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Produits trop sucrés en Outre-mer : T. Robert soutient la proposition socialiste

Dans un communiqué de presse, Thierry Robert fait part de son soutien apporté à la proposition de loi des élus socialistes visant à prohiber le taux de sucre entre la composition des produits manufacturés et vendus dans les régions d'outre-mer et celle des mêmes produits vendus dans l'Hexagone.

Ecrit par . – le lundi 17 décembre 2012 à 15H05

« Thierry Robert soutient pleinement la proposition de loi d’Hélène Vainqueur-Christophe visant à prohiber la différence de taux de sucre entre la composition des produits manufacturés et vendus dans les régions d’outre-mer et celle des mêmes produits vendus dans l’Hexagone.

Pour rappel, candidat aux dernières élections législatives, il affichait, dans sa profession de foi, la volonté de contraindre, à travers un texte de loi, les industriels à réduire le taux de sucre des boissons gazeuses et des yaourts produits localement, dans le but de « casser » la tendance à la hausse du nombre de diabétiques (10%) et de personnes souffrant d’obésité (15%) à la Réunion.  

Cette proposition de loi répond donc à un objectif de santé publique. En effet, il sera interdit, aux industriels, de distribuer en outre-mer tout produit alimentaire, ayant une concentration en sucre supérieure à celle du même produit de la même marque vendu dans l’Hexagone.

Par ailleurs, un arrêté ministériel déterminera, après avis du haut conseil de la santé publique, le taux de sucre maximal entrant dans la composition de ce type de produit.

En modifiant un tant soit peu nos habitudes de consommation, nous serons capables de préserver nos « marmailles » des dangers liés à une alimentation trop sucrée.

Toutefois, afin de préserver notre tissu économique déjà fragile et de permettre aux industriels de s’adapter à la future règlementation, Thierry Robert souhaite une concertation avec les acteurs socioprofessionnels concernés, lors du processus législatif.

Il s’agit, en effet, d’apporter les meilleures solutions à un sujet de société important en outre-mer. Il appartient à la Nation de démontrer que le développement économique et la préservation de l’emploi dans une filière peuvent intégrer une problématique de santé publique. »

Thierry Robert
Député-maire de Saint-Leu

 

PROPOSITION DE LOI
tendant à prohiber la différence de taux de sucre entre la composition
des produits manufacturés et vendus dans les régions d’outre-mer
et celle des mêmes produits vendus dans l’hexagone,

 

 

présentée par

Bruno LE ROUX, Hélène VAINQUEUR-CHRISTOPHE, Ericka BAREIGTS, Said BOINALI, Valérie CORRE, Jean-Claude FRUTEAU, Eric JALTON, Patrick LEBRETON, Jean-Marie LE GUEN, Serge LETCHIMY, Gabrielle LOUIS-CARABIN, Monique ORPHE, David VERGE, Christian PAUL,
et les membres du groupe socialiste, républicain et citoyen, et apparentés
EXPOSÉ DES MOTIFS
 
Mesdames, Messieurs,

Des études récentes ont confirmé que l’obésité est en forte augmentation dans les régions d’outre-mer.
 

À titre d’exemple, en Guadeloupe, 8,9 % des enfants de 5 à 14 ans souffrent d’obésité et 14 % de surpoids. En Polynésie française, ces pourcentages sont respectivement de 17,6 % et de 14,5 %. De même, l’obésité concerne en Guadeloupe 23 % des adultes et le surpoids 31,7 %. En Polynésie française par exemple, ces taux sont respectivement de 33 % et 34,4 %.
 

Ces taux sont à comparer avec ceux observés dans l’hexagone : l’obésité concerne 16 % des adultes.

 

Ce sont donc 25 % des enfants et adolescents et plus d’un adulte sur deux qui sont touchés par des problèmes de surcharge pondérale dans les régions d’outre-mer.

 

Certes, partout dans le monde l’« épidémie » d’obésité est en constante augmentation, faisant de la lutte contre ce fléau une priorité de santé publique. Ce mal sanitaire, qui frappe également durement les régions d’outre-mer, nécessite la mise en place de programmes de prévention adaptés. En effet, les conséquences de l’obésité, notamment en termes de maladies cardio-vasculaires et de diabète, sont dramatiques et constituent un coût de plus en plus important pour la sécurité sociale.

 

Malgré des messages d’incitation à une alimentation plus équilibrée, les Français d’outre-mer consomment encore trop de produits riches en sucres et en graisses.

 

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le sucre fait partie des trois principales causes de l’épidémie d’obésité, avec le gras et le manque d’activité physique.

 

Ce n’est pas seulement la graisse qui fait grossir. Rappelons que le sucre se transforme en graisse et qu’il faut alors essayer de limiter le plus possible la prise d’aliments ou de boissons sucrés.

Si les efforts pédagogiques favorisent la prise de conscience des consommateurs qui, de plus en plus, manifestent une volonté de changement de comportement, il ne leur est pas toujours possible de faire les bons choix alimentaires pour des raisons liées au marché.

 

En effet, certains produits de consommation courante, tels les yaourts ou sodas de grande marque, ont pour beaucoup d’entre eux une concentration en sucre supérieure à celle du même produit de même marque vendu en France hexagonale, sans qu’aucune justification objective ne soit donnée par les industriels.
 

  • A titre d’exemple, le Fanta Orange distribué aux Antilles contient 42% de plus de sucre que le même soda distribué outre-mer : pour 250 ml, le soda vendu en Hexagone contient 24g de glucides contre 34g en Guadeloupe !
  • À titre d’exemple, le même yaourt à la mangue, contient, sur une quantité de 100g, 13.8 grammes de glucides en Hexagone, contre 17.5 grammes en Guadeloupe, soit près de 27% de glucides en plus. Pour 100g d’un autre yaourt à la fraise, le taux de glucide est supérieur de plus de 28 % à celui contenu en Hexagone.
  • Prenons l’exemple d’un enfant en Guadeloupe qui consomme un yaourt par jour contenant 4 grammes de sucre supplémentaires en moyenne par rapport au produit équivalent vendu dans l’hexagone. Il absorbe ainsi 16 Kcalories de plus par jour, ce qui en fin d’année favorise une prise de poids supplémentaire de 0,5 à 1 kg par an. C’est par projection, sur 10 ans une prise de poids supplémentaire d’environ 10 kilogrammes, favorisant ainsi une prise de poids supplémentaire.

Cette inégalité est inadmissible. Il n’existe naturellement aucune autorisation délivrée par les autorités sanitaires locales ou nationales autorisant ou justifiant de telles pratiques.

Aussi, l’article 1er de la présente proposition de loi a pour objet d’interdire aux industriels de distribuer outre-mer des produits alimentaires dont la concentration en sucre est supérieure à celle du même produit de la même marque vendu en France hexagonale.
Enfin, certaines denrées alimentaires de consommation courante distribuées outre-mer et très consommées localement contiennent manifestement un taux de sucre excessif même si celui-ci n’est pas inscrit sur le produit. L’article 2 de cette proposition dispose donc qu’un arrêté du ministre chargé de la santé publique détermine, après avis du Haut Conseil de la santé publique,  le taux de sucre maximal entrant dans la composition de ce type de produits.

 
PROPOSITION DE LOI
tendant à prohiber la différence de taux de sucre entre la composition des produits manufacturés et vendus dans les régions d’outre-mer et celle des mêmes produits vendus dans l’hexagone.

 
Article 1er

Le chapitre II du titre unique du livre II bis de la troisième partie du code de la santé publique est complété par un article L. 3232-5 ainsi rédigé :

« Art. L. 3232-5. – Aucune denrée alimentaire de consommation courante destinée à être présentée au consommateur final ou aux collectivités dans les régions d’outre-mer ne peut contenir, à compter du 1er janvier 2014, davantage de sucres que le produit similaire de même marque vendu en France hexagonale ».

Article 2

Un arrêté du ministre chargé de la santé fixe, après avis du Haut Conseil de la santé publique, la liste des denrées alimentaires de consommation courante distribuées dans les régions d’outre-mer soumises à une teneur maximale en sucres et les teneurs y afférentes.

 

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