Anne Dianna Clain, la soeur aînée de Jean-Michel et Fabien Clain, les cadres et voix françaises de l’État islamique, comparaît depuis hier devant la 16e chambre correctionnelle du tribunal de Paris pour association de malfaiteurs à visée terroriste. À ses côtés, sur le banc des accusés, son mari Mohamed Amri, un Tunisien de 58 ans. Entre 2015 et 2016, avec leurs enfants, ils ont tenté de rejoindre la Syrie à plusieurs reprises. Interpellé par l’armée turque, de retour en France, le couple a été mis en examen en septembre 2016.
Un exil pour rejoindre Daesh comme sont parvenus à le faire un nombre impressionnant des membres de la famille proches ou éloignées ces dernières années. Une trentaine de personnes dont des enfants et des anciens relate le média 20minutes. Au coeur de cette radicalisation familiale, Jean-Michel et Fabien Clain qui ont été tués par des frappes aériennes de la coalition début 2019.
Anne Dianna Clain a, hier, expliqué comment sa famille chrétienne est passée à l’islam intégriste. Sa mère s’est elle-même convertie et est depuis enterrée en Syrie.
L’influence des deux frères est grande dans la famille. Face aux questions du tribunal qui s’est étonné du chemin extrémiste tracé par ses frères que semble suivre cette mère de six enfants, elle a répondu: « je pense que j’ai eu des œillères, j’ai pas voulu regarder. J’avais conscience du danger, mais j’ai minimisé ». Alors que la voix de son petit frère Fabien Clain revendique les attentats du 13 novembre au nom de Daesh, là encore elle met en avant son ignorance, pensant à « un complot ». « J’y croyais pas, je pensais pas que c’était Daesh qui avait fait ces attentats »… « Pour moi, tout le monde mentait ».
« Aveuglée » par ses frères, Anne Diana Clain voulait rejoindre sa famille en Syrie et vivre dans un pays musulman, a-t-elle déclaré. « Je pouvais pas imaginer que mes frères pouvaient faire le mal ».
Pourtant, Anne Diana Clain a, hier, assuré avoir changé en prison et avoir eu une prise de conscience.