Dans le cadre du Ségur de la Santé, le gouvernement a proposé dans la nuit aux syndicats une hausse minimum de rémunération de 180 euros mensuels net pour l’ensemble des personnels hospitaliers du secteur public, en dehors des médecins.
Dans le détail, le projet d’accord prévoit une première revalorisation de 90 euros net en septembre prochain, et une seconde du même montant au mois de mars.
Sont concernés l’ensemble des salariés paramédicaux (infirmiers, aides-soignants), ainsi que les salariés non médicaux (comme les techniciens et brancardiers) des hôpitaux et des Ehpad publics. Les médecins hospitaliers font l’objet de négociations séparées.
Une refonte des grilles pour certains métiers soignants et médico-techniques est également prévue. Figure également un volet sur l’emploi, avec 15.000 embauches dans les établissements publics (la moitié de créations de postes et l’autre moitié de recrutements pour des postes non-pourvus). L’enveloppe globale atteint 7,5 milliards d’euros.
De leur côté, les syndicats demandaient une hausse mensuelle de 300 euros pour l’ensemble des personnels du secteur public. La version définitive du protocole d’accord doit leur être transmise à la mi-journée.
Les syndicats plutôt satisfaits
Ce projet de protocole d’accord « conduit en l’état à une revalorisation significative des métiers hospitaliers », a réagi Zaynab Riet, déléguée générale de la Fédération hospitalière de France (FHF), évoquant « une occasion à saisir ».
« Bien sûr, ce protocole n’est pas parfait. Mais on a été au bout de ce qu’on pouvait faire. Et 7,5 milliards d’euros, ce n’est pas une petite somme: on ne repart pas avec quelques centaines de millions d’euros », a souligné de son côté Didier Birig, secrétaire général de FO-Santé.
Un responsable de la CGT Santé (premier syndicat dans la fonction publique hospitalière) s’est dit à ce stade réservé, regrettant que les salariés du privé soient concernés par une partie de l’enveloppe, soit 1,6 milliard d’euros.
Pas d’accord pour les médecins
Si une issue semble se dessiner pour le personnel médical et paramédical, les choses semblent en revanche compromises pour les médecins hospitaliers, qui font l’objet de négociations séparées. Les discussions menées mercredi avec les syndicats de praticiens hospitaliers restent bloquées faute d’avancée sur l’enveloppe promise par le gouvernement, selon les sources syndicales.
La semaine dernière, Olivier Véran avait proposé une enveloppe de 600 millions d’euros pour leurs rémunérations, dont 400 millions pour les médecins et 200 millions pour les internes et étudiants. Les syndicats espéraient une rallonge pour financer de nouveaux échelons en fin de carrière et une hausse des indemnités de gardes et astreintes.