Pour l’accueillir, il lui colle une gifle d’une rare violence
Le 19 octobre dernier, Cédric B., 28 ans, rentre chez lui avec 1,40 g/l d’alcool dans le sang. Quand il boit, il est violent. Il est tard et sa compagne, inquiète, se lève avec leur fille de 2 ans dans les bras quand il rentre. Très énervé qu’elle lui fasse une réflexion sur son état, il la pousse. Elle tombe et a juste le temps de mettre sa main derrière la tête de sa fille pour la protéger. Elle se lève, sort de la maison. Quand elle rentre de nouveau parce que leur fille pleure, il lui colle une gifle d’une rare violence. « Pas la première, mais la plus forte », dira-t-elle aux policiers de Saint-Denis. Elle avouera ensuite que les violences sont régulières, quand il boit, mais aussi que c’est de plus en plus ces derniers temps.
« Il lui faut un électrochoc pour le sortir de sa consommation »
Malgré deux mentions sur son casier pour des délits routiers en rapport avec l’alcool, le parquet décide de le juger tout de suite en comparution immédiate. « Le discours de Madame est totalement lucide. Il lui met une baffe particulièrement violente le 19 octobre mais il y a eu d’autres violences bien avant. Il se cache derrière son addiction pour ne pas se souvenir, mais ça n’efface en rien sa responsabilité, bien au contraire. Il lui faut un électrochoc pour le sortir de sa consommation. Je vous demande une peine de 18 mois de prison dont 15 avec sursis probatoire et un mandat de dépôt pour la partie ferme« , requiert le parquet.
« Il n’a pas besoin d’aller en prison pour comprendre »
« Il reconnait et mesure la gravité de ses actes« , répond la défense pour son client qui a choisi de garder le silence en début d’audience. « Il ne refuse pas de parler mais a beaucoup de mal à s’exprimer. Il a vécu un drame familial quand il était petit et ne s’en est jamais vraiment remis. Il ne sait pas comment l’exprimer, il s’est senti abandonné. Que sa compagne vienne ici pour parler et qu’elle ait appelé la police est déjà un électrochoc pour lui. Il n’a pas besoin d’aller en prison pour comprendre« , plaide la robe noire.
Le prévenu, qui a maintes fois exprimé ses regrets, est condamné à la peine de 18 mois de prison intégralement assortis d’un sursis probatoire. La présidente prononce également une interdiction de paraitre au domicile de sa compagne mais ne prononce pas d’interdiction de contact, afin qu’il puisse voir ses enfants dans un cadre à définir.