Copie de mon mail au Préfet en date du dimanche 23 juillet 2017
Aussi, permettez-moi, en ma qualité d’ancien maire qui a eu à m’occuper de ce dossier avec M. Olivier Magnaval, ancien Sous-Préfet de Saint-Pierre, de vous reformuler les préconisations arrêtés en commun avec l’État en 2007 mais hélas relégués aux oubliettes en 2008 avec l’élection de Claude Hoarau à Saint-Louis et le départ de l’ancien Sous-Préfet.
A court terme, il est indispensable que l’État accorde l’autorisation de reprendre à la mer les 50 m qu’elle a prise à la terre intérieure, grignotant le littoral saint-louisien ces 60 dernières années. Cette opération consisterait à combler le rivage, tout le long d’une ligne partant du petit cours d’eau au sud du temple Savariaye jusqu’à la pile de l’ancien pont de chemin de fer, par un enrochement non-lié issu d’un approvisionnement (matériaux cédés à titre gracieux et transports à payer par la collectivité et l’Etat) à partir des terrains privés des quartiers de Bois-de-Nèfles Cocos et Ouaki. Il convient donc de relancer le service « Endiguement », que j’avais créé dans l’organigramme municipal suite à mon élection en 2014 mais qui a été supprimé depuis, afin de mobiliser dans l’urgence les transporteurs de la Commune et de créer un chantier de sécurisation.
A moyen terme, le relogement sans frais des six à sept familles sises entre le Restaurant de la Plage et le temple Savariaye a été déjà négocié avec elles en 2007 : elles s’installeraient (par accession à la propriété ou échange) sur un terrain communal (acheté à mon initiative aux consorts Parvaye en 2006 pour cette action précise), suite à une parcellisation et une construction d’une habitation par parcelle réalisée à l’initiative de la Commune.
A long terme, la réalisation du grand chantier « Endiguement de la Rivière Saint-Étienne » est indispensable. Ce projet est né de la réflexion d’un grand projet de territoire, pouvant être porté par la Commune, soutenue par la CIVIS, la Région, l’Etat et l’Europe, et dont l’étude de faisabilité a été menée en 2006 par un bureau d’études pour la réalisation d’un quai de déchargement à Saint-Louis. A l’époque, l’endiguement de la Rivière Saint-Étienne (du Pont à l’embouchure) et la réalisation du quai de déchargement avec confortement du littoral (projets liés) étaient estimés à 61M€. Après actualisation, nous pouvons sans crainte avancer une estimation de 100 millions d’euros en 2017 (à mettre en perspective par rapport à certaines dépenses d’investissements actuels ou à venir sur La Réunion) pour que Saint-Louis puisse disposer d’une infrastructure de protection des biens et des personnes et d’un outil économique hors norme qui relèverait le niveau de l’emploi (industriel, commercial et touristique avec un vrai front de mer) à Saint-Louis. Ce sont d’ailleurs ces études techniques qui m’avaient conduit à annoncer, dans un scénario catastrophe dans le magazine municipal dès 2006, que le pont de la Rivière Saint-Étienne pouvait s’effondrer (ce qui fut fait en 2007 suite à Gamède) et qui ont persuadé les 10 maires du Sud de valider ce projet pour le Sud que le Président de Région nouvellement élu en 2010 a inscrit dans ses orientations.
Depuis mon premier mandat de maire en 2001, je porte ces projets structurants (avec le dragage et les enrochements des berges de l’Étang du Gol) comme des éléments clés du développement économique et touristique de ma commune. M. Olivier Magnaval avait compris tout l’enjeu de cette vision d’ensemble et avait contractualisé avec la Commune la gestion par celle-ci des sites de l’Étang du Gol et du littoral qui sont des biens de l’État. Ce travail colossal a été laissé de côté depuis 2008, pour d’obscures raisons, tant par la Commune que par l’Intercommunalité et l’État.
En attendant l’application complète au 01/01/18 et 01/01/2020 suite à la loi NOTRe reportant la loi MAPTAM du 27 janvier 2014 en ses dispositifs de compétences de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (GEMAPI), la responsabilité d’un drame plus important que des dégâts matériels sera à imputer au maire en exercice et au président de l’EPCI, mais aussi et surtout à l’Etat, propriétaire et gestionnaire des domaines fluviaux et maritimes. Je vous exhorte donc à réunir les parties prenantes afin qu’un projet d’action soit rendu public dans les jours qui viennent, pour sécuriser les habitations du quartier de l’Étang qu’il ne suffit pas de mettre dans un périmètre de zone rouge au PPRI : en effet, demain, personne ne pourra dire « je ne savais pas ! ».
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