Coup de théâtre hier matin. Jusqu’ici, la défense s’arc-boutait sur le prétendu témoignage de moralité du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand. « A l’audience, ce fut un fiasco total parce qu’on s’est rendu compte que la citation délivrée au Ministre était irrecevable ». Il aurait fallu demander l’autorisation du Conseil des ministres. Il aurait fallu également un rapport du Garde des Sceaux. « Tout cela n’est pas sérieux » assure Me Nativel, avocat des parties civiles dans l’affaire qui est en cours devant la cour d’assises.
Rien de nouveau n’est ressorti de l’examen psychologique et psychiatrique de la personnalité des trois accusés : « Tous les éléments étaient connus » indique Me Nativel. Mais il confirme un point essentiel : « Nous avons affaire à des menteurs qui sont dans le box des accusés ».
Deux des trois accusés ont changé de version tout au long de l’enquête. Tout cela se retrouve dans les différents rapports qui ont été examinés hier devant la cour d’assises. « Ces éléments confirment la culpabilité des trois accusés », selon l’avocat de la victime.
En première instance, ils ont écopé de plusieurs années de prison pour chacun d’entre eux. Deux étaient d’ailleurs passés aux aveux. La victime a de son côté reconnu « de manière formelle » ses agresseurs.
Les faits auraient été commis « dans un effet de meute. Ils n’auraient pas su se contrôler et seraient passés à l’acte en agressant cette jeune victime ».
Ce dossier fait sans conteste l’objet d’un énorme tapage médiatique, « un véritable nuage de fumée, destiné certainement à faire oublier l’essentiel » indique Me Nativel. A la base, il y a une jeune fille de 15 ans, qui le soir en faisant le mur pour aller voir son petit ami, a croisé la route de trois « malfaiteurs », qui l’auraient agressée et violée avec un couteau sous la gorge. « Ce sont des faits intolérables et d’une extrême gravité. Ces faits ont été occultés pendant longtemps et aujourd’hui c’est l’occasion de les rappeler devant la cour d’assises » indique l’avocat des partie civiles.
C’est aujourd’hui que les faits seront examinés. Selon Me Nativel, l’un des trois accusés était coutumier des faits de violences et les deux autres vivaient dans la terreur du premier, ce qui expliquerait « les versions contradictoires« .
Aucune compassion ni empathie ne ressort des trois accusés. Le rapport indique également qu’ils étaient sous effets d’un cocktail de médicaments et de stupéfiants : zamal, rivotril et alcool. « Ils ont un parcours extrêmement chaotique. Finalement, ce n’est pas véritablement une surprise qu’ils en soient arrivés là » affirme Me Nativel.