En demandant à réaliser des travaux d’aménagement et de mise en sécurité du réseau des eaux pluviales sur la plateforme aéroportuaire du sud, le Syndicat mixte de Pierrefonds a dû se soumettre à une évaluation environnementale demandée par le préfet.
Le chantier consiste à des opérations de terrassement et d’extraction de matériaux afin d’éloigner le fossé actuel de la piste d’envol et de permettre l’entretien mécanique des espaces verts. Un chantier qui risque d’impacter principalement la bordure de savane dans laquelle est implantée l’Indigofera diversifolia, « espèce végétale protégée à La Réunion, très rare et en danger critique d’extinction« . Si dans son avis, l’Autorité environnementale entend que la destruction de la plante « sera évitée », elle recommande « de prévoir des mesures d’évitement complémentaires en particulier durant la phase d’exploitation ». Des compléments d’inventaires devront également être réalisés. Une autre plante protégée, le Zornia gibbosa se trouve aussi dans le secteur du projet.
L’enjeu pour la faune est qualifié de « moyen à fort » en particulier pour l’Oiseau blanc. Sur le site, la Salangane des Mascareignes, l’Hirondelle des Mascareignes et la Tourterelle malgache chassent et s’y reproduisent. Si le pétitionnaire a prévu des mesures d’évitement ou de compensation, l’Autorité souligne « toutefois que leur substitution par une zone entretenue, couverte en partie de panneaux photovoltaïques, entraînera une destruction d’habitats. Cette destruction, même si elle est de faible surface, conduira à une diminution nette de la capacité à se nourrir pour les espèces concernées, et par voie de conséquence à une diminution du nombre total d’individus ». En effet, sur trois sites délaissés de l’aéroport loués par le Syndicat mixte de Pierrefonds à la société Quadran filiale du groupe Total, un projet de construction d’une centrale photovoltaïque est dans les tuyaux.
Un projet qui s’ajoute à d’autres déjà réalisés ou en cours: la ZAC, l’usine d’incinération, les centrales à béton, l’installation de concassage ou encore la voie des carriers. « Or, le cumul des différents projets sur le secteur de Pierrefonds conduit à une diminution importante des habitats naturels qui n’a pas été étudiée ». L’Autorité de l’environnement demande donc « de compléter substantiellement l’analyse des effets cumulés du projet avec les autres projets connus sur la biodiversité, notamment sur les oiseaux et les chauves-souris, et d’en déduire des mesures d’évitement, de réduction ou de compensation proportionnées aux impacts subis par ces espèces à l’échelle du secteur de Pierrefonds ».