Puis elle se rend compte qu’ils sont venus pour son fils. Ce dernier, en sortie avec son oncle et sa tante, revenait au moment même. Les ravisseurs s’emparent alors du gamin, neutralisent les autres membres de la famille et s’enfuient à bord d’un premier véhicule.
Soulagé de voir la police
« Ils ont entendu à la radio que le véhicule était recherché alors ils en ont changé », se souvient Alexandre à la barre. Le Plan Alerte Enlèvement venait en effet d’être déclenché. Une première dans l’île. « Fabrice Michel m’a alors mis dans le coffre et nous avons roulé jusqu’à un endroit où ils ont effacé leurs empreintes sur la voiture. Puis ils l’ont mise dans un fossé ».
Toujours selon le jeune homme, ils passent la nuit dans une forêt à Bois de Nèfles Saint-Paul. Le lendemain, ils prennent la direction du Petit Tampon à bord d’un troisième véhicule. Là, ils passeront la nuit dans une maison jumelée. Alexandre dormira sur un matelas dans la chambre de Verbard et Fabrice Michel. Lorsque les forces de l’ordre interviennent le lendemain, Alexandre est soulagé: « J’étais content, j’allais enfin retourné chez moi ».
Des victimes traumatisées
De tous ces événements, les Thélahire en ressortiront très traumatisés. Les experts psychologues intervenus à la Cour ce matin ont indiqué avoir eu affaire à des personnes « en état de stress post-traumatique ». Jean-Louis Roche a noté chez « le jeune garçon une hyper-réactivité émotionnelle, des douleurs somatiques ainsi que la récurrence de cauchemars » . Sa mère, également examiné, a développé « des troubles du sommeil et de l’humeur », selon Dominique Mas.
La matinée a également permis à la défense de pointer du doigt des problèmes d’atteinte à l’image lors de l’arrestation des accusés. Me Nicolas Normand, pour Juliano Verbard, et Me Catherine Moissonnier, conseil d’Alexin Jusmy Michel, ont attaqué sur ce point les représentants des forces de police chargés de l’affaire à l’époque.
« La procédure de mise en garde à vue, ainsi que les procès verbaux ont été filmés et photographiés, ainsi que les interpellés », signale Me Normand à Jean-François Lebon, chef de la sûreté départementale à l’époque. Ce dernier réplique : « A un moment, avec la foule, le nombre d’interpellés etc, il y a eu un glissement ».
Les débats reprennent cet après-midi.