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Quand le professeur Blanquer nous fait la leçon !

Il y a près d’un an, le ministre de l’EN se distinguait en préconisant de renoncer à la méthode de lecture dite « globale » au profit de la méthode dite « syllabique » comme si une 5ème colonne de professeurs aveuglés de dogmatisme s’acharnait à enseigner n’importe comment et à entraver la réussite des […]

Ecrit par FSU Réunion – le jeudi 24 mai 2018 à 09H21

Il y a près d’un an, le ministre de l’EN se distinguait en préconisant de renoncer à la méthode de lecture dite « globale » au profit de la méthode dite « syllabique » comme si une 5ème colonne de professeurs aveuglés de dogmatisme s’acharnait à enseigner n’importe comment et à entraver la réussite des élèves.  

Le 25 avril dernier, le même ministre, qui n’a jamais enseigné dans une école, un collège ou un lycée, publiait 4 notes de services destinées à expliquer aux professeurs comment enseigner au motif que « la liberté pédagogique n’a jamais été l’anarchisme pédagogique ». C’est par ces mots creux qu’il entend justifier sa démarche en négligeant au passage de préciser que les enseignants se forment en permanence. 

En parlant d’ »anarchisme », il sous-entend que les enseignants feraient n’importe quoi et que la liberté dont ils jouissent d’adapter leurs cours aux élèves qui sont dans leurs classes serait la cause première de l’échec scolaire.

Toutes ses déclarations faites en primeur à la presse laissent croire que les enseignants ne feraient ni dictée, ni grammaire, ni calcul pour pouvoir s’exonérer de sa part de responsabilité face aux difficultés bien réelles que connaît le système éducatif.

Exsangue à force de le priver de moyens, il n’est plus en mesure de remplir correctement ses missions: classes surchargées, manque d’enseignants, empilement de « réformes » menées en dépit du bon sens, suppression de postes, détournement des moyens de remplacement, dédoublement des CP sans création des postes nécessaires. Tout a été fait pour mettre l’école publique en difficulté.
Pendant ce temps le ministre nous parle exercices d’épellation, d’écriture, calcul mental, leçon de grammaire et cahiers à grands carreaux, de ceux qui sentent bon la blouse grise et l’encre du plumier qui tache les doigts. Ne manque plus que le boulier !

Pourtant aucune de ces recettes simplistes ne suffira jamais à compenser la perte de centaine d’heures d’enseignement du français dont les horaires n’ont cessé de diminuer sous le poids des coupes budgétaires :  par exemple en 1972, un élève de sixième bénéficiait de six heures de français dont la moitié en demi-groupe. Aujourd’hui, le même élève dispose de 4h30 et sans demi-groupe.
A lire ses « recommandations » on se demande bien quelle vision le ministre a de ce qui se passe dans une classe ; il ferait mieux de venir assister à un cours, un vrai, pas une mise en scène de visite dans une école avec fleurs et jolies photos devant un tableau noir.

Non, Monsieur Blanquer, il n’y a aucun « anarchisme pédagogique » mais il y a par contre des milliers d’enseignants confrontés tous les jours à la nécessité de continuer à trouver du sens à leur métier et qui doivent supporter en même temps d’être pointés du doigt devant l’opinion publique.
 

 

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