Le Collectif pour la défense des entreprises de travaux publics et du transport, l’Aveca ( Association pour la valorisation des entreprises commerciales et artisanales) et le syndicat VTR (Vigilance des terrassiers de la Réunion) ne signeront pas le projet de protocole d’accord relatif au dispositif de soutien aux entreprises liées au secteur du transport, du bâtiment et des travaux publics de l’île. Ce protocole, qui a été proposé par Hervé Novelli, secrétaire d’État chargé des TPE, « ne correspond pas à nos attentes » affirme Gismy Viraye, secrétaire du collectif, qui assure que « si on le signe, c’est la faillite garantie! »
Ce protocole prévoit un étalement des charges patronales, qui représentent 40% des charges. Or, les TPE s’attendaient plutôt à un report des charges salariales. Le protocole prévoit un étalement des dettes seulement au premier semestre 2010, « alors que nous sommes en crise depuis bien avant 2008 », s’exclament-ils.
L’attribution des marchés publics : « du copinage »
Les syndicats réfractaires constatent par ailleurs que l’attribution des marchés publics, très peu nombreux, serait toujours favorable aux mêmes entreprises. « C’est du copinage » déclare Gismy Viraye. « Les petits marchés sont magouillés avec toujours les mêmes entreprises et quand je demande l’analyse des offres, je vois qu’il y a un gros problème » assure Hermann Elise, président de la VTR, qui donne un exemple : « J’ai proposé 80.000 euros pour un petit marché dans une commune de l’Est, et ils ont préféré céder le chantier à GTOI pour 104.000 euros ».
Du chantage au licenciement…
Selon les chefs d’entreprises présents, les multinationales du BTP prévoient des plans de licenciements, et feraient également pression sur les collectivités et les municipalités pour obtenir les marchés. « Je rappelle quand même que les artisans sont les premières entreprises de France. On représente 80% des entreprises et on peut nous aussi se mettre à faire du chantage », précise Gismy Viraye.
Une aubaine pour les huissiers
« Les huissiers profitent de la situation, ils se font du gras » assure le secrétaire. « Le malheur des uns fait le bonheur des autres » regrette Yannick René, vice président du collectif. Hermman Elise cite l’exemple d’un chef d’entreprise qui a dû vendre son engin d’une valeur de 300.000 euros, à 40.000 euros, « c’est désolant, mais ça fait la joie des rapaces » rajoute t-il.
Pour le moment, le Collectif préfère faire ses propres propositions.
Le plan fiscal :
– Arrêt immédiat de toutes les procédures contentieuses.
– Report du paiement des dettes (IR, IS, taxe professionnelle, TVA) de l’année 2008, et TVA (de janvier à juin 2009), avec un début de paiement à la fin du 1er semestre 2010, et un étalement sur 3 ans maximum.
– Report du paiement des charges (IR, IS, taxe professionnelle) de l’année 2009, et TVA (de juillet à décembre 2009), avec un début de paiement à la fin du 1er semestre 2010, et un étalement sur 3 ans maximum.
– Abandon de 50% des dettes de l’année 2008 et des 1er et 2ème trimestres 2009.
– Remise préalable totale des majorations et pénalités de retard.