Dans le peuple, on dit "Qui veut tuer son chien dit qu'il a la rage". Chez Françoise Vergès, on dit: "Qui veut tuer un opposant politique dit qu'il est fasciste"...
Incroyable moment de vérité ce midi dans l'émission "Tête à tête" de Sabrina Supervièle sur Antenne Réunion.
Interrogée par la journaliste sur ces personnalités qui auraient refusé de se rendre à l'enterrement de Paul Vergès pour protester contre l'assassinat d'Alexis de Villeneuve le 25 mai 1946 sur le parvis de la cathédrale à Saint-Denis, sa fille, Françoise n'a à aucun moment tenté de nier les faits. Tout juste s'est-elle contentée d'affirmer que "c'est en leur âme et conscience" qu'ils ont pris cette décision, avant de déraper complètement et de ne pas hésiter à salir la mémoire de la victime de son père...
C'était un "fasciste", donc c'est normal qu'on l'ait tué...
"Il faut aussi faire une enquête", a-t-elle affirmé. "C'était un espèce de mouvement fasciste, proto-fasciste à la Réunion. Qui est Alexis de Villeneuve aussi (...) On parle de ça comme si c'était quelque chose de vraiment incroyable".
Eh oui, ne vous en déplaise Mme Vergès, c'est effectivement quelque chose d'"incroyable" qu'un homme politique abatte le concurrent de son père à une élection, parce que ce dernier risquait de l'emporter...
Et c'est encore plus incroyable qu'on tente de faire passer la victime pour un fasciste, comme si le simple fait d'être accusé de cette vilénie autorisait qu'on l'abatte.
C'est d'autant plus scandaleux que c'est totalement faux. Alexis de Villeneuve était le patron du MRP (Mouvement républicain populaire) à la Réunion, un mouvement classé comme démocrate-chrétien et centriste. On est loin du fascisme ! Le MRP se voulait le parti des résistants démocrates-chrétiens qui souhaitaient dépasser le clivage droite-gauche tout en étant fidèles au général de Gaulle.
Enfin, Alexis de Villeneuve s'était lui aussi courageusement battu en France pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ce fait d'armes n'était pas l'apanage de la seule famille Vergès !
Un mensonge pour tenter de nier l'évidence jusqu'au bout, avant de passer aux aveux...
Sabrina Supervièle poursuit son entretien et rappelle à Françoise Vergès que son père avait toutefois été condamné pour ces faits. Réponse de Françoise Vergès, qui là encore n'hésite pas à tenter, jusqu'au bout de mentir : "Il a été, oui enfin, il a été mis hors de... Je dirai, il n'a pas été condamné"... Ce faisant, elle n'a fait que ressortir, peut-être automatiquement, les arguments du PCR pendant des dizaines d'années pour tenter de nier l'évidence et de faire oublier l'ignominie dont s'était rendu coupable Paul Vergès.
"Condamné à 5 ans avec sursis...", insiste la journaliste "Avec sursis, oui. Mais je veux dire, (...) je n'aurai jamais honte".
"Ce n'est pas ce que vous retiendrez des obsèques de votre père?", insiste Sabrina Supervièle. "Non, mais même de sa vie. J'espère que toutes ces personnes auraient le courage, si aujourd'hui, nous étions face de nouveau à des dangers comme le nazisme, auraient le même courage que mon père et mon oncle. (...) Je veux bien que l'on juge des choses, mais il y a eu également des choses extrêmement fortes et mon oncle s'est engagé auprès des Algériens pour avoir leur indépendance. Ce sont ces choses là qui importent".
Pourquoi je ne suis pas allé à l'enterrement, au Port...
Que faut-il retenir de cette interview-vérité ? Acculée, Françoise Vergès a enfin fini par avouer que son père avait bel et bien été condamné pour avoir abattu un homme, le 25 mai 1946. Une fois cet aveu arraché, elle n'a pas hésité à tenter de nier l'assassinat lui même. Elle aurait pu reconnaitre la condamnation, mais dire qu'on avait puni un innocent... Jamais elle n'a pris la défense de son père sur ce terrain là.
Par contre, comme un deuxième aveu, elle a tenté de justifier l'assassinat par le fait que la victime "un fasciste", "un proto-fasciste" même, ce qui semble constituer à ses yeux l'insulte suprême.
Alexis de Villeneuve n'a pas eu droit à un procès. Paul Vergès a jugé en son âme et conscience, pour reprendre les propos de sa fille, qu'il était un "fasciste" et que c'était suffisant pour qu'il l'abatte en pleine rue.
Et bien, n'en déplaise à Françoise Vergès. "En mon âme et conscience", si je peux reconnaitre que le Paul Vergès des années 2000 n'avait sans doute plus rien à voir avec celui de 1946, que c'était indubitablement quelqu'un de très intelligent qui s'est toujours battu pour la vision qu'il avait de la société réunionnaise, je ne me suis pas déplacé comme nombre de faux-culs au cimetière du Port. J'ai toujours combattu Paul Vergès dont les idées étaient à mon avis néfastes pour la Réunion et je pense que lui même n'aurait pas compris de me voir près de son cercueil.
Nos relations s'étaient apaisées ces dernières années. Je l'ai même reçu fin 2013 dans l'émission politique que j'animais tous les matins sur Antenne Réunion Radio. Il ne souhaitait pas rester, mais avait fini par accepter et l'entretien avait été très cordial. Beaucoup plus que d'autres débats qui nous avaient opposés par le passé.
Comme j'ai eu l'occasion de le dire à Pierre, avec qui j'ai également fumé le calumet de la paix, je pouvais reconnaitre beaucoup de qualités à son père. Dont, je le répète, une grande intelligence. Il existe malheureusement des hommes très intelligents qui tournent mal. Mais, comme je le lui ai dit, jamais je ne pourrai pardonner à son père ce qu'il a fait sur le parvis de la cathédrale.
C'était comme une tache indélébile, un péché originel...
Voila pourquoi je n'étais pas au Port...
PS : Si vous doutez des propos que j'ai rapportés, cliquez ici pour regarder l'émission dans son intégralité. Le passage qui nous intéresse commence très exactement à la 10ème minute...
Incroyable moment de vérité ce midi dans l'émission "Tête à tête" de Sabrina Supervièle sur Antenne Réunion.
Interrogée par la journaliste sur ces personnalités qui auraient refusé de se rendre à l'enterrement de Paul Vergès pour protester contre l'assassinat d'Alexis de Villeneuve le 25 mai 1946 sur le parvis de la cathédrale à Saint-Denis, sa fille, Françoise n'a à aucun moment tenté de nier les faits. Tout juste s'est-elle contentée d'affirmer que "c'est en leur âme et conscience" qu'ils ont pris cette décision, avant de déraper complètement et de ne pas hésiter à salir la mémoire de la victime de son père...
C'était un "fasciste", donc c'est normal qu'on l'ait tué...
"Il faut aussi faire une enquête", a-t-elle affirmé. "C'était un espèce de mouvement fasciste, proto-fasciste à la Réunion. Qui est Alexis de Villeneuve aussi (...) On parle de ça comme si c'était quelque chose de vraiment incroyable".
Eh oui, ne vous en déplaise Mme Vergès, c'est effectivement quelque chose d'"incroyable" qu'un homme politique abatte le concurrent de son père à une élection, parce que ce dernier risquait de l'emporter...
Et c'est encore plus incroyable qu'on tente de faire passer la victime pour un fasciste, comme si le simple fait d'être accusé de cette vilénie autorisait qu'on l'abatte.
C'est d'autant plus scandaleux que c'est totalement faux. Alexis de Villeneuve était le patron du MRP (Mouvement républicain populaire) à la Réunion, un mouvement classé comme démocrate-chrétien et centriste. On est loin du fascisme ! Le MRP se voulait le parti des résistants démocrates-chrétiens qui souhaitaient dépasser le clivage droite-gauche tout en étant fidèles au général de Gaulle.
Enfin, Alexis de Villeneuve s'était lui aussi courageusement battu en France pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ce fait d'armes n'était pas l'apanage de la seule famille Vergès !
Un mensonge pour tenter de nier l'évidence jusqu'au bout, avant de passer aux aveux...
Sabrina Supervièle poursuit son entretien et rappelle à Françoise Vergès que son père avait toutefois été condamné pour ces faits. Réponse de Françoise Vergès, qui là encore n'hésite pas à tenter, jusqu'au bout de mentir : "Il a été, oui enfin, il a été mis hors de... Je dirai, il n'a pas été condamné"... Ce faisant, elle n'a fait que ressortir, peut-être automatiquement, les arguments du PCR pendant des dizaines d'années pour tenter de nier l'évidence et de faire oublier l'ignominie dont s'était rendu coupable Paul Vergès.
"Condamné à 5 ans avec sursis...", insiste la journaliste "Avec sursis, oui. Mais je veux dire, (...) je n'aurai jamais honte".
"Ce n'est pas ce que vous retiendrez des obsèques de votre père?", insiste Sabrina Supervièle. "Non, mais même de sa vie. J'espère que toutes ces personnes auraient le courage, si aujourd'hui, nous étions face de nouveau à des dangers comme le nazisme, auraient le même courage que mon père et mon oncle. (...) Je veux bien que l'on juge des choses, mais il y a eu également des choses extrêmement fortes et mon oncle s'est engagé auprès des Algériens pour avoir leur indépendance. Ce sont ces choses là qui importent".
Pourquoi je ne suis pas allé à l'enterrement, au Port...
Que faut-il retenir de cette interview-vérité ? Acculée, Françoise Vergès a enfin fini par avouer que son père avait bel et bien été condamné pour avoir abattu un homme, le 25 mai 1946. Une fois cet aveu arraché, elle n'a pas hésité à tenter de nier l'assassinat lui même. Elle aurait pu reconnaitre la condamnation, mais dire qu'on avait puni un innocent... Jamais elle n'a pris la défense de son père sur ce terrain là.
Par contre, comme un deuxième aveu, elle a tenté de justifier l'assassinat par le fait que la victime "un fasciste", "un proto-fasciste" même, ce qui semble constituer à ses yeux l'insulte suprême.
Alexis de Villeneuve n'a pas eu droit à un procès. Paul Vergès a jugé en son âme et conscience, pour reprendre les propos de sa fille, qu'il était un "fasciste" et que c'était suffisant pour qu'il l'abatte en pleine rue.
Et bien, n'en déplaise à Françoise Vergès. "En mon âme et conscience", si je peux reconnaitre que le Paul Vergès des années 2000 n'avait sans doute plus rien à voir avec celui de 1946, que c'était indubitablement quelqu'un de très intelligent qui s'est toujours battu pour la vision qu'il avait de la société réunionnaise, je ne me suis pas déplacé comme nombre de faux-culs au cimetière du Port. J'ai toujours combattu Paul Vergès dont les idées étaient à mon avis néfastes pour la Réunion et je pense que lui même n'aurait pas compris de me voir près de son cercueil.
Nos relations s'étaient apaisées ces dernières années. Je l'ai même reçu fin 2013 dans l'émission politique que j'animais tous les matins sur Antenne Réunion Radio. Il ne souhaitait pas rester, mais avait fini par accepter et l'entretien avait été très cordial. Beaucoup plus que d'autres débats qui nous avaient opposés par le passé.
Comme j'ai eu l'occasion de le dire à Pierre, avec qui j'ai également fumé le calumet de la paix, je pouvais reconnaitre beaucoup de qualités à son père. Dont, je le répète, une grande intelligence. Il existe malheureusement des hommes très intelligents qui tournent mal. Mais, comme je le lui ai dit, jamais je ne pourrai pardonner à son père ce qu'il a fait sur le parvis de la cathédrale.
C'était comme une tache indélébile, un péché originel...
Voila pourquoi je n'étais pas au Port...
PS : Si vous doutez des propos que j'ai rapportés, cliquez ici pour regarder l'émission dans son intégralité. Le passage qui nous intéresse commence très exactement à la 10ème minute...