Comme nous l’explique le Colonel Gilles, être pilote de chasse, c’est une vie de passion et d’engagement mais c’est aussi accepter d’être un bourreau de travail. En effet, être doué au pilotage ne suffit pas, de nombreuses années sont nécessaires avant d’être utile et rentable pour son pays. Il est affirmatif, le pilote et l’avion ne sont que des composantes afin d’effectuer une mission. L’essentiel étant la réussite de la mission.
Devenir pilote de chasse demande énormément de sacrifices. On ne naît pas pilote, on le devient. Le quotidien d’un « chasseur » est rythmé par de nombreuses heures de préparation à la mission. Comme pour toute activité aéronautique, la journée commence par un briefing météo. Vient ensuite le briefing opérationnel dispensé par le commandant d’escadron où est abordée la sécurité des vols, puis enfin la préparation de la mission du jour. Un vol se compose de la préparation du vol, du vol et du débriefing après vol. Pour un vol de 1H30min, 2 heures de préparation sont nécessaires avant le décollage.
Pour ce qui est des sensations que ressent un pilote à bord d’un avion de chasse, si le Colonel Gilles est dithyrambique, il qualifie d’indescriptible ce que l’on ressent à 450 noeuds à basse altitude. Cependant il est très clair sur un point, il faut 4 ou 5 ans à un pilote avant d’être à l’aise et de bien ressentir la machine. Piloter un chasseur, c’est être capable d’anticiper sur les 15 à 30 minutes qui suivent.
« Être pilote, c’est toujours avoir à l’esprit la finalité militaire et stratégique de la mission que vous êtes en train de faire. Le pilotage en soit, est un outil comme un autre » conclut-il.