
"C'est encore un coup de rabot !"... Le patronat ne goûte que très modérément au projet d'article relatif à la suppression partielle de l'exonération des cotisations employeurs d'Outre-mer de la Loi de Finances 2014.
La preuve, neuf organisations patronales (MEDEF, CGPME, UPA, ADIR, CAPEB, La Réunion Economique, ARTIC, FRBTP, FRCA) ainsi que la Chambre de commerce et la Chambre des métiers ont écrit ce lundi un courrier destiné au président de la République, au Premier ministre et au ministre des Outre-mer. Un geste fort destiné à pousser le gouvernement à faire marche arrière sur cette question ô combien sensible des charges sociales LODEOM.
Près de 12.000 emplois menacés ?
"Ce projet est inacceptable sur le fond et sur la forme", écrivent en choeur les chefs d'entreprise. Sur la forme, ils reprochent "un manque de concertation", le gouvernement ayant décidé d'utiliser une saisine en urgence (le projet de loi sera examiné à l'Assemblée nationale la semaine du 14 octobre, ndlr). Sur le fond, le désaccord semble total.
"Le monde du patronat est inquiet", résume Ibrahim Patel, le président de la Chambre de commerce et de l'industrie de la Réunion (CCIR). "Le gouvernement n'a pas compris la spécificité des DOM et n'a pas compris qu'en rajoutant des charges aux entreprises, nous allons nous retrouver avec des emplois en moins", ajoute-t-il.
D'après les comptes de la CCIR, 28% des 31.538 entreprises enregistrées dans le fichier consulaire sont concernées par les exonérations de charges sociales LODEOM, en vigueur depuis 2000. Soit 9.085 entreprises qui représentent 66.070 emplois. Ibrahim Patel pronostique que "près de 12.000 emplois pourraient être menacés" à cause de cette mesure. Du côté de la Chambre des Métiers et de l'artisanat, on estime que 15 à 20% des artisans pourraient être impactés.
"On ne peut pas soutenir d'un côté et handicaper de l'autre !"
Yann De Prince, président du Medef Réunion, estime que le projet du gouvernement relève du "non sens total". "Le gouvernement a décidé de remettre en cause les exonérations de charges sans la moindre concertation, ni la moindre préparation. En métropole, le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), instauré pour augmenter la compétitivité des entreprises, est financé par une augmentation de la TVA. Dans les DOM, le dispositif est extrêmement paradoxal. On finance une diminution des charges par une augmentation des charges !", lance-t-il.
"On ne peut pas soutenir d'un côté et handicaper de l'autre !", renchérit Dominique Vienne (CGPME). Rappelons qu'avec ce projet, le gouvernement espère économiser quelques 82 millions d'euros. "Les DOM sont devenus une variable d'ajustement du gouvernement", souligne pour sa part Jérôme Isautier (ADIR). "On nous avait promis un choc de confiance. Pour l'instant, c'est plutôt un choc de défiance !", ajoute-t-il.
Vers une rencontre avec les parlementaires ?
Les chefs d'entreprises de La Réunion attendent donc du gouvernement qu'il revoie sa copie. "On est suffisamment nombreux pour espérer qu'il y ait un retour du gouvernement. On n'imagine pas sérieusement qu'on ne tienne pas compte de nos demandes. La balle est dans le camp du gouvernement", souligne Yann de Prince.
Outre ce courrier adressé en plus haut lieu, les patrons veulent organiser une rencontre "dans une chambre consulaire" avec les parlementaires de La Réunion pour les sensibiliser à ce dossier sensible. "On souhaite leur présenter l'impact pour nos entreprises dans leurs circonscriptions respectives", conclut Yann De Prince.
La preuve, neuf organisations patronales (MEDEF, CGPME, UPA, ADIR, CAPEB, La Réunion Economique, ARTIC, FRBTP, FRCA) ainsi que la Chambre de commerce et la Chambre des métiers ont écrit ce lundi un courrier destiné au président de la République, au Premier ministre et au ministre des Outre-mer. Un geste fort destiné à pousser le gouvernement à faire marche arrière sur cette question ô combien sensible des charges sociales LODEOM.
Près de 12.000 emplois menacés ?
"Ce projet est inacceptable sur le fond et sur la forme", écrivent en choeur les chefs d'entreprise. Sur la forme, ils reprochent "un manque de concertation", le gouvernement ayant décidé d'utiliser une saisine en urgence (le projet de loi sera examiné à l'Assemblée nationale la semaine du 14 octobre, ndlr). Sur le fond, le désaccord semble total.
"Le monde du patronat est inquiet", résume Ibrahim Patel, le président de la Chambre de commerce et de l'industrie de la Réunion (CCIR). "Le gouvernement n'a pas compris la spécificité des DOM et n'a pas compris qu'en rajoutant des charges aux entreprises, nous allons nous retrouver avec des emplois en moins", ajoute-t-il.
D'après les comptes de la CCIR, 28% des 31.538 entreprises enregistrées dans le fichier consulaire sont concernées par les exonérations de charges sociales LODEOM, en vigueur depuis 2000. Soit 9.085 entreprises qui représentent 66.070 emplois. Ibrahim Patel pronostique que "près de 12.000 emplois pourraient être menacés" à cause de cette mesure. Du côté de la Chambre des Métiers et de l'artisanat, on estime que 15 à 20% des artisans pourraient être impactés.
"On ne peut pas soutenir d'un côté et handicaper de l'autre !"
Yann De Prince, président du Medef Réunion, estime que le projet du gouvernement relève du "non sens total". "Le gouvernement a décidé de remettre en cause les exonérations de charges sans la moindre concertation, ni la moindre préparation. En métropole, le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), instauré pour augmenter la compétitivité des entreprises, est financé par une augmentation de la TVA. Dans les DOM, le dispositif est extrêmement paradoxal. On finance une diminution des charges par une augmentation des charges !", lance-t-il.
"On ne peut pas soutenir d'un côté et handicaper de l'autre !", renchérit Dominique Vienne (CGPME). Rappelons qu'avec ce projet, le gouvernement espère économiser quelques 82 millions d'euros. "Les DOM sont devenus une variable d'ajustement du gouvernement", souligne pour sa part Jérôme Isautier (ADIR). "On nous avait promis un choc de confiance. Pour l'instant, c'est plutôt un choc de défiance !", ajoute-t-il.
Vers une rencontre avec les parlementaires ?
Les chefs d'entreprises de La Réunion attendent donc du gouvernement qu'il revoie sa copie. "On est suffisamment nombreux pour espérer qu'il y ait un retour du gouvernement. On n'imagine pas sérieusement qu'on ne tienne pas compte de nos demandes. La balle est dans le camp du gouvernement", souligne Yann de Prince.
Outre ce courrier adressé en plus haut lieu, les patrons veulent organiser une rencontre "dans une chambre consulaire" avec les parlementaires de La Réunion pour les sensibiliser à ce dossier sensible. "On souhaite leur présenter l'impact pour nos entreprises dans leurs circonscriptions respectives", conclut Yann De Prince.