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Professeurs: « Il faut arrêter de demander à nos enfants d’aller travailler dans les banlieues »

Ce matin, le collectif Lantant Pou Lanplwa Lokal (LAPLL) a demandé à être reçu par le recteur. Au cœur des revendications, un sujet récurrent : la mutation des jeunes professeurs réunionnais fraichement titulaires du concours vers la métropole.

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 12 août 2016 à 15H30
Membre du collectif, sympathisants, famille de professeurs mutés ou professeurs en vacance se sont rassemblés devant le rectorat ce matin au Moufia. Le collectif Lantant Pou Lanplwa Lokal (LAPLL) dresse un bilan alarmiste de la situation.
 
« On fait face aujourd’hui à une fuite des cerveaux, qui a une conséquence. On prive les réunionnais de références culturelles et identitaires. On ne permet pas aux élèves de pouvoir se créer eux-mêmes des références, en choisissant volontairement des gens qui viennent de l’extérieur. Ils ne détiennent pas la langue, ni l’histoire, ni la culture et drainent une philosophie assimilationniste » déclare Ghislaine Mithra-Bessiere.
 
Le jeu des mutations
 
Selon le collectif, l’année passée, 212 réunionnais  ont dû quitter l’île car affectés en métropole. 397 postes ont été pourvus à la Réunion, dont 10% accordés à des Réunionnais. Une situation qui fait dire à Georges Potola qu’il y a des réseaux d’influences, des arrangements afin d’attribuer ces postes sous le soleil. « Il faut arrêter de demander à nos enfants d’aller travailler dans les banlieues« , appuie-t-il. Le jeu des mutations ? Certes, mais selon lui, cela n’explique pas tout.
 
Monique Dijoux-Turpin, mère d’un professeur de construction mécanique affecté en métropole, désespère de voir revenir un jour son fils. « On n’essaie pas de chercher des solutions pour les Réunionnais. C’est le cas de mon fils qui est en France depuis 8 ans. C’est dur à vivre, surtout quand on ne voit même pas naître ses petits enfants. Je vois mon fils une fois de temps en temps quand il arrive à venir en vacances, ce n’est pas normal. Quand c’est un choix de la personne d’accord, mais lorsque c’est imposé, un moment donné on craque« .
 
Ce point de vue est également partagé par Ghislaine Mithra-Bessier. « Les dégâts psychologiques sont énormes lorsque l’on oblige quelqu’un à s’exiler » déplore-t-elle.
 
Une préférence pour les réunionnais qui passent le concours à La Réunion
 
Isabelle B. professeur d’économie-gestion affectée à Paris depuis deux ans, doit faire face à cette situation. « C’est compliqué, c’est toute une famille brisée. Lorsqu’on quitte sa famille, son île, ses amis, c’est compliqué pour tout le monde. Le conjoint ne peut pas toujours suivre ou trouver une situation adéquate en métropole« , explique-t-elle.
 
LAPLL demande la plus grande transparence sur les affectations, afin que les Réunionnais qui passent leur concours dans le département obtiennent un poste dans leur académie de manière préférentielle. « C’est le cas dans toute la France métropolitaine, il n’y a pas de raison que cela se passe différemment ici« , conclut Ghislaine Mithra-Bessiere.

La délégation a rencontré la direction des Ressources Humaines qui a recueilli les doléances. Le secrétariat général du rectorat assure recevoir la délégation dans les semaines à venir.

 

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