à terme une augmentation des impôts locaux, pour compenser l’exonération démagogique de taxe d’habitation pour les très bas revenus.
Paraît aussi que Macron veut abroger l’article 20 de notre Constitution qui indique que c’est le gouvernement qui détermine et conduit la politique de la Nation . Il voudrait prendre les choses en mains directement .
Dans son élan il s’interroge aussi sur le point de savoir si les titres IV et V de notre texte fondamental concernant notre Parlement , sont toujours d’actualité . En fait il voudrait nommer lui même les députés et les mettre aussitôt en congés, avec solde bien entendu pour ne pas qu’ils s’effarouchent d’entrée , tout ceci après leur avoir imposé de lui donner mandat pour légiférer à leur place par ordonnances .
Il a repris à d’autres grands démocrates qui l’ont précédé, un drôle de concept pour désigner cette assemblée « godillot » : une « majorité présidentielle ». Jospin avait préparé le terrain avec Chirac, en synchronisant l’élection du Président avec celle des députés. Nos deux compères d’illustre mémoire , élus pour le second avec au premier tour à peine 20% des voix , n’avaient pas osé avouer que comme ça on allait ne faire qu’une des deux élections et qu’à terme on pourrait même envisager de n’avoir plus qu’un seul scrutin et donc un seul chef.
Donc Macron , le téméraire, va achever l’ouvrage . Et comme on est jamais trop prudent, les députés seront recrutés dans la société civile, comme si les autres venaient de la planète Mars.
Issu de la « Société civile » veut dire en fait débutant et soumis aux technocrates ayant fait l’ENA , l’exact contraire d’un député frondeur qui s’aviserait d’empêcher le gouvernement de légiférer à sa guise.
Sage précaution après la réforme constitutionnelle de 2008 que nous a léguée Sarkosy , dont on a caricaturé la figure. On oublie trop cette réforme démocratique qui permet aux parlementaires de mieux maitriser la procédure d’élaboration de nos lois. Donc , marche arrière toute . Se coltiner des députés pendant 6 mois ce n’était pas une sine cure . Mme Bareigts s’en souvient avec sa loi Egalité réelle que les députés ont fait exploser en mille morceaux , notre ministre se consolant à la sortie de ce mauvais coup, euphémisé sous le terme de « co construction des lois ».
Toute cette tambouille et trituration constitutionnelle des macroniens se feront évidemment sans qu’on ait été consulté réellement.
Ca s’appelle comment quand on modifie la pratique constitutionnelle sans en référer au peuple ? Mitterrand , l’homme du ressentiment, jaloux, avait parlé de « coup d’Etat permanent » .
Ah et puis un dernier truc métaphysique qui me turlupine . C’est quoi exactement la « bienveillance » , transposée dans le domaine politique ? Un mot de ralliement qu’on peut lire partout dans vos textes sacrés . J’avais déjà entendu ça chez les scouts ou dans les sectes. Hollande nous avait lui parler d’Etat exemplaire qui le fut si peu ! Mais là , avec la bienveillance , je saisis pas .
L’augmentation de la CSG , le coup d’état permanent et le sponsoring sans faille pour Macron de grosse boîtes et hélas de beaucoup de travailleurs pauvres et crédules , sont ils des actes de « bienveillance » ?
(1) On en apprend de bien bonnes cette semaine dans le Palmipède sur les techniques d’optimisation fiscale en Belgique , où se sont réfugiés quelques illustres macroniens , qui permet d’afficher un bénéfice de 665 000 euros et de régler un monstrueux impôt s’élevant à… 2 euros ! Gageons que pour eux l’augmentation de la CSG n’est qu’un détail de notre histoire fiscale.