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Quatre ans de sursis pour avoir poignardé sa copine: La faute aux réseaux sociaux ?

Jugée devant la cour d’assises pour avoir poignardé son ancienne amie, Marie Catherine F., 20 ans a été condamnée à quatre ans de prison avec sursis. Mais s’il s’agit bien de son procès, c’est aussi celui des réseaux sociaux. Ce qui aurait mené à cet acte violent le 14 février 2016, alors que les deux […]

Ecrit par zinfos974 – le lundi 30 avril 2018 à 19H00

Jugée devant la cour d’assises pour avoir poignardé son ancienne amie, Marie Catherine F., 20 ans a été condamnée à quatre ans de prison avec sursis. Mais s’il s’agit bien de son procès, c’est aussi celui des réseaux sociaux. Ce qui aurait mené à cet acte violent le 14 février 2016, alors que les deux adolescentes n’avaient que 17 ans, serait un commentaire de la victime sous une vidéo sur Facebook dans laquelle figurait l’accusée :

« Pas mal le ty son mais par conte na un grooooooos thon bieeeeen nooooooir y fait la masse dedans pareil la joue percé toute ali son place th doit être dans la piscine. Cherché l’erreur mes amis ». Selon Marie Catherine F., elle aurait subi un harcèlement en continu sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois. Proches aux collèges, les deux filles se seraient disputées à cause de commérages et leur relation se serait alors envenimée.
 
À la suite du commentaire, Marie Catherine F. s’était donc rendue chez la victime pour discuter. En sa possession, un couteau, afin de se protéger si ça dégénérait. Le ton monte, en effet. La victime menace de la pousser dans l’escalier de sa résidence si elle ne quitte pas les lieux. Selon l’accusée, elle l’aurait également poussée. Et là, sans crier gare, elle pique l’adolescente au ventre, la touchant à la rate.
 
Une importante chirurgie est alors pratiquée, lui enlevant l’organe et la laissant avec une cicatrice lui traversant le torse. Pas évident pour une adolescente. De plus, l’absence de rate entraîne maintenant un risque bien plus élevé d’infections chez la victime. La prudence sera donc de mise pour le reste de sa vie. Psychologiquement, elle serait toujours choquée, ne sortant plus de chez elle et se consacrant à son enfant d’un mois qui lui a « redonné goût à la vie ».
 
Son avocate Me Catherine Moissonnier le rappelle : « C’est elle la victime ». Car la défense insiste sur l’impact d’un harcèlement virtuel sur les jeunes de nos jours. « Elle a été victime d’une violence verbale qui entraîne parfois des suicides. L’internet est un fléau. L’agressivité est décuplée par la diffusion et la permanence de cette diffusion. Et l’agresseur ne voit pas la souffrance de la personne atteinte. Elle est déshumanisée ».
 
Parce que j’en avais tellement marre
 

L’avocat général est d’accord et relève même la responsabilité de la victime, ainsi que sa lâcheté, alors que Marie Catherine F. a eu une réaction viscérale face à son agresseur. Me Moissonnier ne voit évidemment pas les choses ainsi : « C’était un coup de couteau volontaire. Quand on part avec un couteau, c’est qu’on a l’intention d’en découdre. Il s’agit presque d’une préméditation ». Car deux mois avant, l’accusée s’était disputée avec une autre de la bande et été rentrée chez elle pour y chercher un couteau. D’autres filles l’avaient alors retenue. « Pourquoi avez-vous eu cette facilité à utiliser un couteau ? » demande l’avocat général. « Parce que j’en avais tellement marre », répond la jeune femme. En effet, le harcèlement aurait entraîné des crises d’angoisse et de spasmophilie en 2015. Si à cela on rajoute une mère malade, un frère suicidé et un père alcoolique, ça fait beaucoup.
 
Les réseaux sociaux sont-ils le véritable coupable dans cette affaire ? Peut-être bien. Car Marie-Catherine F. a été condamnée à quatre ans de prison avec sursis, trois ans de mise à l’épreuve, avec l’obligation d’un suivi médico-psychologique.
 

 

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