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Qualité de l’eau et parasites : Véolia reçoit Ratenon et des abonnés de Bras-Panon

Jean-Hugues Ratenon, son dossier "sur l'eau" sous le bras, s'est rendu ce jeudi matin au siège de Véolia, entouré d'une délégation de consommateurs de Bras-Panon. Dans le calme, la dizaine d'usagers est venue interpeller la direction sur le sujet de la potabilité de l'eau dans la commune. La délégation a été reçue par plusieurs représentants de Véolia, dont le directeur régional, Claude Le Guidec.

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 20 juin 2013 à 17H13

Remonter la chaîne de responsabilités dans l’affaire de la potabilité de l’eau à Bras-Panon, c’était l’objet du déplacement d’une dizaine d’abonnés et du conseiller municipal, Jean-Hugues Ratenon, ce jeudi matin, au siège de Véolia eau à Saint-Denis. Environ une heure et demie d’échange, « dans un bon état d’esprit« , a indiqué Vincent Philippe, secrétaire général adjoint au directeur régional de Véolia eau, a permis, aux dires de la délégation, d’éclaircir quelques points.

Suite à des analyses effectuées par l’ARS OI (Agence Régionale de Santé Océan Indien), des parasites ont été détectés dans l’eau du robinet. Face à ce problème de santé publique, la ville de Bras-Panon a mis en garde les usagers ces dernières semaines, en leur demandant de ne pas consommer l’eau de façon provisoire ou de la faire bouillir. « Des parasites détectés en mars 2012, la population est timidement avertie seulement fin mai 2013« , regrette Jean-Hugues Ratenon.

Ce jeudi matin, Véolia a donc rappelé « le cadre contractuel dans lequel nous exerçons, ainsi que nos responsabilités en tant que prestataire de service. Nous ne sommes pas responsables des investissements, toutefois en tant que responsable de l’eau, Véolia est amené à apporter, dans le cadre de rapports annuels, des bilans et recommandations. A Bras Panon, il n’existe qu’un seul captage, le Bras des Lianes. Nous rappelons, chaque année, l’importance de mettre en place des périmètres de protection, rapprochés et éloignés. La commune s’est lancée dans ce type de travaux mais cela prend du temps« , indique Vincent Philippe.

Le conseiller municipal va plus loin : « La responsabilité de la commune est clairement engagée ici. Les recommandations sont en fait apportées depuis 2004 à la commune ! Et les études sont entamées pour faire des travaux… neuf ans plus tard. C’est anormal« , analyse Jean-Hugues Ratenon. Pour rappel, ces périmètres de protection, sous forme de grillages ou de clôtures, servent à maintenir isolé le réseau de captage. C’était par exemple le cas pour les sources de Saint-Paul qui sont interdites d’accès, avant que des personnes détruisent les grillages. Le public n’hésite désormais pas à s’y rendre pour se baigner au même endroit où l’eau est prélevée pour être ensuite consommée.

Eau non potable, facture trop salée?

Retour à Bras-Panon. « Pourquoi le maire Daniel Gonthier n’a pas réagi à une obligation d’application de la loi ? Pourquoi s’est-il permis de mettre la population en danger ? Quelle est la sanction prévue et que comptent faire les autorités contre de tels agissements ? La loi dit clairement que les périmètres de sécurité et les prescriptions associées font l’objet d’un arrêté préfectoral de déclaration d’utilité publique (DUP), qu’en est-il ? Et pourquoi le courrier en date du 12 juin 2013 que j’ai transmis à Monsieur le préfet de la Réunion reste-t-il sans réponse ?« , interroge le conseiller municipal.

Bilan dressé par la délégation d’usagers ce jour : La population concernée continue de payer cher une eau impropre. Véolia a eu l’occasion ce matin de rappeler le fonctionnement et la constitution du prix de l’eau. « Bras Panon est, en terme d’eau potable, l’une des communes les moins chères de la Réunion, 63 centimes du m3. Sur la problématique de la qualité de l’eau, l’ARS a demandé à Véolia d’effectuer des analyses sur les deux parasites concernés pendant un an. Nous allons évidemment le faire car la commune n’est pas équipée pour détecter des parasites, et comme nous nous y appliquons déjà pour tous nos clients sur l’île, informer aussitôt sur d’éventuels problèmes de qualité de l’eau« .

Un membre de la délégation a alors exposé : « J’ai 50 euros de facture d’eau ce mois-ci alors que l’eau n’est pas potable. Ce n’est pas normal que je paie« . Le représentant de Véolia a expliqué qu’il est important de comprendre que l’eau de consommation ne correspond, sur une facture d’eau, qu’à 1% de la facture. L’utilisation de l’eau étant principalement orientée vers la toilette, la vaisselle, l’arrosage. En d’autres termes, il n’est pas forcément légitime de revendiquer le remboursement d’une facture d’eau suite à un souci de potabilité de l’eau…

Jean-Hugues Ratenon entend poursuivre ses investigations et demander audience à l’ARS et au Préfet de la Réunion. Il redoute que les autorités ne minimisent les risques encourus, à court et moyen terme, par les personnes qui seront contaminées par les parasites, notamment les plus fragiles. « A défaut d’une aide des autorités publiques sur la mise à disposition de bouteilles d’eau, j’appelle la population à la vigilance et à faire valoir ses droits pour une eau qui protège la santé et non l’inverse« , conclut-il.

 

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