Ce sont les parents de la victime qui, pas épargnés non plus, mettront la pression à leur fille pour qu’elle saisisse la justice. Après le dépôt de plainte, le prévenu sera interpellé le 21 avril puis placé en garde à vue. Vivant dans la rue depuis leur séparation, il a été quelque peu compliqué à localiser par les gendarmes.
À la barre, Garry D. reconnait à demi-mot les violences mais minimise grandement : « Je reconnais des violences mais c’était pour la calmer car elle boit beaucoup d’alcool. Par contre, c’est sa mère qui m’a agressé dans l’escalier et j’ai été menacé par son père« , affirme-t-il à la présidente.
Des tensions sont nées entre les protagonistes entrainant parfois de vifs échanges
De toute évidence, les parents avaient bien compris que leur fille faisait l’objet de violences. Ils avaient tout mis en oeuvre pour qu’elle quitte son bourreau qui était installé chez elle. Des tensions sont nées entre les protagonistes entrainant parfois de vifs échanges, voire des menaces. « Je vais vous tuer et brûler vos 4X4, vous êtes riches » disait le prévenu. Selon lui, il n’a jamais prononcé ces paroles : « Sa mère, je l’ai juste calée dans l’escalier, c’est elle qui m’a agressé. Son père, je l’ai pas menacé, j’ai juste dit qu’il allait mourir car il est malade« . Manque de chance, des voisins confirment avoir entendu distinctement les menaces de mort.
« Vous n’êtes pas violent avec elle et si je comprends bien, c’est la famille qui vous en veut ?« , insiste la présidente. « Oui voilà, c’est ça« , répond le prévenu. Les parents de la victime confirment leurs déclarations à la barre : « On a vécu un enfer permanent, il ment comme il respire, il a endormi notre fille« , témoigne le père. « Il s’en est pris tant à elle qu’à ses trois enfants. À l’entendre, on se demande qui est la victime« , enfonce la partie civile.
« Il a une propension à commettre des violences sur ses compagnes »
Le parquet enfonce le clou : « Il a une propension à commettre des violences sur ses compagnes, il n’arrête pas. Il reconnait les faits mais il se victimise, pourtant, il ne dépose pas plainte. Son profil est inquiétant« . Le procureur requiert une peine de 2 ans de prison et la révocation d’un sursis de 6 mois ainsi que le maintien en détention. « C’est une situation glauque générale où tout le monde a participé, pour autant, on ne l’écoute pas. Il a eu une enfance très difficile où sa mère le battait. Il a une réaction à hauteur de ce qu’on lui a appris« , plaide la défense.
Après délibération, le prévenu est relaxé, faute d’éléments suffisants, pour les violences sur la mère de sa compagne. Il est reconnu coupable pour les autres faits et condamné à la peine de 18 mois de prison dont 6 mois de sursis probatoire renforcé. Son sursis précédent est révoqué à hauteur de 3 mois et se voit maintenu en détention.