
L'article que vous avez sous les yeux est historique. C'est la première fois que cette facette de l'Histoire de la Réunion est évoquée, 46 ans jour pour jour après que les événements ne se soient produits.
Sur la photo qui fait la Une de l'édition spéciale du journal Nation du 1er mai 1963, on voit Mme Raymond Vergès faisant campagne aux côtés de Michel Debré, contre son beau-fils Paul Vergès.
Situons les faits. Nous sommes donc le 1er mai 1963, au plus fort de la campagne électorale pour les élections législatives qui doivent se dérouler quelques jours plus tard, le 5 mai. Ces élections font suite à l'annulation pour fraude de l'élection de Gabriel Macé dans la 1ère circonscription et de Marcel Vauthier dans la 2ème circonscription lors des élections du 18 novembre 1962.
Gabriel Macé était opposé à David Moreau, un autre ténor de la Droite locale, et à Paul Vergès. C'est pour mettre un terme à cet affrontement fratricide, avec le risque de voir La Réunion basculer dans le camp communiste avec l'élection de Paul Vergès donnée alors comme inévitable, qu'une délégation réunionnaise conduite par le président du Conseil Général Roger Payet est allée chercher l'ancien premier ministre Michel Debré qui n'était candidat nulle part.
La candidature de Michel Debré créé la surprise et avec elle, l'élection devient un événement national. Sa campagne va être suivie par plus d'une dizaine de journalistes métropolitains qui font le voyage et qui vont sortir une version "locale" du journal gaulliste "La Nation", pour soutenir sa campagne. Toutes les forces vives de La Réunion se rallient à la candidature de Michel Debré, chacune mesurant la chance qu'elle ouvre pour la Réunion.
Ces ralliements vont donc bien au-delà du positionnement traditionnel opposant forces politiques de Droite et de Gauche. C'est dans ce contexte que voit le jour l'ARDF (Association Réunion Département Français) dont Albert Ramassamy est l'un des plus brillants orateurs aux cotés de l'ancien maire de Saint-Pierre, le bâtonnier Collardeau.
Et au cours de la campagne, l'annonce de l'engagement de Mme Raymond Vergès aux côtés de Michel Debré va faire l'effet d'une bombe! Bien évidemment, il ne s'agit pas de la mère de Paul et Jacques Vergès, mais de leur belle-mère, la dernière femme de leur père qu'il avait épousée en 1946, dix sept ans auparavant. Joséphine Savigny, de son nom de jeune fille, est une sage-femme créole originaire de l'Etang-Salé.
Elle va prendre nettement position contre son beau-fils et notamment dénoncer "de renier le combat de son père mais surtout de ruiner les travailleurs, de préparer leur asservissement par son journal et d'être à la solde de Moscou".
Le 1er mai, 15.000 personnes (l'île compte alors à peine plus de 250.000 habitants) répondent au Barachois à l'appel de l'ARDF.
Michel Debré, qui n'a au final comme seul adversaire que Paul Vergès, est élu à plus de 80% le 5 mai.
La Réunion ouvre une nouvelle page de son histoire...
Sur la photo qui fait la Une de l'édition spéciale du journal Nation du 1er mai 1963, on voit Mme Raymond Vergès faisant campagne aux côtés de Michel Debré, contre son beau-fils Paul Vergès.
Situons les faits. Nous sommes donc le 1er mai 1963, au plus fort de la campagne électorale pour les élections législatives qui doivent se dérouler quelques jours plus tard, le 5 mai. Ces élections font suite à l'annulation pour fraude de l'élection de Gabriel Macé dans la 1ère circonscription et de Marcel Vauthier dans la 2ème circonscription lors des élections du 18 novembre 1962.
Gabriel Macé était opposé à David Moreau, un autre ténor de la Droite locale, et à Paul Vergès. C'est pour mettre un terme à cet affrontement fratricide, avec le risque de voir La Réunion basculer dans le camp communiste avec l'élection de Paul Vergès donnée alors comme inévitable, qu'une délégation réunionnaise conduite par le président du Conseil Général Roger Payet est allée chercher l'ancien premier ministre Michel Debré qui n'était candidat nulle part.
La candidature de Michel Debré créé la surprise et avec elle, l'élection devient un événement national. Sa campagne va être suivie par plus d'une dizaine de journalistes métropolitains qui font le voyage et qui vont sortir une version "locale" du journal gaulliste "La Nation", pour soutenir sa campagne. Toutes les forces vives de La Réunion se rallient à la candidature de Michel Debré, chacune mesurant la chance qu'elle ouvre pour la Réunion.
Ces ralliements vont donc bien au-delà du positionnement traditionnel opposant forces politiques de Droite et de Gauche. C'est dans ce contexte que voit le jour l'ARDF (Association Réunion Département Français) dont Albert Ramassamy est l'un des plus brillants orateurs aux cotés de l'ancien maire de Saint-Pierre, le bâtonnier Collardeau.
Et au cours de la campagne, l'annonce de l'engagement de Mme Raymond Vergès aux côtés de Michel Debré va faire l'effet d'une bombe! Bien évidemment, il ne s'agit pas de la mère de Paul et Jacques Vergès, mais de leur belle-mère, la dernière femme de leur père qu'il avait épousée en 1946, dix sept ans auparavant. Joséphine Savigny, de son nom de jeune fille, est une sage-femme créole originaire de l'Etang-Salé.
Elle va prendre nettement position contre son beau-fils et notamment dénoncer "de renier le combat de son père mais surtout de ruiner les travailleurs, de préparer leur asservissement par son journal et d'être à la solde de Moscou".
Le 1er mai, 15.000 personnes (l'île compte alors à peine plus de 250.000 habitants) répondent au Barachois à l'appel de l'ARDF.
Michel Debré, qui n'a au final comme seul adversaire que Paul Vergès, est élu à plus de 80% le 5 mai.
La Réunion ouvre une nouvelle page de son histoire...

La légende de la photo : Madame Raymond Vergès défend, au côtés de M. Michel Debré, l'oeuvre de la départementalisation du Docteur Raymond Vergès