Les invités qui assisteront ce soir à une conférence donnée par Bruno Maillard et Frédéric Régent aux Archives départementales, avec pour thème "Les esclaves face aux magistrats instructeurs (1815-1848)" ne seront sans doute pas conscients qu'ils sont les acteurs bien malgré eux d'une manoeuvre savante orchestrée par le lobby antillo-africain parisien, avec pour objectif de mettre la main sur le poste de Sudel Fuma, puis sur le laboratoire qu'il avait créé, le CRESOI (Centre de recherches sur les sociétés de l'Océan indien), et enfin sur l'université de La Réunion.
Une conférence sur un historien réunionnais... sans Réunionnais !
Sudel Fuma était une personnalité très en vue dans notre île en raison de ses multiples engagements tant sur le plan professionnel, sportif que politique. De multiples hommages lui ont été rendus et de nombreux édifices publics portent son nom en témoignage de reconnaissance.
Le but officiel de la conférence de ce soir est de présenter une revue universitaire, "La Revue du Philanthrope", dont un des articles, en octobre dernier, a rendu hommage à Sudel Fuma. Quoi de plus naturel me direz-vous ? Sauf que derrière cette façade, les motivations sont bien plus troubles.
Il y a d'abord le fait que pour une revue rendant hommage à Sudel Fuma, pas un seul de ses collègues de l'université de La Réunion ou de la zone océan Indien travaillant naturellement sur le thème de la revue "Actes de résistance des esclaves", n'ait été associé. Aucun docteur en Histoire ayant été l'élève de Fuma ou l'ayant côtoyé à l'université de La Réunion, exerçant des charges de cours universitaires, enseignant dans des établissements secondaires ou dans des services de recherche, n'a été sollicité. Bizarre, non ?
Une présentation trompeuse
Un seul texte se rapporte à la Réunion et à son histoire dans cette revue, celui d'un dénommé Bruno Maillard, associé au laboratoire CRESOI de l'université de La Réunion, celui de Prosper Eve et d'Yvan Combeau.
Attention à ne pas se faire avoir. Il faut savoir que des docteurs, des doctorants souhaitant intégrer un poste dans une université, universitaires déjà titulaires (professeurs, maîtres de conférences) dans une autre université, peuvent être associés dans un laboratoire et rejoindre les membres titulaires.
Être membre d'un laboratoire si on espère décrocher un poste de titulaire ou voir sa carrière progresser et ses programmes financés, est un passage obligé.
On peut et on doit être membre d'un laboratoire pour des raisons scientifiques. On peut l'être aussi pour des raisons opportunistes, voire par entrisme, cette vieille technique bien connue de certains milieux.
Dire que l'on est "membre associé" de tel laboratoire en mettant l'accent sur l'université à laquelle il est rattaché peut impressionner et induire en erreur ceux qui ne sont pas au fait des pratiques universitaires. En effet être chercheur associé d'un laboratoire ne fait pas de la personne un membre de cette université. C'est sur cette méconnaissance que joue Bruno Maillard. Et ça marche !
Inutile de dire que certains laboratoires sont vigilants sur ces entrismes car l'enjeu c'est de décrocher postes et crédits de recherche.
Nous reviendrons un peu plus loin sur Bruno Maillard.
Historun, complice ou manipulé ?
Voilà une situation qui, bien que surprenante, n'a pourtant pas gêné les responsables de l'association Historun qui est l'organisatrice de cette conférence et dont Sudel Fuma était président-fondateur.
Non seulement l'association Historun n'a pas été gênée, mais elle a en plus démarché plusieurs collectivités, conseil départemental, conseil régional, mairie de Saint-Paul, etc… pour financer la venue de Bruno Maillard et de Fréderic Régent à La Réunion et soutenir un programme de conférences au motif en apparence honorable de "rendre hommage" à Sudel Fuma.
De quoi se demander si cette association est complice de cette opération de basses œuvres ou simplement manipulée. Si c'est cette dernière option qui devait s'avérer exacte, il y aurait de quoi se poser des questions sur le niveau de son président et de ses membres...
Un conseiller scientifique incapable de se faire nommer en métropole
Mais qui sont donc les deux auteurs de ce véritable exploit quand on connaît les difficultés qu’ont beaucoup d'associations à se faire financer ?
Bruno Maillard est un fonctionnaire de la pénitentiaire qui a soutenu un doctorat d'histoire il y a dix ans et depuis s'est mis à son compte comme "conseiller scientifique" de diverses associations dans la mouvance de la migration antillaise en métropole, dans l'attente de pouvoir intégrer une université. Une démarche qui jusqu'ici est restée infructueuse en France métropolitaine. On se demande bien pourquoi.
Sa thèse semble insuffisante, d'où la nécessité de la muscler par diverses opérations, au titre desquelles l'entrisme dans des laboratoires peu vigilants.
Ces échecs successifs ont amené Bruno Maillard à se focaliser sur l'université de la Réunion, seul établissement où il pense avoir une chance d’obtenir un poste. Aussi, pour maximiser ses chances, il déclare à qui veut l'entendre qu'il est "Réunionnais". Sans que l'on sache précisément par quelle origine. Et même si c'était le cas, c'est loin d'être un sésame suffisant...
Un maître de conférences incapable de se faire nommer professeur
Frédéric Régent, "le parrain" de Bruno Maillard, contrairement à ce dernier, est lui déjà à l'université où il exerce comme maître de conférences. Mais, allez savoir pourquoi, toutes ses tentatives pour obtenir un poste de professeur des universités ont été, jusqu'à aujourd'hui, infructueuses.
Aussi comme Bruno Maillard, Frédéric Régent se dit que sa seule chance pour décrocher un poste de professeur pourrait être l'université de La Réunion. En attendant ce Guadeloupéen, mis à l’index par ses compatriotes (allez savoir pourquoi), aime La Réunion, son histoire, sa culture. C'est du moins ce qu'il dit. Pour l'instant, contrairement à Maillard, Régent n'a pas encore fait le pas de se déclarer "Réunionnais", mais ça ne saurait tarder...
Tous les deux membres de la Fondation pour la Mémoire de l'Esclavage avec Françoise Vergès
J'aurai terminé ma description quand je vous aurai dit que MM. Régent et Maillard étaient membres du Comité National Mémoire et Histoire de l'Esclavage et aujourd'hui membres de la Fondation pour la Mémoire de l'Esclavage au sein de laquelle ils font partie de la bande des activistes lobbyistes antillais les plus actifs sur la scène parisienne, en complicité avec Françoise Vergès.
C'est ainsi que les deux, avec l'aide de Françoise Vergès, et le soutien actif de George Pau-Langevin alors ministre du gouvernement Valls, ont mené la vie impossible, c'est un euphémisme, à la présidente d'alors, une universitaire de renom, Myriam Cottias, avant d'obtenir sa tête. Nous reviendrons sur cette question en temps et en heure.
Trois postes à pourvoir à La Réunion
Maillard et Régent se disent alors que le poste de Sudel Fuma qui n’a pas encore été pourvu, situation pour laquelle ils ont dans l'ombre beaucoup œuvré, le poste de Prosper Eve qui est vacant depuis le 1er septembre 2020, comme le poste d'Yvan Combeau qui devrait être vacant sous peu, sont autant d'aubaines pour l'un comme pour l'autre de décrocher ce qu'ils convoitent avec désespoir et sans succès dans des universités de métropole.
Le premier qui accède à l'université de La Réunion comme maître de conférences ou comme professeur, travaillera pour l’arrivée de l'autre. Voilà l'objectif.
Ceci, d'autant qu'avec l'arrivée à l'université de La Réunion, ce sont des financements de recherche assurés par le Conseil régional, très investi dans ce domaine, contrairement aux conseils régionaux de métropole. Quant aux Antilles, inutile d’espérer un euro, tant la situation financière de l’université et des différentes collectivités est catastrophique.
En attendant, Frédéric Régent et Bruno Maillard font le calcul que tout ce qui peut aider à les faire connaître comme "Réunionnais" ou comme "futurs Réunionnais", et ambassadeurs de La Réunion, de son histoire, de sa culture, sont bons à prendre. Et pourquoi ne pas se servir pour cela de Sudel Fuma ?
D'où ce numéro d'hommage à l'historien réunionnais, sans ses collègues, sans l'océan Indien, sans La Réunion.
Une opération cousue main, pour nous apprivoiser.
Des collectivités manipulées
Le conseil départemental, le conseil régional, les communes sont-ils au fait que derrière cette pseudo opération d'hommage à Sudel Fuma, il y a un ensemble de manœuvres pour deux candidats à des postes universitaires dans le but de s'implanter à l'université de La Réunion, au détriment de celles et ceux qui travaillent, ici et ailleurs, sur La Réunion et son histoire ?
Les instances, qui s'apprêtent à dérouler le tapis rouge à MM. Régent et Maillard, pensent-elles que des Réunionnais pourraient à Fort-de-France ou à Point-à-Pitre, soutenir des hommages à des Guadeloupéens ou des Martiniquais sans associer ces derniers ?
MM Régent et Maillard sont-ils volontaires pour soutenir et promouvoir aux Antilles une revue consacrée à des personnalités historiques antillaises, sans le concours d'universitaires du cru et antillais ?
Et, dernière question : pensent-ils, dans ce contexte, pouvoir obtenir des aides des collectivités locales antillaises ?
Une conférence sur un historien réunionnais... sans Réunionnais !
Sudel Fuma était une personnalité très en vue dans notre île en raison de ses multiples engagements tant sur le plan professionnel, sportif que politique. De multiples hommages lui ont été rendus et de nombreux édifices publics portent son nom en témoignage de reconnaissance.
Le but officiel de la conférence de ce soir est de présenter une revue universitaire, "La Revue du Philanthrope", dont un des articles, en octobre dernier, a rendu hommage à Sudel Fuma. Quoi de plus naturel me direz-vous ? Sauf que derrière cette façade, les motivations sont bien plus troubles.
Il y a d'abord le fait que pour une revue rendant hommage à Sudel Fuma, pas un seul de ses collègues de l'université de La Réunion ou de la zone océan Indien travaillant naturellement sur le thème de la revue "Actes de résistance des esclaves", n'ait été associé. Aucun docteur en Histoire ayant été l'élève de Fuma ou l'ayant côtoyé à l'université de La Réunion, exerçant des charges de cours universitaires, enseignant dans des établissements secondaires ou dans des services de recherche, n'a été sollicité. Bizarre, non ?
Une présentation trompeuse
Un seul texte se rapporte à la Réunion et à son histoire dans cette revue, celui d'un dénommé Bruno Maillard, associé au laboratoire CRESOI de l'université de La Réunion, celui de Prosper Eve et d'Yvan Combeau.
Attention à ne pas se faire avoir. Il faut savoir que des docteurs, des doctorants souhaitant intégrer un poste dans une université, universitaires déjà titulaires (professeurs, maîtres de conférences) dans une autre université, peuvent être associés dans un laboratoire et rejoindre les membres titulaires.
Être membre d'un laboratoire si on espère décrocher un poste de titulaire ou voir sa carrière progresser et ses programmes financés, est un passage obligé.
On peut et on doit être membre d'un laboratoire pour des raisons scientifiques. On peut l'être aussi pour des raisons opportunistes, voire par entrisme, cette vieille technique bien connue de certains milieux.
Dire que l'on est "membre associé" de tel laboratoire en mettant l'accent sur l'université à laquelle il est rattaché peut impressionner et induire en erreur ceux qui ne sont pas au fait des pratiques universitaires. En effet être chercheur associé d'un laboratoire ne fait pas de la personne un membre de cette université. C'est sur cette méconnaissance que joue Bruno Maillard. Et ça marche !
Inutile de dire que certains laboratoires sont vigilants sur ces entrismes car l'enjeu c'est de décrocher postes et crédits de recherche.
Nous reviendrons un peu plus loin sur Bruno Maillard.
Historun, complice ou manipulé ?
Voilà une situation qui, bien que surprenante, n'a pourtant pas gêné les responsables de l'association Historun qui est l'organisatrice de cette conférence et dont Sudel Fuma était président-fondateur.
Non seulement l'association Historun n'a pas été gênée, mais elle a en plus démarché plusieurs collectivités, conseil départemental, conseil régional, mairie de Saint-Paul, etc… pour financer la venue de Bruno Maillard et de Fréderic Régent à La Réunion et soutenir un programme de conférences au motif en apparence honorable de "rendre hommage" à Sudel Fuma.
De quoi se demander si cette association est complice de cette opération de basses œuvres ou simplement manipulée. Si c'est cette dernière option qui devait s'avérer exacte, il y aurait de quoi se poser des questions sur le niveau de son président et de ses membres...
Un conseiller scientifique incapable de se faire nommer en métropole
Mais qui sont donc les deux auteurs de ce véritable exploit quand on connaît les difficultés qu’ont beaucoup d'associations à se faire financer ?
Bruno Maillard est un fonctionnaire de la pénitentiaire qui a soutenu un doctorat d'histoire il y a dix ans et depuis s'est mis à son compte comme "conseiller scientifique" de diverses associations dans la mouvance de la migration antillaise en métropole, dans l'attente de pouvoir intégrer une université. Une démarche qui jusqu'ici est restée infructueuse en France métropolitaine. On se demande bien pourquoi.
Sa thèse semble insuffisante, d'où la nécessité de la muscler par diverses opérations, au titre desquelles l'entrisme dans des laboratoires peu vigilants.
Ces échecs successifs ont amené Bruno Maillard à se focaliser sur l'université de la Réunion, seul établissement où il pense avoir une chance d’obtenir un poste. Aussi, pour maximiser ses chances, il déclare à qui veut l'entendre qu'il est "Réunionnais". Sans que l'on sache précisément par quelle origine. Et même si c'était le cas, c'est loin d'être un sésame suffisant...
Un maître de conférences incapable de se faire nommer professeur
Frédéric Régent, "le parrain" de Bruno Maillard, contrairement à ce dernier, est lui déjà à l'université où il exerce comme maître de conférences. Mais, allez savoir pourquoi, toutes ses tentatives pour obtenir un poste de professeur des universités ont été, jusqu'à aujourd'hui, infructueuses.
Aussi comme Bruno Maillard, Frédéric Régent se dit que sa seule chance pour décrocher un poste de professeur pourrait être l'université de La Réunion. En attendant ce Guadeloupéen, mis à l’index par ses compatriotes (allez savoir pourquoi), aime La Réunion, son histoire, sa culture. C'est du moins ce qu'il dit. Pour l'instant, contrairement à Maillard, Régent n'a pas encore fait le pas de se déclarer "Réunionnais", mais ça ne saurait tarder...
Tous les deux membres de la Fondation pour la Mémoire de l'Esclavage avec Françoise Vergès
J'aurai terminé ma description quand je vous aurai dit que MM. Régent et Maillard étaient membres du Comité National Mémoire et Histoire de l'Esclavage et aujourd'hui membres de la Fondation pour la Mémoire de l'Esclavage au sein de laquelle ils font partie de la bande des activistes lobbyistes antillais les plus actifs sur la scène parisienne, en complicité avec Françoise Vergès.
C'est ainsi que les deux, avec l'aide de Françoise Vergès, et le soutien actif de George Pau-Langevin alors ministre du gouvernement Valls, ont mené la vie impossible, c'est un euphémisme, à la présidente d'alors, une universitaire de renom, Myriam Cottias, avant d'obtenir sa tête. Nous reviendrons sur cette question en temps et en heure.
Trois postes à pourvoir à La Réunion
Maillard et Régent se disent alors que le poste de Sudel Fuma qui n’a pas encore été pourvu, situation pour laquelle ils ont dans l'ombre beaucoup œuvré, le poste de Prosper Eve qui est vacant depuis le 1er septembre 2020, comme le poste d'Yvan Combeau qui devrait être vacant sous peu, sont autant d'aubaines pour l'un comme pour l'autre de décrocher ce qu'ils convoitent avec désespoir et sans succès dans des universités de métropole.
Le premier qui accède à l'université de La Réunion comme maître de conférences ou comme professeur, travaillera pour l’arrivée de l'autre. Voilà l'objectif.
Ceci, d'autant qu'avec l'arrivée à l'université de La Réunion, ce sont des financements de recherche assurés par le Conseil régional, très investi dans ce domaine, contrairement aux conseils régionaux de métropole. Quant aux Antilles, inutile d’espérer un euro, tant la situation financière de l’université et des différentes collectivités est catastrophique.
En attendant, Frédéric Régent et Bruno Maillard font le calcul que tout ce qui peut aider à les faire connaître comme "Réunionnais" ou comme "futurs Réunionnais", et ambassadeurs de La Réunion, de son histoire, de sa culture, sont bons à prendre. Et pourquoi ne pas se servir pour cela de Sudel Fuma ?
D'où ce numéro d'hommage à l'historien réunionnais, sans ses collègues, sans l'océan Indien, sans La Réunion.
Une opération cousue main, pour nous apprivoiser.
Des collectivités manipulées
Le conseil départemental, le conseil régional, les communes sont-ils au fait que derrière cette pseudo opération d'hommage à Sudel Fuma, il y a un ensemble de manœuvres pour deux candidats à des postes universitaires dans le but de s'implanter à l'université de La Réunion, au détriment de celles et ceux qui travaillent, ici et ailleurs, sur La Réunion et son histoire ?
Les instances, qui s'apprêtent à dérouler le tapis rouge à MM. Régent et Maillard, pensent-elles que des Réunionnais pourraient à Fort-de-France ou à Point-à-Pitre, soutenir des hommages à des Guadeloupéens ou des Martiniquais sans associer ces derniers ?
MM Régent et Maillard sont-ils volontaires pour soutenir et promouvoir aux Antilles une revue consacrée à des personnalités historiques antillaises, sans le concours d'universitaires du cru et antillais ?
Et, dernière question : pensent-ils, dans ce contexte, pouvoir obtenir des aides des collectivités locales antillaises ?