Me Jean-Jacques Morel a comme prévu ouvert le bal. Conseil de Guillaume Maillot, il a entamé sa plaidoirie en recadrant le contexte: « D’abord, il n’est impliqué que dans la première affaire, qui n’est qu’un délit par rapport à la seconde, qui elle tient du crime. Ensuite, à l’époque des faits, c’ést un jeune homme de 19 ans, sans casier judiciaire, qui veut devenir prêtre et qui, après sa rencontre avec Verbard, sera totalement sous influence, conditionné », rappelle-t-il.
Le Salazien d’origine, considéré comme celui sans qui, rien ne ce serait passé parce qu’il a fait se rencontrer l’ex gourou et l’enfant, a reconnu sa responsabilité et exprimé ses regrets à la famille. « C’est aussi ça la grandeur d’un homme », tonne son avocat, « C’est le fait de reconnaître que l’on s’est trompé, que l’on a trébuché. Aujourd’hui, Guillaume Maillot travaille dur. Sa réhabilitation est en cours. J’ai la conviction profonde que le temps de son retour parmi nous est enfin venu », conclut Me Jean-Jacques Morel, avant de demander que l’altération du discernement, diagnostiqué par l’expert psychiatre soit retenue comme circonstance atténuante lors de la délibération.
Acquittement demandé pour les « petites mains »
Défendue par Me Robert Ferdinand, Anne-Lise Daleton, est accusée de complicité pour son rôle notamment dans la location des véhicules ayant servi au second rapt. Plaidant l’acquittement, il s’est exclamé: « Ma cliente n’est complice de rien. Elle a juste déposé la voiture à Saint-Denis à la demande de son mari. Elle n’a pas cherché à en savoir plus. Il ne faut pas juger les gens à l’emporte-pièce. »
Acquittement demandé également par Me Céline Cauchepin pour Marie-Noëlie Latchoumane. « Le parquet se base uniquement sur les déclarations de monsieur Verbard pour la mettre en cause. Mais quelle valeur à sa parole? » , s’est-elle interrogée. Mettant en opposition les dépositions à géométrie variable du principal accusé, elle a rappelé les versions données par Corinne Michel et Sandrine Hoarau. Celles-ci ont toujours dit que Marie-Noëlie Latchoumane s’était rendue au Petit-Tampon sur leur invitation, sans rien savoir de l’enlèvement qui se tramait. Citant une phrase de Sandrine Hoarau émise à la barre lors de son audition, elle a terminé son argumentation : « Mme Latchoumane, on ne lui dit pas grand chose car elle ne comprend pas bien ».
« Elle a le droit de croire aux messages »
Même axe de plaidoirie pour Me Anna Ferrère, avocate de Sonia Flore. « Sa participation est moindre dans l’affaire« , a-t-elle entamé. Avec moults détails sur sa biographie, l’avocate s’est attachée à décrire l’accusée qui était présidente de l’association « Coeur Douloureux et Immaculé de Marie » pendant quelques temps. « Même si elle était sur les lieux, elle n’était au courant de rien. Quand elle a vu l’enfant, elle s’est mise en colère, elle a demandé à ce qu’on le rende à ses parents. Elle ne l’a vu que l’espace d’un quart d’heure, le reste du temps, elle était dans la maison des femmes ».
Me Agnès Gaillard, conseil d’Anissa Gens, a clôturé la matinée. Tout au long de son propos, l’avocate a tenu a souligner le courage de la frêle jeune fille de 22 ans qui assume ses responsabilités. « Ma cliente regrette ce qu’elle a fait mais ne veut pas qu’on croit qu’elle était influencée. Elle était majeure et a voulu apporter sa contribution à ce groupe dans lequel elle avait foi. Elle a le droit de croire aux messages. Ce qu’on peut lui reprocher : son passage à l’acte. »
Insistant sur l’âge de la mise en cause (19 ans au moment des faits), Me Agnès Gaillard a demandé aux jurés d’être modéré au moment de rendre leur décision.
Le reste des plaidoiries reprendra cet après-midi.